Les récentes pluies ont transformé en cauchemar la vie des populations de N’Djili…

Jeudi 21 mai 2015 - 07:52

Les pluies qui s’abattent ces derniers temps dans la ville de Kinshasa inquiètent les populations de la commune de N’Djili. Plus exactement, les habitants des quartiers 5 et 6. Les artères principales et les rues sont inondées par les eaux des pluies et deviennent totalement impraticables. Lors de ces averses, indique-t-on, la population reste aux aguets avant de tenter de traverser ces lacs artificiels. Résolument, bon nombre d’habitants sont incapables de vaquer à leurs occupations le matin.

Les populations de N’Djili ne connaissent aucun moment de répit depuis le début des pluies qui s’abattent chaque jour sur la ville de Kinshasa. « Nous avons passé une nuit blanche. Nous nous sommes préoccupés de protéger nos meubles et autres appareils électroménagers. Tous nos lits, matelas et autres sont mouillés. C’est malheureux pour nous. Cette situation date d’il y a très longtemps », confie une veuve.
Les habitants des quartiers 5 et 6 sont confrontés à beaucoup de problèmes qu’ils ne sont pas en mesure d’en résoudre. Un vrai calvaire ! Les dégâts sont considérables. Les visages de ces familles inondées traduisent une désolation et une tristesse profondes. C’est dire que la pluie n’est pas du tout la bienvenue pour ces N’Djilois. Car, elle transforme ces quartiers en de petites rivières. Les rues perpendiculaires aux grandes artères deviennent des lits où se déversent les eaux principales, pénétrant ainsi dans des maisons.

LA NON-URBANISATION AU CŒUR DES INONDATIONS
La problématique de la canalisation des eaux de pluies est aussi au centre de toutes ces inondations, explique une habitante du quartier 5. Le bouchage des caniveaux en serait aussi une raison. « Existe-t-il vraiment un service d’entretien des routes ? », s’interrogeait un riverain.
En outre, les constructions anarchiques demeurent l’épine dorsale de ce décor affligeant. Il semble que le bourgmestre de cette municipalité a plusieurs fois, été informé de toutes ces constructions, mais, il n’est jamais passé à l’action, moins encore le gouverneur de la ville. Les maisons ont été construites sans aucun principe d’urbanisme. Il suffit d’une pluie, petite ou grande soit-elle, pour que les rues soient inondées. Les avenues Lukaya et Kibonoko en sont des exemples concrets. Qu’il pleuve ou pas, ces ruelles sont impraticables. La stagnation des eaux est permanente.

UNE CONTRAINTE SANITAIRE POUR LES USAGERS

Les eaux sales voire très sales charrient les immondices des artères de ces quartiers. Elles se déversent jusqu’à pénétrer dans les maisons. Une situation sanitaire déplorable. Selon certains habitants, quelques personnes profitent de ces averses pour évacuer leurs urines et excréments, la fosse septique faisant défaut dans certaines parcelles.
« Le 15 mai marque déjà le début de la saison sèche. Cependant, nous sommes loin de voir notre peine finir, pour autant que même après la saison de pluie, il nous faudra encore du temps pour nous débarrasser de ces eaux stagnantes », se plaint un habitant des avenues précitées. Les populations en appellent au secours ! « Le bourgmestre de la commune est absent face à notre situation », déclare farouchement une dame. « Que le gouverneur de la ville de Kinshasa prenne lui-même ses responsabilités. Nous en avons marre ! Quand pourrions-nous enfin aussi profiter de la pluie ? Qu’avons-nous fait pour que la pluie soit un cauchemar pour nous », se lamentait-elle.
Le débouchage des caniveaux, l’entretien des routes et la fin de constructions anarchiques seraient une panacée face aux inondations dans ces quartiers. Des voix s’élèvent pour que les autorités urbaines volent au secours de ces populations. Car, il est urgent de prendre des mesures adéquates afin d’éviter des éventuels spectacles désolants lors de prochaines pluies. Anne-Osée SEMOPA