Victime d’une guerre récurrente qui a duré plus de deux décennies, l’ex Kivu continue à ce jour d’ être déstabilisé par les conflits fonciers.
Ces conflits et leurs dégâts collatéraux empoisonnent la vie des populations.
La société civile de l’ex-Kivu dénonce la justice à la tête du client qui sert de lit à certains puissants pour occuper des terres en toute illégalité, au détriment des familles entières condamnées à errer et ne sachant à quel saint se vouer pour survivre.
La société civile se plaint de l’emploi abusif et disproportionné des forces pour déguerpir les populations comme c’est le cas à Masisi au NordKivu où une centaine de maisons ont été brulées, obligeant des milliers des personnes à fuir.
D’après les ONG locales, une décision du Tribunal de Grande instance de Goma autorisant le déguerpissement des habitants de Shonga et de deux localités voisines au profit d’un planteur est la goutte d’eau qui fait déborder la vase.
Mécontent de cette décision de justice prise selon elle par défaut et en clandestinité, la population est montée au créneau pour fustiger la spoliation de ses terres.
En dépit de la résistance de la population de Shonga, ce planteur muni d’un acte de propriété de 2006, a lancé d’après les ONG locales, une vaste opération de démolition les 18 et 26 février 2016 avec quelques éléments de la police qu’il aurait commissionnés.
Suite à l’accrochage entre la population, et les forces de l’ordre chargées de mener cette opération de démolition, 5 paysans ont été arrêtés et transférés à l’auditorat militaire de Goma, indique la même source.
Face aux cris de détresse de la population, les ONG locales notent avec satisfaction que le gouverneur du NORD-KIVU a décidé le réexamen ce dossier en mettant sur pied une commission conjointe ONU et forces de sécurité pour tirer l’affaire au clair.
Julien Paluku reconnait toutefois qu’il y beaucoup de zones d’ombre sur le dossier des terres disputées depuis 1960.
La situation de la colline de Shango est similaire à celle vécue à Mborero dans la province du SUD-KIVU.
Les ONG locales font état d’une concession spoliée par un illustre fermier muni d’un titre établi par des agents des affaires foncières de façon cavalière, jetant une cinquantaine de familles, selon un avocat membre qui défend un plaignant, dans la rue depuis le 30 janvier dernier.
Maître Ephrem Iragi parle d’un un assaut d’une cinquantaine de militaires dans le village sans mandat ni document
A l’en croire, les familles survivent sans abri et personne n’a jamais accédé à ces documents.
« Cette guerre des terres, qui enflamme des contrées entières dans l’ex-Kivu, pourrait embraser toute la région, si l’on y prend garde», alertent les organisations locale.
EW