Deux ans après son lancement
Le bureau de représentation du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) en RDC a organisé le vendredi à son siège à Kinshasa, à l’intention des membres du Réseau des Journalistes Amis de l’Enfant (RJAE), une matinée d’information à l’occasion du 2ème anniversaire du lancement par le gouvernement de la RDC du cadre d’accélération de la réduction de la mortalité infantile et maternelle.
Le principal intervenant au cours de cette matinée d’information, le Dr Tony Biamungu du programme » Survie de l’enfant » de l’UNICEF/RDC a expliqué le contexte dans lequel le gouvernement de la RDC, avec l’appui de ses partenaires, a élaboré et lancé le 31 mai 2013 le cadre d’accélération de la réduction de la mortalité infantile et maternelle qui concerne les objectifs 4 et 5 du millénaire pour le développement (OMD 4 et 5) dont l’échéance est fixée à décembre 2015.
Cette stratégie de lutte contre la mortalité infantile et maternelle a été lancée en RDC dans le cadre du mouvement mondial » Une promesse renouvelée « .
La RDC fait face à des taux de mortalité infantile et maternelle très élevés. Ce pays occupe la 3ème place au monde en ce qui concerne les taux élevés de mortalité des enfants moins de 5 ans et des mères, après l’Inde et le Nigeria.
La RDC a tout de même fait des progrès importants en termes de réduction du taux de mortalité infantile qui est passé de 158 décès pour 1000 naissances en 2007 à 104 décès pour 1000 naissances en 2014, selon l’Enquête Démographique et de Santé (EDS 2013-2014).
Le Dr Biamungu a indiqué qu’une zone de santé pilote a été choisie dans la province du Kongo central (ex-Bas Congo) pour expérimenter cette stratégie d’accélération de la mortalité infantile et maternelle depuis 2013.
Il s’agit de la zone de santé de Mbanza-Ngungu, située à 150 km à l’ouest de Kinshasa. Deux après, les résultats sont satisfaisants. La mise en œuvre de cette stratégie, a précisé le Dr Biamungu, est en train de s’étendre dans les provinces de l’Equateur et du Bandundu. D’ici 2016, le cadre d’accélération de la réduction de la mortalité infantile et maternelle va être mis en œuvre sur toute l’étendue de la RDC.
Les principales causes de la mortalité élevée des enfants et des femmes en RDC sont, entre autres, les infections, l’hémorragie, le paludisme, les diarrhées, la pneumonie, la malnutrition, le VIH/Sida. Il existe des interventions efficaces permettant de réduire sensiblement les taux de mortalité infantile et maternelle.
Il s’agit notamment de la vaccination, de la prise en charge intégrée des maladies de l’enfance (PCIME), de l’utilisation à grande échelle des moustiquaires imprégnées d’insecticide, du lavage des mains,…. Mais la couverture effective de ces interventions sur toute l’étendue du pays est encore faible.
Il y a les 5 goulots d’étranglements suivants qui empêchent la large couverture de ces interventions en RDC : la faible disponibilité des médicaments et des intrants dans les centres de santé et hôpitaux ; le faible accès géographique à cause de longues distances entre la population et les centres de santé ; le faible pouvoir d’achat de la population ; la faible qualité des prestations dans les centres de santé et hôpitaux ; la faible capacité de gestion des zones de santé.
La stratégie d’accélération de la réduction de la mortalité infantile et maternelle en RDC qui vise à sauver 430.000 vies d’enfants de 0 à 5 ans et 7.900 vies de mères d’ici fin 2015 comportes 6 axes : la couverture universelle des interventions ; la dispensation continue des soins ; l’amélioration de la gouvernance ; l’amélioration des prestations ; porter à la connaissance de tout le monde les bonnes pratiques ; la participation de toutes les couches de la population.
Par Norbert Tambwe