LES CHIFFRES DE CORNEILLE NANGAA

Jeudi 24 décembre 2015 - 05:42

Plus de 40 millions d’électeurs attendus et 50 millions de cartes d’électeurs en cas de révision totale du fichier électoral.

Le Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), Corneille Nangaa Yobeluo, a conféré ce mercredi, 23 décembre 2015, au siège de la CENI,avec les Membres du Comité Ad Hoc d’Audit du fichier électoral- OIF, réunis au sein du Comité de Suivi du Fichier Electoral en République Démocratique du Congo. Il était accompagné du rapporteur Jean-Pierre Kalamba et le Secrétaire Exécutif National a.i Ronsard Malonda Ngimbi,

Le Comité de Suivi du Fichier électoral est une plateforme instituée le 25 novembre 2015 par les délégués de la Majorité et de l’Opposition parlementaire congolaise ainsi que ceux de l’Opposition Extra-parlementaire, et de la Société savante congolaise. Ils ont pour mission d’évaluer utilement l’état du fichier électoral et de proposer à la CENI des pistes de solution susceptibles d’améliorer la qualité dudit fichier.
Ce Comité a été créé à l’initiative de cinq personnalités représentant les principales entités identifiées comme parties prenantes au processus électoral en RDC. On y retrouve la Majorité parlementaire représentée par l’honorable François Nzekuye Kaburabuza du PPRD, un délégué de l’Opposition parlementaire en la personne de l’honorable Samy BADIBANGA, un délégué de l’Opposition extra-parlementaire, un reprsentant de la Société Civile plurielle (André KIOMBA DIBWE MPO), Vice-président de la Commission Africaine pour la Supervision des Elections (CASE), et un délégué de la société savante, en la personne du professeur Eddy TSHIMANGA MUKUBAYI du Réseau d’Etuds électorales appliquées (REA).

PRISE DE CONTACT
Dans sa communication, le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante a félicité ses hôtes pour cette grande initiative qui tombe à point nommé. Occasion de transmettre ses vœux de Noël et de Nouvel An 2016 à tous les membres présents dudit comité.
Le mot de bienvenue du président de la CENI a été focalisé sur les encouragements de l’autorité institutionnelle à l’endroit des membres de ce comité : " Nous avons voulu échanger avec vous autour des résultats de notre évaluation interne du processus électoral, et de la méthodologie à adopter pour nos prochaines rencontres car vous êtes des acteurs importants du processus électoral autour de la problématique du fichier".
Les membres du Comité, par la voie du Point Focal, le Professeur Eddy TSHIMANGA, ont présenté leurs civilités au nouveau Président,au Rapporteur et au Secrétaire Exécutif National de la Centrale électorale congolaise (CENI), avant de formuler quelques préoccupations en rapport avec la nouvelle vision de la CENI, les perspectives pour une bonne collaboration en vue de promouvoir la transparence qui passe nécessairement par une information à la source et proposer des alternatives face aux principaux défis qui guettent le fichier électoral congolais.
Occasion pour Corneille Nangaa de dresser, à l’attention de ses hôtes, un état des lieux exhaustif du processus électoral, tout en attirant leur attention sur le fichier électoral et ses différentes contraintes de mise en forme.

UNE EVALUATION CHIFFREE
Le Président de la CENI a partagé avec ses hôtes les différents acquis, défis et problèmes qui se dressent sur le parcours du processus électoral congolais. Comme acquis, a-t-il souligné, la CENI vient d’achever une cartographie électorale stabilisée de 88.000 villages identifiés et géo-localisés.Une première en République Démocratique du Congo. Autre acquis souligné, le consensus déjà obtenu en ce qui concerne la révision du fichier électoral. A ce sujet, le président de la CENI a informé ses visiteurs que cette révision du fichier électoral comporte elle-aussi des avantages et inconvénients.
En cas de révision partielle, la population attendue est estimée à 17.266.631 personnes, tandis qu’en cas de révision totale du fichier électoral, la CENI se prépare à enrôler 40.901.135 électeurs.
Parlant des besoins en cartes d’électeurs, le président NANGAA a indiqué qu’en cas de révision partielle, la CENI devra acquérir 22.446.620 cartes d’électeurs contre 53.171.476 cartes pour la révision totale du fichier électoral. Et de poursuivre, 6.100 centres d’inscription à ouvrir pour la partielle contre 10 à 19.100 prévus pour la totale.
En ce qui est des kits d’enrôlement, la révision partielle recommande l’achat de 12.200 kits, tandis que la révision totale du fichier électoral exige entre 20.200 et 38.200 kits. Autant d’informations mises à la disposition des acteurs de la société civile.

« COMMENCER LE TRAVAIL DES A PRESENT »
Le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a, par ailleurs, rassuré ses interlocuteurs quant aux avancées enregistrées en quelques semaines de travail depuis sa prise de fonction le 19 novembre 2015. Aux membres du Comité de suivi, il a indiqué que " l’essentiel c’est d’avancer. Il faut donc commencer dès à présent ".
D’autres problèmes ne relevant pas exclusivement de la compétence de la CENI ont été évoqués, en l’occurrence des préoccupations identifiées et qui appellent des solutions extérieures à la CENI. C’est par exemple, les différents défis législatifs des élections qui exigent la révision de certaines lois essentielles telles que la Loi portant identification et enrôlement des électeurs et la loi électorale.
La révisitation de la première loi s’impose du fait de quelques incohérences constatées par rapport à la loi électorale. En effet, la loi portant identification et enrôlement des électeurs datant de 2004 ne prévoit nullement l’enrôlement et le vote des congolais de l’étranger alors que la loi électorale elle, dispose en son article 5 que " le Congolais résidant à l’étranger qui remplit les conditions, titulaire d’une carte d’identité ou d’un passeport en cours de validité peut participer à l’élection présidentielle, selon les modalités déterminées par la Commission Electorale Nationale Indépendante en matière d’enrôlement et de vote ".
La même loi électorale pose un autre problème en ses articles 115 qui stipule : " chaque circonscription électorale s droit à un nombre de députés égal au résultat des opérations suivants : 1. Un quotient électoral est obtenu en divisant le nombre total d’habitants de la République Démocratique du Congo par le nombre total des sièges à pourvoir à l’Assemblée Nationale ", l’article 145, alinéa 2 stipule : " le nombre des sièges à pourvoir pour chaque Assemblée provinciale varie entre un maximum de 48 et un minimum de 18. Il est calculé proportionnellement au nombre d’habitants de la province ". Il s’agit pour la CENI, des questions qui ne peuvent favoriser l’organisation urgente des opérations électorales.
Enfin, la CENI a évoqué d’autres problèmes extérieurs qui nécessitent que les principaux intervenants au processus électoral se prononcent très clairement afin que des options responsables soient levées. C’est notamment la question du financement des élections. Toutes ces questions ont été passées au peigne fin par l’actuel président de la CENI.

UNE REVISION TOTALE DU FICHIER ELECTORAL
Le Professeur MILALA LUNGALA, Expert Technique du Comité de Suivi du Fichier Electoral et Membre influent du Réseau d’Etudes Electorales Appliquées (REA) a, au nom des autres membres du Comité, indiqué à la presse que " la réunion de ce jour avait pour objet de jeter les bases d’une collaboration harmonieuse entre la CENI et le Comité de Suivi.
« Il s’agissait, selon lui, d’affiner ensemble l’approche méthodologique. Qu’est ce qu’il faut pour continuer le travail ? ». Comme vous le savez, il y a une révision du fichier qui doit être amorcée. Le Président de la CENI nous a réunis pour nous faire état de trois points notamment le plan opérationnel, les procédures de révision de ce fichier et le cahier des charges pour que par la suite, nous soyons informer via le point focal du Comité de Suivi du Fichier électoral et suivre étapes par étapes ce travail important de révision du fichier électoral. Il y aura par la suite une grande étape de la sensibilisation dont nous serons impliqués à tous les niveaux. Il s’est dégagé un consensus à notre niveau pour avoir une révision du fichier électoral intégrale mais qui attendà ce que les options politiques soient levées éventuellement au niveau du dialogue ou du Parlement pour la révision partielle ou totale du fichier électoral". Service de communication CENI