Les agents et fonctionnaires de l’Etat sont frappés de sanction pour absence et retard au lieu du travail le 16 février dernier, journée décrétée ville-morte par une frange de l’opposition politique, rapporte la Radio okapi. Mécontents, ces employés de l’Etat ont organisé un sit-in pour manifester contre cette décision.
Les fonctionnaires sanctionnés fustigent que ces mesures disciplinaires soient prises plutôt par les mandataires des institutions publiques, voire par les chefs de division, aulieu que ce soiy du ressort du Vice premier ministre et ministre du Travail et de la Prévoyance sociale.
Sont principalement évoqués les cas de trois chefs de divisions de l’Habitat, de la Prévoyance sociale et de la Communication et presse à Kindu, au Maniema, et du chef de travaux Jean-Baptiste Kasekwa de l’Université de Goma qui est mis à la disposition du Conseil d’administration des Universités du Nord-Kivu.
SANCTIONS
Un autre enseignant est sommé d’être révoqué de l’Université de Goma pour s’être absenté au travail la journée du 16 février. Interrogé, le chef de travaux affirme que cette décision a des liens avec son appartenance politique.
Pour sa part, le Vice- premier ministre et ministre du Travail et de la Prévoyance Sociale, Willy Makiashi, indique n’avoir pas encore été saisi officiellement quant à ce. Tout en soulignant que ces récalcitrants ont lancé le défi au gouvernement en adhérant à cet appel à la journée ville-morte, le Ministre Makiashi s’est dit à l’attente des plaintes des agents licenciés avant de répondre dans le strict respect des textes légaux.
" L’autorité avait demandé que l’on puisse accorder des circonstances atténuantes. Nous attendons un rapport des employeurs pour nous dire si ces fonctionnaires sont arrivés en retard, ou ils se sont complètement absentés. Et quelles étaient les raisons de ces absences et/ou retard. C’est à ce moment-là que nous saurions répondre, tout en protégeant les intérêts des uns et des autres en tant que gouvernement ", indique Willy Makiashi.
PLAINTES
Les fonctionnaires rencontrés en appellent à la compréhension du gouvernement afin d’écarter a priori l’hypothèse de la révocation. " Il y a plusieurs raisons qui expliqueraient le fait que l’on soit absent ce jour-là au lieu du travail. Ça ne doit pas être appréhendé seulement comme une adhésion à la ville-morte lancée par l’opposition. Que deviendrons les familles que nous avons à nourrir si on nous révoquait " ? se plaint un agent de la fonction publique.
Dans un communiqué conjoint rendu public le 10 février dernier à Kinshasa, la Dynamique de l’opposition, le G7 et le Front citoyen, trois plateforme de l’opposition, avaient invité les Congolais à observer une ville-morte la journée du 16 février.
Ces formations politiques hostiles au dialogue convoqué par le président Joseph Kabila affirmaient qu’ils voulaient ainsi honorer la mémoire des citoyens victimes de la barbarie du 16 février 1992, ce qui serait une façon aussi de crier au respect de la Constitution du 18 février 2006.
Réagissant à cette communication, le ministre Makiashi a, à travers un communiqué, souligné que la date du 16 février n’était pas reprise sur la liste des journées fériées en RDC. Par conséquent, tous les agents et fonctionnaires de l’Etat étaient tenus de se rendre à leurs lieux de travail, sous peine d’être sanctionnés conformément aux textes qui les régissent.
Il a été demandé aux responsables de différentes institutions de la république de dresser les listes de présence physique pour que soient punis les absents et les retardataires.
Malgré cette communication du ministère du Travail et de la Prévoyance sociale, certains fonctionnaires de l’Etat se ont brillé par leur absence. D’autres, par contre, ne se sont présentés au travail que les après-midi, après avoir téléphoné à leurs collègues. Orly-Darel NGIAMBUKULU