LES PARTICIPANTS PLANCHENT SUR LA CONCILIATION ENTRE L’INCLUSION ET LA STABILITÉ FINANCIÈRES

Jeudi 12 novembre 2015 - 06:10

C’est depuis hier mercredi que les représentants de banques centrales de l’Afrique de l’Ouest et du Centre sont à Kinshasa pour discuter de la problématique de la conciliation entre la stabilité financière et l’inclusion financière. Cet atelier de trois jours, prévu du 10 au 13 novembre, s’inscrit dans le cadre de la 18ème Assemblée annuelle du comité des superviseurs de banques de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (CSBAOC). C’est le gouverneur de la Banque Centrale du Congo qui a lancé le début de travaux en présence du ministre du plan et suivi de la Révolution de la modernité.

La 18ème Assemblée annuelle du CSBAOC a démarré hier. Axé sur le thème " la problématique de la conciliation entre la stabilité financière et l’inclusion financière", elle a connu la participation de Déogratias Mutombo Mwana Nyembo qui a ouvert ces assises.
Selon le n° 1 de la Banque centrale du Congo, cette thématique soulève le débat autour de l’équilibre entre, d’une part, la promotion de l’inclusion financière, visant à faire bénéficier l’accès aux services financiers à des couches de plus en plus larges de la population - dont les PME/PMI, les démunis et les vulnérables, souvent exclus du système bancaire classique, en raison de leur incapacité à répondre aux exigences de la réglementation prudentielle - et, d’autre part, l’efficacité du cadre règlementaire et le contrôle pour préserver la stabilité financière.

PROMOTION DE L’INCLUSION FINANCIERE
Le gouverneur de la BCC recommande aux participants d’approfondir la réflexion sur cette question, au regard de l’environnement institutionnel et règlementaire de chaque pays ou zone monétaire, afin d’harmoniser les politiques et stratégies pour une meilleure adéquation entre les défis inhérents à la promotion de l’inclusion financière et à ceux inhérents à l’efficacité de la supervision bancaire devant garantir la stabilité financière. 
Face aux différents défis à relever pour la bonne marche de CSBAOC, le patron de l’Institut d’émission a mis l’accent sur les instruments adéquats et appropriés de consolidation du mécanisme de solidarité communautaire. Selon lui, si l’ensemble de ces outils est bien exploité, cela pourra permettre à cette association de s’inscrire dans une dynamique favorisant l’accomplissement des missions lui assignées, sans interruption ou report des rencontres.

8,4 % DU TAUX DE CROISSANCE ATTENDU POUR 2015
A l’ouverture de cet atelier, le gouverneur de la BCC a fait une brève description du contexte financier congolais et une présentation succincte des actions, des projets et des réformes en cours, visant l’amélioration du dispositif de surveillance et la consolidation de la stabilité financière. 
Déogratias Mutombo a indiqué que l’environnement macroéconomique de la RDC est caractérisé notamment par une stabilité du taux de change autour de 927 FC pour un dollar américain. Une croissance économique forte située largement au-dessus de la moyenne des pays de l’Afrique sub-saharienne, a-t-il noté avant de souligner que la RDC a réalisé des taux de croissance de 8,5% en 2013, de 9,5% en 2014 et un taux de 8,4% actuellement estimé pour 2015. 
Il a évoqué les avancées enregistrées par la BCC entre décembre 2010 et septembre 2015, dont une augmentation globale de plus de 123% du total de bilan, + 137% du volume des dépôts, + 225% de l’encours de crédit et + 210% des comptes ouverts à la clientèle. 
Malgré ces résultats satisfaisants, beaucoup de défis restent encore à relever dans le secteur, a reconnu Déogratias Mutombo. 
Pour sa part, le président de CSBAOC et président de la Banque centrale du Nigeria, Abou Idris a remercié le gouverneur de la BCC pour avoir accepté d’abriter cette rencontre prévue à Bujumbura et qui a été délocalisée en dernière minute à Kinshasa pour des raisons d’insécurité. 
" Je compte sur votre sens d’engagement pour relever les défis qui constituent un frein à la bonne marche de notre organisation ", a-t-il estimé. Mathy MUSAU