Les OCB de Kinshasa s’engagent à l’éradication de la pauvreté

Lundi 26 octobre 2015 - 06:09

Le chômage, l’exode rural ainsi que l’économie extravertie, sont donc les principales causes de la pauvreté en Rd Congo. Ce constat émane des Organisations communautaires de base (OCB) de la ville-province de Kinshasa. Comme solutions, celles-ci estiment la création d’emplois, la loi sur la protection sociale, le développement des milieux ruraux, les initiatives visant la consommation locale. Les OCB de Kinshasa sont ainsi appelées à observer les trois étapes de la théorie de changement, beaucoup plus, amener la population à faire le plaidoyer et réclamer ses droits fondamentaux.

Dans le cadre de la célébration annuelle de la Journée internationale pour la lutte contre la pauvreté, le 17 octobre, des séries d’activités de redynamisation des Organisations de la Société civile ont été planifiées à Kinshasa. C’est le cas notamment du programme FADOC (Formation et appui à la dynamisation des organisations communautaires de base) du Centre national d’appui au développement et à la participation populaire (CENADEP). C’était avec l’appui de l’ONG belge Solidarité socialiste.

Ainsi, une journée de réflexion a été organisée vendredi 23 octobre dernier, à l’intention des délégués d’OCB de Kinshasa avec la communauté des déplacés de Brazzaville. Le thème retenu à cette occasion était : « Tous ensemble contre la pauvreté ». La journée s’était fixée des objectifs : faire un état des lieux sur la situation de pauvreté dans les quartiers populaires de Kinshasa ; redynamiser les réseaux d’OCB à susciter l’éveil dans le chef des jeunes et les communautés marginalisées ; sensibiliser sur les mécanismes d’élimination proportionnelle de la précarité au sein des communautés.

Sous la supervision de Christian Konga, animateur a.i du programme FADOC et la modération de Me Albert Kabuya du CENADEP, les participants ont réfléchi, entre autres sujets, sur les principales causes de la pauvreté en RD Congo. Ils se sont attardés sur les réponses appropriées à ces causes, les limites qui maintiennent la population dans la pauvreté ainsi que les perspectives d’avenir.

Ils ont démontré les limites de la population qui sont : le faible revenu, le faible engagement, le manque d’initiatives, les tracasseries administratives, l’absence de vision, l’attentisme, etc. Après quoi, ils ont proposé des perspectives d’avenir : l’encouragement de petites et moyennes entreprises (PME), la formation sur l’entreprenariat, encourager l’initiative privée, encourager la consommation locale, développer l’agriculture familiale, sensibiliser la population à la culture fiscale…

Les causes et solutions de la pauvreté en Rdc

Les délégués des OCB de Kinshasa ont estimé que le chômage, l’exode rural et l’économie extravertie constituent les principales causes de pauvreté en Rdc. En guise des voies de sortie par rapport au chômage, ils demandent à l’Etat congolais  de créer des emplois et d’adopter  la loi sur la protection sociale. Ils exigent également le développement des milieux ruraux, pour résoudre le problème de l’exode rural, des initiatives en vue de la consommation locale, pour faire face à l’économie extractive.

Des réponses appropriées aux causes de la pauvreté en Rdc

Quant aux réponses appropriées à ces causes, les OCB de Kinshasa ont pensé combattre le chômage en favorisant l’entreprenariat, le climat des affaires propice aux investissements, en protégeant le petit commerce, en favorisant les PME, les groupes d’intérêts économiques… Par rapport à la répartition inéquitable des richesses, elles réclament la création d’une classe moyenne,  une politique équilibrée des salaires, l’accès facile des pauvres aux crédits, la mise en place d’un système fiscal équitable…

Concernant l’économie extravertie, les participants à cette journée de réflexion des OCB de Kinshasa, pensent qu’il faut favoriser l’agriculture locale et l’accès aux services sociaux de base, et réduire la taxation des produits locaux. Quant à la mauvaise gouvernance, ils proposent la lutte contre l’impunité, l’implication de la population dans le monitoring et le suivi des politiques et de la base dans la gestion de la chose publique (décentralisation).

Pour l’insécurité, guerres et conflits armés, il faut un plaidoyer pour l’extension de la Police de proximité, estiment-ils. Aussi, pour la lutte contre l’attentisme, ils pensent sensibiliser la base pour l’auto-prise en charge. La réponse appropriée à l’exode rural, c’est aussi de favoriser l’effectivité de la décentralisation dans les provinces…

Enfin, Me Albert Kabuya a exhorté les délégués des OCB de Kinshasa à continuer d’observer les trois étapes de la théorie de changement : la sensibilisation, la structuration, mais beaucoup plus, amener la population au plaidoyer et à la culture de réclamer leurs droits fondamentaux (pour la santé, l’éducation, l’habitat, l’eau potable, l’électricité, etc.). « Ne vous fatiguez pas, continuez.  Il y a encore un peu d’espoir, un peu d’efforts à faire pour travailler dans la solidarité, pour réussir à vaincre la pauvreté », a-t-il recommandé.

(Lepetit Baende  )