Lettre de Kabila au SG de l’ONU : Kofi Annan, Niasse, Dos Santos ou Saïd Djinnit pour piloter le Dialogue

Mardi 24 novembre 2015 - 10:27

Selon une dépêche de l’AFP (Agence France Presse), Raymond. Tshibanda, ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, vient de remettre, au nom du Chef de l’Etat, Joseph Kabila, une lettre au Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon. Dans cette correspondance, il est demandé au numéro un de l’ONU de choisir, sur une liste de quatre, le médiateur international chargé de piloter le Dialogue National en République Démocratique du Congo.

 

Les quatre « nominés » s’appellent Kofi Annan, Secrétaire général honoraire des Nations Unies, Moustapha Niasse, actuel président de l’Assemblée Nationale sénégalaise et ancien co-médiateur du Dialogue intercongolais avec l’ancien président botswanais Ketumile Masire, Eduardo Dos Santos, Président de l’Angola et Saïd Djinnit, Envoyé spécial de l’Union Africaine dans les Grands Lacs.

 

Le sens à donner à un tel message est que Joseph Kabila est enfin d’accord que la Communauté internationale puisse assurer la médiation entre Congolais lors de ce forum destiné à débloquer le processus électoral présentement au point mort et à jeter les jalons de la tenue d’élections libres, démocratiques, transparentes et apaisées. On rappelle que depuis qu’il avait lancé des consultations en direction des forces vives congolaises, au mois de mai 2015, il ne cessait de dénoncer « l’ingérence étrangère » dans les affaires internes du pays, arguant au passage qu’après un demi-siècle d’indépendance, le grand Congo disposait d’une expertise nationale suffisamment avérée pour une médiation interne.

 

A dire vrai, le geste du Chef de l’Etat congolais ne constitue.pas une surprise pour le commun des Congolais, quand on sait que lors de sa dernière tour de table avec des représentants de la Société civile (08 novembre 2015), des diplomates (lundi 09 novembre 2015), dans la droite ligne des consultations entamées au milieu de l’année, il n’excluait pas l’hypothèse d’une médiation internationale, posée par l’UDPS d’Etienne Tshisekedi et plusieurs forces politiques et sociales comme condition sine qua non à leur participation au Dialogue national.

 

Voie ouverte au Dialogue

 

Même si une frange de l’Opposition et de la Société Civile continue de rejeter l’idée de la tenue du Dialogue, au motif qu’il pourrait servir de soubassement au « glissement », entendez la prolongation automatique des mandats du Chef de l’Etat et des membres de plusieurs institutions de la République, la lettre de Joseph Kabila au Secrétaire général des Nations Unies est perçue par de nombreux observateurs comme la dernière ligne droite devant conduire à sa convocation formelle. Et, on croit savoir que cela ne va pas tarder, compte tenu de l’impatience de plusieurs forces politiques et sociales congolaises ainsi que de la Communauté internationale elle-même de voir le Congo démocratique sortir de l’impasse et baliser le chemin des élections.

 

Pour ce faire, les participants devraient débattre, sans tabous, des questions qui fâchent, notamment le réaménagement d’un calendrier électoral consensuel, le respect des délais constitutionnels pour l’organisation des élections présidentielle et législatives nationales, la configuration de la Ceni, l’audit consensuel du fichier électoral, l’enrôlement de nouveaux majeurs, la clarification du volet financier du cycle électoral, la sécurisation du processus électoral, la libération des prisonniers politiques et d’opinions, la réouverture des médias fermés, la libéralisation des activités politiques, l’ouverture des médias publics à tous les courants d’opinions, le respect des droits de l’homme, etc. Le vœu de la majorité des Congolais est que contrairement à la Conférence Nationale Souveraine et au Dialogue Intercongolais, qui avaient .tiré en longueur, sur presque deux ans, avec la participation de plusieurs milliers de délégués, le Dialogue national, version 2015, se tienne dans un délai court et dans un format très réduit de participants.

 

La balle, pourrait-on dire, se trouve dans le camp du Secrétaire Général des Nations Unies pour lever le suspense d’ici la fin de l’année, à défaut de souscrire au délai butoir du 30 novembre 2015 fixé par l’UDPS.

 

KIMP

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