Malgré les remous chez les fonctionnaires, le ministre Kibala maintient le cap de la réforme

Vendredi 4 septembre 2015 - 10:45

L’Administration publique congolaise tourne au ralenti depuis plus d’un mois, suite aux remous sociaux suscités par la mise en œuvre des mesures de réforme des services publics de l’Etat. Cette situation est relative aux informations, pour les « grévistes », et rumeurs, pour les officiels, faisant état d’un assainissement sauvage initié par Jean-Claude Kibala, actuel ministre de la Fonction Publique. On l’accuse de vouloir chasser des hauts fonctionnaires sous la formule des mises à la retraite anticipée, pour les remplacer par des diplômés fraichement sortis de l’Ecole Nationale de l’Administration publique (ENA) ainsi que des jeunes-gens qui auraient été recrutés à la pelle, à Kinshasa comme en provinces.

Dans le souci d’éclairer la lanterne de la population congolaise en général et des cadres et agents de l’Etat en particulier, sur les tenants et aboutissants de la réformer de l’administration publique, ce membre du gouvernement a donné, hier jeudi 03 septembre 2015, une conférence de presse dans la salle des conférences de l’ENA, sise au « Building administratif », en présence des plusieurs Secrétaires généraux, notamment ceux de la Fonction Publique, des Finances, du Développement Rural, de l’Enseignement Primaire, Secondaire et de l’initiation à la Nouvelle Citoyenneté, etc.

D’emblée, le ministre Jean Claude Kibala a relevé à l’intention de la presse qu’il était décevant de constater que les mesures qu’il a prises, en parfait accord avec l’Intersyndicale Nationale de l’Administration publique (INAP), sont aujourd’hui l’objet d’une crise en préparation pour semer les troubles, alors que tout était fait dans les normes et conformément aux statuts et lois qui régissent l’administration en RDC, en collaboration avec toutes les parties prenantes.

A cette occasion, le ministre de la Fonction Publique a égrené quelques avantages qu’offre la réforme de l’administration publique, à savoir sécuriser les emplois au profit des fonctionnaires, transformer l’administration et surtout la rendre plus compétitive face aux exigences du moment. Selon Jean-Claude Kibala, c’est le gouvernement qui avait décidé de placer la question de la réforme de l’administration publique au nombre des priorités nationales.

Jean-Claude Kibala a fait savoir que la mise en place des quatre directions standards a été l’une des étapes importantes de cette réforme. D’où, face aux postes vacants, il n’y avait pas d’autre alternative que d’organiser un concours, en toute transparence, sur l’ensemble du pays, en vue d’accorder une chance à tous et à un chacun, aussi bien pour les nouvelles unités que pour les anciens cadres.

Par ailleurs, le ministre a indiqué qu’à chaque niveau, les syndicats avaient toujours été conviés pour faire valoir leurs desiderata. A cet effet, la dernière rencontre avait porté sur la concertation entre son ministère et l’Intersyndicale au sujet de quelques points qui exigeaient d’être éclairés.

C’est à l’issue de cet échange, a-t-il précisé, qu’une note circulaire portant sur la vulgarisation de la mise en œuvre des structures standards horizontales a été élaborée puis rendu publique. Aussi était-il étonné d’apprendre qu’après cet accord commun, l’Intersyndicale puisse se rétracter jusqu’à troubler l’ordre public.

Reconnaissant tout de même l’ampleur du passif de l’administration publique congolaise, le ministre a estimé qu’il était temps d’agir ensemble pour une administration jumelée et compétente.

Avant d’ajouter que les conséquences de cette réforme peuvent parfois faire mal aux cadres et agents de l’Etat. Toutefois, JC Kibala s’est déclaré convaincu que ce qu’il fait est juste pour ce pays et qu’il reste déterminé à atteindre un seul but, celui de faire avancer les choses dans le souci de mieux contribuer à l’organisation d’une bonne administration publique pour les jours à venir.

Enfin, le ministre JC Kibala a indiqué que la question du rajeunissement de l’administration ainsi que du recrutement était bel et bien inscrite dans le cadre du plan de gestion prévisionnel des compétences à long terme, ce qui ne change rien au plan de mise à la retraite. Concernant celle-ci, il a révélé que le gouvernement a pris les dispositions nécessaires pour son encadrement.

Melba Muzola