Venus des trois pays de la Sous-région des Grands Lacs, notamment la République Démocratique du Congo, le Rwanda et le pays hôte le Burundi, des délégations syndicales ont démarré hier lundi 20 octobre à Bujumbura, capitale de la République du Burundi pourréfléchir sur les difficultés et péripéties auxquelles leurs populations respectives en général et les travailleurs enparticulier sont confrontés.
Pour la RDC, l’on compte comme mouvements syndicaux, la Confédération Syndicale au Congo, l’Union Nationale desTravailleurs du Congo « UNTC », la Confédération Démocratique du Travail « CDT et le Conseil Syndical des Services Publics et Privés «COSSEP».
Organisée par l’Organisation Internationale du Travail en collaboration avec la Confédération des Syndicats de Burundi (Cosybu) etfinancée par le Centre Wallonie Bruxelles International, cette conférence porte sur « le renforcement des capacités des organisations syndicales en matière de protection sociale et leur coopération dans la région des Grands Lacs ». Ces assises prendront cinq jours, soit du 20 au 24 octobre 2014 à Dolce Vita Hôtel dans la commune de Kigobe à Bujumbura.
Sous une journée pluvieuse, GahunguTharcisse président de la Confédération des Syndicats du Burundi (Cosybu) a donné le coup d’envoi des travaux.
Dans son allocution d’ouverture, GahunguTharcisse, a indiqué que le banc syndical a un rôle crucial à jouer dans les institutions et entreprises en particulier et dans leurs sociétés en général. Ila, en outre, rappelé que près de 75% de la population dans le monde aun accès insuffisant à la sécurité sociale ou en est totalementdépourvue. Alors que, la protection sociale est une extension de la sécurité sociale, une politique qui exige à ce que les populations aient accès aux soins de santé de qualité, l’éducation,etc.
Toutes ses difficultés, a-t-il indiqué, sont dues à la modicité des salaires que perçoit la petite portion des travailleurs d’une part et aux mauvaises conditions socio-économiques des pays
Grands-Lacs. Lespolitiques économiques de ses Etats ne répondent pas favorablementaux attentes et exigences de la protection sociale à causedusecteurinformel. Un secteur qui regroupe la majeure partie de la population.
Le représentant de l’OIT, M. Ben Said DIA considéré comme la principale personne ressource a démarré les travaux de groupe par plusieurs panels. Et, chaque paysa présenté son rapport national sur l’évolutiond’accès à laprotection sociale au cours de cette première journée. Desrapportssatisfaisants en général bien que plusieurs défisrestent à relever.
En RDC, a indiqué l’un de ses représentants, une loi été votée à l’assembléenationale congolaise sur la protection sociale, une loi dont les apanages sont garantis par la Constitution du pays. La libertéde fonctionnement des mouvements syndicaux etla négociation collective sont garanties et consacrées par la Constitution qui précise à l’article 38 que : « La liberté syndicale est reconnue etgarantie. Tous les Congolais ont le droit de fonder dessyndicatsoude s’y affilier librement, dans les conditions fixées parla loi et le code du travail en son article 236 qui stipule que « Les travailleurs bénéficientd’une protection appropriée contre tous les actes de discrimination tendant à porter préjudice à la liberté syndicale ».
Ainsi, le Programme National d’appui à la Protection Sociale (PNPS) a élaboré son plan triennal 2014-2016 sur laprotection sociale. Cette structure étatique a pour vocation d’appuyer toutes lesstructures évoluant dans le secteur de la protectionsociale avec
comme finalité d’élargir la protection sociale à toutesles couches dela population. Des structures non étatiques qui
contribueront aussi àcette mission par les services qu’elles offrent à la population, particulièrement les mutuelles de santé, l’aide sociale, le microcrédit auxvulnérables.
Le ProgrammePays de Promotion du Travail Décent doit retenir l’attention du Gouvernement congolais et doit s’engager dansl’accompagnement des réformes visant la promotion dutravail décent pour tous. Le Conseil National du Travail doit reprendre lecheminannuel de ses rencontres tripartites (Gouvernement, Organisations desEmployeurs et Travailleurs) en s’inscrivant résolumentdans les 4 piliers du travail décent qui s’articulent autour des idées telles que promouvoir l’emploi,promouvoir les droits au travail, accroître la protection sociale et promouvoirle dialogue social.
Au Rwanda etBurundi, les autorités politico-administratives sont impliquées dans les actions menées par les syndicats et qui évoluent très bien. Les mouvements syndicauxmilitent pour unecertaine stabilité sociale de leurs populations. Et, les acteurspolitiques sont tout de mêmes impliqués pour lamatérialisationdecette lutte entreprise depuis quelques années dans leurs pays. Deslois, recommandations et conventions sont prises en considération parles autorités du pays.
Au sein des Panels, les activités vont porter sur les échanges qui sur divers points, dont entre autres, l’extension de la couverture de laprotection sociale à tous, le défi de l’extension de la sécurité sociale dans la régiondes Grands-Lacs dans le perspective de l’intégration du genre, le Financement, la gouvernance, la gestion de l’administration et lamise en œuvre du régime de sécurité sociale, le rôle du dialogue social dans la bonne gouvernance des régimes desécuritésociale,le Système de sécurité sociale etintégration économique en Afriqueorientale et centrale, etc.
(De notre envoyée spéciale à Bujumbura, Dorcas Nsomue)