Loi Boshab : Bukavu la frondeuse adresse une mise en garde à ses élus
jeudi 15 janvier 2015, par milliers la population de Bukavu est descendue dans la rue pour dire non à la loi électorale actuellement en discussion au parlement. Les habitants du Sud-Kivu ont répondu massivement à l’appel de l’UNC de Vital Kamerhe notamment et de la société civile. Bukavu, fidèle à son statut de ville-frondeuse, a battu Kinshasa, la frileuse mais dangereusement imprévisible, par sa mobilisation qui a vu des milliers de jeunes convergeaient vers le Bureau du Gouvernorat pour y déposer un mémo qui traduit leur opposition farouche à la modification de la loi électorale. Le message des habitants était sans équivoque à leurs élus : « si la loi électorale passe, ne remettez pas vos pieds ici ». Voilà qui a le mérite d’être clair. Les députés du Sud-Kivu ont un dilemme, garder la base ou la perdre en votant la loi Boshab. Cette loi continue à diviser la société rd-congolaise qui y voit un subterfuge pour la prolongation du mandat présidentiel. Déjà le dimanche et le lundi passés les Kinois s’apprêtaient à marcher contre cette loi mais ont été violement dispersés par la police. Tour à tour la marche projetée par Martin Fayulu le dimanche et celle de la coalition des partis d’opposition le lundi ont été sévèrement réprimées. Selon vital Kamerhe, la répression violente et systématique des marches de l’Opposition par la police est une stratégie pour inspirer la peur à la population afin que celle-ci n’aie pas à revendiquer ses droits. Sur RFI, Vital Kamerhe a appelé la population à chasser la peur. Car selon lui, c’est sur elle qu’est fondé le pouvoir de Kabila. Les opposants loin de se décourager, ont promis de manifester encore et encore. Et le succès de la marche de Bukavu leur a mis du baume au cœur. Ils projettent une marche nationale pour dire non à la modification de la loi électorale dont l’une des dispositions phares est de conditionner l’élection présidentielle de 2016 et les législatives au recensement général de la population.