Lutte contre le viol : Amener les victimes à dénoncer leurs bourreaux

Vendredi 10 juin 2016 - 13:36

Depuis que la guerre sévit à l’Est de la RD Congo, les violences sexuelles sont à déplorer au quotidien dans cette partie du pays. La femme demeure la première victime, parce que ces violences sexuelles ont été utilisées comme arme de guerre par les antagonistes.

Face à cette situation, beaucoup de femmes ont été violées, des couples dissouts parce que l’homme, le mari, ne supporte plus de vivre avec une épouse victime d’un viol. Avec la dislocation de ces ménages, les enfants constituent une autre catégorie des victimes.

Au finish, c’est la société qui en paye le prix. Il convient de signifier que même les jeunes filles et les femmes qui habitent dans des zones où il n’y a pas de conflit se trouvent confrontées également au problème du viol.

Victimes stigmatisées

Dans le souci de punir les auteurs de ces actes, la lutte contre les violences sexuelles devient un cheval de bataille en RD Congo. Les personnes qui s’adonnent à cette pratique ne peuvent rester impunies, dans un pays où des lois ont été élaborées pour éradiquer définitivement ce phénomène. Raison pour laquelle il existe aujourd’hui une représentante personnelle du chef de l’Etat dans la lutte contre les violences sexuelles, Mme Jeanne Mabunda.

Par ailleurs, la plus grande lutte pour toutes les structures militant contre les violences sexuelles est d’amener les femmes victimes de viol à dénoncer leurs bourreaux, pour qu’ils répondent de leurs actes devant les instances judiciaires.

Une justice qui sera appelée à dire le droit conformément aux prescrits de la loi. Faut-il encore que les dossiers soient déposés sur leur table pour que ces violeurs soient poursuivis en subissant la rigueur de la loi.

Le sens de l’honneur, la sauvegarde de la dignité, le rejet et autres raisons s’érigent encore en barrières face à ces femmes, censées pointer du doigt tout auteur de viol. Ce comportement, remarque-t-on, se justifie par le fait que la société déclasse souvent ce genre de femmes, que d’aucuns accusent d’être frappées par le mauvais sort.

Combien d’hommes accepteront-ils d’épouser une femme violée ? La question mérite d’être posée, lorsqu’ on sait que certaines familles appartiennent à l’histoire parce que la maman a été violée, et que le mari juge insupportable sa cohabitation avec l’épouse agressée sexuellement. C’est déjà un problème à résoudre quand un homme rejette celle qui fut son épouse pour une circonstance non préméditée.

Le bien-fondé de vouloir punir les violeurs s’avère nécessaire, mais une chose est sure, la sensibilisation et la conscientisation non seulement des victimes mais aussi de la société sont à prendre en compte. Si rien n’est fait dans ce sens, les auteurs de violences sexuelles échapperont à la justice et continueront toujours à faire d’autres victimes.

Une prise en charge souhaitée

Les femmes agressées sexuellement méritent d’être assistées, vues les conséquences psychologiques et physiques qu’elles endurent pendant toute leur vie. Elles ne pourront se surpasser que lorsque la communauté les amènera à regarder le futur d’un bon œil.

Ayant compris cela, nous apprenons que certaines femmes victimes de violences sexuelles dans l’Est du pays ont été prises en charge par le gouvernement et bénéficient de formations professionnelles, afin de retrouver le sourire et devenir indépendantes financièrement.

Cela, à la grande satisfaction de leur communauté. Cette autonomisation conduira certainement les bénéficiaires à pouvoir s’intégrer parfaitement dans leur communauté de base.

Par Tantia Sakata/CP