Les membres de la Céni sous pression !

Jeudi 22 octobre 2015 - 06:29

D’aucuns voudraient voir les autres membres de la centrale électorale démissionner en cascade pour ouvrir définitivement la brèche de la restructuration de l’institution. L’immunité qui couvre les membres de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) est en train de céder face à la pression que certains d’entre eux subissent depuis la démission
de l’abbé MaluMalu. Nombreux sont ces chefs de partis de la majorité et de l’opposition qui ne jurent plus que par la restructuration de cette institution chargée d’organiser les élections en RDC. Pour y parvenir, on recourt à toute sorte de subterfuges. La démission présumée du vice-président de la Céni annoncée par certains médias de la capitale est l’une des stratégies auxquelles recourent désormais les partisans de la restructuration dans l’objectif de positionner des
nouveaux candidats dont la fidélité ne fait l’ombre d’aucun doute. Le coup serait porté par la hiérarchie de la majorité présidentielle et quelques membres influents du gouvernement. L’on estime que cette deuxième démission sonnerait définitivement le glas de l’actuelle Céni. Pressions directes et indirectes La quasi-totalité des membres de la Céni est en proie aux pressions directes ou indirectes de leurs composantes pour en obtenir la démission. Dans certains cas,
cette pression est consécutive à la mauvaise gestion des ambitions.

Ce sont donc des concurrents directs qui entrent en lice pour discréditer le mandataire en poste par des déclarations calomnieuses ou des accusations fallacieuses. L’heure est au repositionnement politique et tous les opportunistes sont aux aguets. Une autre pression est liée aux délais d’organisation des onze scrutins prévus par le calendrier global avec obligation de commencer par les élections des gouverneurs et vice-gouverneurs des provinces conformément à l’arrêt de la Cour Constitutionnelle. Il reste plus ou moins 13 mois à la Céni pour évaluer son calendrier électoral, en publier un nouveau et organiser les onze scrutins en ayant à l’esprit la date butoir du 27 novembre 2016 pour l’organisation de la présidentielle. Un vrai marathon qui ne laisse pas une seule marge de manoeuvre à l’organisme de gestion des élections congolaises.

La communauté internationale Une troisième pression serait l’oeuvre de la communauté internationale qui entend voir la Céni faire preuve d’indépendance dans la gestion de la situation actuelle. Elle n’a jamais cessé de marquer son accord au dialogue pourvu que celui-ci ne soit pas synonyme de dépassement des délais constitutionnels. De ce fait elle garde
un oeil sur la Céni et se dit prête à mettre le paquet pour financer notamment les élections des gouverneurs et vice-gouverneurs des provinces. La machine électorale congolaise traverse une zone de fortes turbulences dont l’issue serait
peut-être un atterrissage en catastrophe qui ruinerait toutes les chances d’organiser des élections crédibles,  transparentes, démocratiques et apaisées.

Jeannot Kayuba