Les acteurs économiques opérant en République démocratique du Congo (FEC, la COPEMECO et la FENAPEC), parmi leurs « demandes prioritaires », exhortent le gouvernement à « présenter (au parlement) et faire voter rapidement la loi sur la protection de la production locale ».
Ils l’invitent aussi à « présenter et faire voter rapidement la loi sur la promotion de la classe moyenne congolaise ; lancer rapidement des actions à impact socio-économique visible dans toutes les provinces en vue de permettre le déploiement d’une activité économique ayant des effets visibles pour la population ».
Dans leu communiqué conjoint publié à Kinshasa le jeudi 22 janvier 2015 à la suite des pillages dont ils ont été victimes du lundi au mercredi par des manifestants incontrôlés à l’appel des partis de l’opposition politique contre le projet de loi électorale modifiant la loi précédente, ils « exhortent la population à ne plus jamais accepter les pillages et plaident pour l’indemnisation des opérateurs économiques pillés ».
Communiqué conjoint
La FEC, la COPEMECO et la FENAPEC exhortent la population à ne plus jamais accepter les pillages et plaident pour l’indemnisation des opérateurs économiques pillés.
Nous, les opérateurs économiques, membres de la FEC, COPEMECO et FENAPEC, déplorons les pertes en vies humaines survenues au cours des manifestations de lundi et mardi, aussi bien dans la population qu’au sein des forces de sécurité. Nous présentons nos condoléances aux familles des disparus.
Nous appelons les acteurs politiques de garder leur combat uniquement sur le plan du débat politique et de privilégier le dialogue démocratique, qui est leur droit légitime. L’incitation à la violence et à la destruction des biens privés et publics (comme les bus et les maisons communales), n’est sûrement pas une solution, alors que notre pays cherche à raffermir la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire.
Cela ne peut que retarder le développement du pays et briser l’élan de reconstruction économique. La violence ne profite pas à la population et incite les investisseurs tant nationaux qu’étrangers, à se méfier de notre pays.
La FEC, la COPEMECO et la FENAPEC fustigent et condamnent fermement les pillages des opérateurs économiques, tant nationaux qu’expatriés.
Tout d’abord, ces actes barbares détruisent le peu de tissu économique encore existant, avec toutes les conséquences sur les prix des produits, l’activité économique et les emplois des congolais.
Nous souhaitons rappeler que les conséquences des pillages de 1991 et 1993 ne sont pas encore effacées jusqu’aujourd’hui.
Nous rappelons à la population qu’en 1991 et 1993, les quartiers industriels de Limete et Kingabwa employaient plus de 120.000 personnes dans l’économie formelle, qui ravitaillait au minimum 1,2 millions des personnes à Kinshasa.
Nous étions à l’époque, le premier pays d’Afrique sub-saharienne à avoir des usines des montages de véhicules. La FEC, par exemple, avait plus ou moins 8.000 entreprises affiliées à la Fédération.
Aujourd’hui, nous n’en comptons probablement que 3.000. Voyez vous-mêmes les conséquences en termes de création de richesse et d’emplois, rien que dans la ville de Kinshasa.
Nous exhortons la population à ne plus jamais accepter les pillages, dont elle est la première victime par la perte d’emplois, la survenance des pénuries en tout genre et la réduction drastique du pouvoir d’achat.
Nous demandons fermement que les autorités indemnisent nos membres et sanctionnent durement tous les coupables identifiés desdits pillages.
Nous rappelons à nos jeunes et, spécialement, aux étudiants de nos Universités et Instituts Supérieurs, futurs cadres de ce pays, qu’ils doivent se comporter en responsables, car ce sont les opérateurs économiques, membres de la FEC, la COPEMECO et la FENAPEC qui sont leurs futurs employeurs et partenaires.
La FEC, la COPEMECO et la FENAPEC constatent que pour rétablir l’ordre et la sécurité, le Gouvernement a pris une mesure radicale de bloquer l’accès à l’internet. Nos membres en sont aujourd’hui les premières victimes.
L’activité économique et les transactions commerciales et financières sont complètement paralysées depuis 3 jours. Ceux qui ont entraîné, par leurs actes, cette décision du Gouvernement, sont-ils conscients qu’ils ont fait perdre particulièrement aux PME congolaises, aux banques, aux compagnies aériennes, aux petits épargnants, des millions et des millions de dollars ; ce qui va vraisemblablement coûter à notre économie plusieurs points de croissance.
Notre économie ne peut pas se le permettre. C’est pourquoi, nous demandons unanimement au Gouvernement de rétablir les services de l’Internet fixe pour permettre à l’activité économique de reprendre. Pour le reste, nous recommandons au Gouvernement une concertation avec nos membres opérant dans le secteur des télécommunications pour les mesures de sécurité appropriées, qui ne bloquent pas l’activité économique.
En vue de permettre le déploiement d’une activité économique ayant des effets visibles pour la population, nous rappelons au Gouvernement nos demandes prioritaires :
-présenter et faire voter rapidement la loi sur la promotion de la classe moyenne congolaise ;
-présenter et faire voter rapidement la loi sur la protection de la production locale ;
-lancer rapidement des actions à impact socio-économique visible dans toutes les provinces.
Enfin, nous appelons tous nos membres à reprendre leurs activités, tout en demandant aux services de l’ordre d’assurer la sécurité et la protection de leurs activités.
Fait à Kinshasa, le 22 janvier 2015