Les humanitaires appellent le Gouvernement et la MONUSCO à redoubler d’efforts

Mardi 2 juin 2015 - 06:39

Après quatre mois de relative accalmie enregistrée à la fin de l’année 2014, les effets bénéfiques initiaux des déploiements de l’armée et des forces onusiennes semblent s’effriter, laissant la place à une nouvelle détérioration de l’environnement protecteur des civils au Katanga, rapporte OCHA. Face à l’accroissement des besoins de protection, les humanitaires appellent le Gouvernement et la MONUSCO à redoubler d’efforts.

Les spécialistes de la protection des civils de cette province ont ainsi décidé de tirer la sonnette d’alarme à propos du climat délétère qui sévit dans la province cuprifère, en appelant à un renforcement des mesures de protection pour stopper l’accroissement du nombre d’incidents de protection depuis début 2015.
Ainsi, le Cluster Protection, englobant les experts en protection des ONG et agences onusiennes, recommande, entre autres, au Gouvernement de poursuivre et de renforcer les efforts pour le dialogue avec les groupes armés et milices afin d’obtenir un arrêt des combats et violations des droits humains. A la mission onusienne, il demande de renforcer au plus vite sa capacité en personnel et support afin de répondre de manière efficace aux besoins aigus de protection des populations civiles.
Ensuite, le Cluster Protection est revenu également sur la nécessité d’assurer l’accès de tous les combattants aux programmes de Désarmement, démobilisation, regroupement et réinsertion (DDRR), y compris le rapatriement des milices étrangères. Car, la vie des millions de personnes en dépend, soutient-il.
Ainsi, au cours du premier trimestre de cette année, 4. 170 incidents de protection ont été rapportés, dont 2. 427 pour le seul mois de mars. Par rapport à l’année dernière, la situation se dégrade. Les atteintes à la vie et à l’intégrité physique (hors violences sexuelles), enregistrées au premier trimestre de cette année représentent déjà plus de la moitié des cas enregistrés en 2014, révèle-t-on.
Les opérations militaires contre les milices armées ainsi que les affrontements entre les communautés Luba et Twa en sont les causes principales, soulignent les humanitaires.

55% DES VIOLENCES SEXUELLES
Quant aux violences sexuelles basées sur le genre (SGBV), elles ont augmenté de 55% par rapport au premier trimestre 2014, font-ils remarquer. A cela s’ajoutent les recrutements des enfants dans les groupes armés, les blessures par des restes explosifs de guerre et les mines, etc.
Environ 80% de ces incidents de protection sont attribués aux combattants armés dont les Mai-Mai Bakata Katanga, les milices Twa et Luba, ainsi que des éléments des forces armées congolaises.
Pour une province qui avait enregistré plus de 500.000 personnes déplacées internes ces trois dernières années pour cause des violences, cette dégradation de l’environnement protecteur risque de relancer le cycle infernal des mouvements des populations avec comme corollaire l’aggravation de la situation humanitaire, dénoncent-ils. Mathy MUSAU