Les droits des kuluna « violés » !

Vendredi 17 octobre 2014 - 08:15

Où l’on reparle de l’opération " Likofi " ! Cette fois-ci, c’est le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) qui s’en mêle via un rapport. En somme, un chapelet recensant les allégations d’exécutions sommaires et extrajudiciaires et autres cas de disparitions forcées. Dans ce monde civilisé où la division du travail est de rigueur, difficile de s’offusquer de la vocation du BCNUDH.
En publiant ce rapport la technostructure onusienne en charge des droits de l’homme est bien dans son élément. La défense des droits de l’homme, tous les hommes y compris les kuluna, fait partie de sa marque de fabrique. Mieux, les droits humains constituent l’ADN du BCNUDH.
Seulement, aux yeux du Kinois lambda, lorsque la catégorie pour laquelle l’on sollicite à juste titre l’application de l’abc de la procédure judiciaire s’appelle kuluna, les réactions sortent du cadre classique. Les digues de la justice bougent. L’humanisme très bantou en prend un sérieux coup. La loi du Talion devient la " valeur " la plus prisée. Ce, en raison des atrocités "himalayéennes" commises par ces brigands sur des paisibles citoyens. Nationaux comme expatriés.
Ainsi, les deux variantes de l’opération " Likofi " ont été perçues à Kinshasa comme des actions salutaires. Les Kinois en redemandent même. Ils sont nombreux à considérer les bavures et autres dérapages survenus lors de la traque des kuluna comme des " incidents " de parcours. Un peu comme dans le dicton " on ne fait pas d’omelettes sans casser les œufs " !
Cette réaction n’est pas sans rappeler celles des années 60 -70 où les Kinois comme les Lushois, confrontés au banditisme urbain, ne désapprouvaient vraiment pas les méthodes expéditives employées par les autorités d’alors. Sur le terrain, la criminalité avait fortement baissé. Comme au plus fort de l’opération "Likofi ".
Sur le front du banditisme, tout se passe comme si ce qui importe aux populations, c’est le résultat. Quels que soient les moyens pour y arriver. Pas sûr donc que la pourtant nécessaire démarche très droits de l’homme du BCNUDH appliquée aux Kuluna ne suscite d’empathie particulière au sein de l’opinion. José NAWEJ