Antoine Boyamba trouve insensé la création d’une plateforme qui réunirait des Congolais de l’étranger à Kinshasa.
Interrogé sur les actions à mettre à son actif depuis sa nomination, M. Antoine Boyamba, vice-ministre des Congolais de l’étranger, a commencé par souligner : « Le point le plus important, le point majeur qui était dans l’attente des Congolais de l’étranger consiste au fait qu’ils puissent s’exprimer, exercer leur droit civique à travers le vote. Et nous avons obtenu cela moins d’un mois après notre prise de fonction. Au niveau du Gouvernement, nous avons fait adopter le 25 janvier 2015 la loi électorale dans laquelle les Congolais de l’étranger sont désormais électeurs et éligibles dans leur pays de résidence. Nous sommes en train de travailler sur la loi sur l’enrôlement afin de définir les modalités pratiques pour que cela devienne réellement effectif. Il y a d’autres actions que nous menons qui ne sont pas assez médiatiques ».
Il a fait remarquer que sa première sortie comme membre du gouvernement était au Maroc où, où il a obtenu près de 70% de régularisation des papiers de nos compatriotes, en soulignant « Les différentes interventions que nous menons dans les pays où vivent nos compatriotes font que la Convention de Vienne impose aux pays signataires de garantir les droits et libertés des étrangers. Ce qui fait que chaque fois que j’entends qu’il y a un problème, je convoque les ambassadeurs des pays en question pour trouver solution ».
VOUS N’ÊTES PAS QU’UN MINISTRE DES COMBATTANTS?
A la question de savoir s’il n’est pas qu’un ministre des combattants, il a précisé
« Je suis le ministre des Congolais vivant à l’étranger. Comme dans toute communauté, il y a tout, des gens bons et moins bons. Il ne faut pas trop se focaliser sur les combattants, c’est une infime minorité. La majorité des Congolais sur les 8 millions mènent une vie paisible. Les plus politisés de nos compatriotes avaient senti qu’ils avaient quelques récriminations contre les dirigeants en place et ont commencé à poser quelques actes. Parce que le premier acte visible était l’attaque contre l’ancien directeur de cabinet du Chef de l’Etat en 2006. Ils ont commencé par cet acte, jusqu’à porter la main sur le président du Sénat. Il y a eu beaucoup d’actes délictueux. Il y a eu comme une sorte de gangrène avec les messages de xénophobie, des fatouas lancés contre tel ou tel autre. Moi, le président de la République et le Premier ministre m’ont donné comme mission, de créer un canal avec les compatriotes et je pense que nous avons réussi à les mettre ensemble. D’où lors de mes déplacements, j’ai rencontré les différentes communautés ».
DIALOGUE : INVITER LE VRAIS REPRESENTANTS
S’agissant de l’approche, Il a déclaré avoir commencé à lancer son message par la presse. En notant : « Elle est une aillée très importante, parce que les Congolais lisent l’internet, regardent la télévision. A telle enseigne que même les plus récalcitrants étaient obligés de me suivre. Je peux vous affirmer que ce sont eux-mêmes qui me contactent. Le premier contact avec les combattants était à leur propre initiative ».
A la préoccupation de savoir si les combattants seront au dialogue, il a répondu : «En tout cas, cela ne dépend pas d’eux, parce qu’ils ont déjà donné leur accord. Je les ai rencontrés à Paris, à Rome, à Washington, à Kampala, à Rabat, à New Delhi, etc. ils ont dit qu’ils soutiennent non seulement le dialogue, ils sont prêts à venir. Nous avons une banque des données où nous avons répertoriés tous ces mouvements. La balle est dans le camp des organisateurs pour qu’on ne tombe pas dans la complaisance qui nous arrive souvent, où on fait venir les copains, la famille, les nièces, les cousins ».
Quant au choix des représentants de la diaspora, il a déclaré : « C’est ce que je suis en train de dire : je lance un appel au comité d’organisation de croire à la parole de l‘Etat dans ce que la mission qui nous a été confiée par le Chef de l’Etat et le Premier ministre. Nous avons une ban- que de données afin qu’on puisse puiser là-dedans pour savoir quelle catégorie d’individu est censée venir ici pour participer au dialogue. Il ne suffit pas de prendre des gens à qui on croit rendre le service. Mais une fois qu’ils rentrent là-bas, ils deviennent des proies des combattants. C’est arrive’ lors des concertations. Nous ne voulons pas que les choses se passent ainsi, parce qu’il en va de l’avenir de la Rdc.
Le Congo a intérêt à ce que ce dialogue réussisse pour la paix civile ».
A propos de la plate-forme des Congolais de l’étranger vivant à Kinshasa, il s’est ainsi exprimé : « Qui est Congolais de l’étranger? Qui peut se réclamer de la diaspora. Il faut qu’on arrête avec cela. Des gens qui habitent au Con go depuis des années ne peuvent pas dire qu’ils sont de la diaspora. La diaspora est composée des Congolais qui habitent à l’extérieur du pays du 1er janvier au 30 décembre. Ils ont des cartes consulaires, ils payent des impôts, il y a une traçabilité. D’ailleurs quand je voyage, les vrais de la diaspora pourfendent ceux qui sont ici».
Par Donatien MUPOMPA