MAJORITÉ - UDPS : DES RÉUNIONS INFORMELLES SE TIENNENT !

Jeudi 10 décembre 2015 - 05:29

Pendant ce temps, les deux camps se renvoient la balle du blocage.

Le comité préparatoire du dialogue politique inclusif mis en place sur base de l’Ordonnance présidentielle de convocation est en passe d’être constitué. Mais, d’ores et déjà, c’est connu, l’Udps du charismatique Tshisekedi n’en fera pas partie. Normal quand on sait qu’à la 10ème Rue, on met justement en cause cette Ordonnance de convocation et, par conséquent, on dénie donc à Joseph Kabila le pouvoir de convoquer le forum.

D’après le parti de la 10ème Rue Limete, ce n’est pas ce qui était convenu par un compromis laborieusement trouvé aux négociations de prédialogue en Espagne et en Italie entre les délégués de l’Udps et ceux du Pouvoir. Les deux camps se renvoient par ailleurs la balle concernant le blocage du processus de dialogue politique inclusif.
C’est le Dr Kabanda, Président de l’Udps pour le Benelux (Belgique-Hollande-Luxembourg), chef de délégation au prédialogue qui donne la position du parti. Tandis que côté majorité présidentielle, c’est le sénateur-PPRD Léonard She Okitundu, délégué du Pouvoir qui apporte la contradiction à la position de l’Udps.
Pour le Dr Jean Kabanda, aux travaux de prédialogue, il n’a jamais été question d’une Ordonnance présidentielle pour convoquer le dialogue. Ce qui était convenu, c’est d’abord la désignation par le secrétaire général de l’Onu du Médiateur international. C’est ce dernier qui aurait la charge de convoquer le dialogue en commençant avant tout par le comité préparatoire.

UNE CO-MODERATION CHAPEAUTEE PAR UN FACILITATEUR INTERNATIONAL
Non plus, il n’était pas prévu une co-modération chapeautée par un Facilitateur international comme dans l’Ordonnance. Faux, réplique le délégué du camp présidentiel Léonard She Okitundu. Il soutient mordicus qu’il était bien convenu que le chef de l’Etat convoque par une Ordonnance le dialogue.
C’est le Dr Kabanda lui-même qui aurait fait cette proposition qui avait été retenue. Même chose pour les co-modérateurs MP-Opposition, qui devraient diriger les travaux, le Facilitateur international ne pouvant entrer en jeu qu’en cas de divergences majeurs afin de rapprocher les points de vue des deux parties.
She Okitundu persiste et signe qu’il n’a jamais été question d’un Médiateur international qui convoquerait et présiderait le dialogue, comme Ket Masire en Afrique du Sud. Qui dit vrai ? On peut à juste titre se perdre en conjectures. Mais la question a très peu d’importance à ce jour.
Il est cependant bon de relever que les positions exprimées ici par l’Udps par la bouche du Dr Kabanda et She Okitundu ne sont pas du tout irréconciliables. Loin s’en faut. Les deux camps peuvent les surmonter à peu de frais vu qu’ils avaient déjà réussi à déplacer de grosses montagnes lors de ces rencontres de prédialogue d’Espagne et d’Italie qui ont le mérite d’avoir donné forme au dialogue politique inclusif.

DES REUNIONS INFORMELLES ENTRE LES DEUX CAMPS
Le Dr Kabanda a fait savoir hier que les réunions informelles ont lieu en ce moment entre les deux camps, l’Udps et la majorité présidentielle. Les observateurs s’imaginent très mal un dialogue politique qualifié d’inclusif qui se tiendrait en l’absence de l’Udps de Tshisekedi Wa Mulumba qui a une assiette sociologique indiscutable pour sa légitimation.
Un dialogue inclusif qui se tiendrait sans les autres partis d’Opposition réunis dans la "Dynamique de l’Opposition" que le Président Kabila qui a convoqué le dialogue, après avoir procédé à de larges consultations n’a pas pu convaincre à l’idée de prendre part au dialogue, Qui le fera ? Personne, car on est déjà à l’étape du Comité préparatoire.
Le dialogue se tiendrait donc en personne sans la " Dynamique de l’Opposition " et sans une bonne frange de la Société civile qui continuent à y déceler un stratagème du Pouvoir pour faire glisser la mandature au-delà des dates constitutionnelles. Une difficulté de plus s’ajoute avec le désistement de l’Udps, un géant da la classe politique. Ici, il faut faire preuve d’habilité, de doigté et de grande diplomatie pour ne pas faire cabrer l’Udps sur sa décision de retrait. Ce qui demande de faire descendre dans l’arène, de fins négociateurs, des négociateurs hors-pair qui ont des atouts pour arriver au résultat. Si, ce n’est pas le cas, on ne donnerait plus cher à la tenue d’un véritable dialogue politique inclusif.KANDOLO M.