Matadi : La capacité d’accueil de la morgue de l’Hôpital général de référence de Kinkanda nécessite une révision.

Mardi 14 juin 2016 - 12:19
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(Par Dieudonné Muaka Dimbi)

La croissance on ne peut plus démographique que connaît de plus en plus Matadi, Chef-lieu de la province du Kongo Central, ne permet plus à sa morgue de l’Hôpital Général de Référence de Kinkanda, l’unique jusqu’ici opérationnelle dans cette ville rocaillo-montagneuse, de contenir et de conserver comme il se doit de nombreux corps sans vie qu’elle accueille au jour le jour. Surtout lorsqu’on sait que les cadavres qu’elle reçoit ne viennent pas tous de Matadi mais aussi des agglomérations lointaines qui l’environnent et qui sont du reste dépourvues des morgues. Telles que Seke-Banza, Kinzau-Vuete, Inga, Nsanda, Kenge, Nduizi, Songololo…etc…qui sont toutes situées dans les anciens districts respectivement du Bas-Fleuve et des Cataractes.

Conséquence inévitable, certaines dépouilles qu’on y garde, faute d’espace, sont parfois superposées les unes les autres et ce, dans le but primordial de satisfaire tant soit peu des familles éplorées. Etant donné que cette morgue d’une capacité maximum de 35 corps enregistre parfois plus des corps que prévu. Soit 50 voire 7O corps. Cette situation malheureuse qui inquiète les bonnes consciences préoccupe au plus haut point la mairie de Matadi.

C’est l’une des raisons qui l’avait en effet poussé, il y a quelques années, de prévoir une morgue secondaire dans la ville de Matadi. Et celle-ci, avouons-le sans ambages, est déjà construite. Elle se situe près du Centre de santé et Maternité de Mvuzi situé dans la commune qui porte le même nom mais qui, à ce jour, n’attend que les travaux de finissage qui, malheureusement, n’ont jamais été programmés pour des raisons non encore élucidées.

Pour de nombreux observateurs avertis, la non programmation desdits travaux de finissage ferait suite au constat malheureux fait par certains experts en la matière qui pensent qu’il faut à tout prix la délocaliser de l’endroit où elle est érigée puisque jugée très proche de la population. Ce qui, pensent ces derniers, épargnerait cette même population des diverses maladies qu’elle peut contracter à partir des cadavres qui y seront logés étant donné que certains meurent des maladies facilement contagieuses.

Se trouvant en effet devant cette situation à la fois confuse et embarrassante, la mairie de Matadi qui tient à l’amélioration des conditions de conservation des corps à la morgue préconise toutefois la construction d’une extension de celle de l’Hôpital Général de Référence de Kinkanda pour la contourner. Malheureusement, elle se trouve pour l’heure butée à de très sérieuses difficultés de trésorerie ; lesquelles ne lui permettent pas d’y parvenir, reconnaît néanmoins l’autorité urbaine. Mais en attendant, elle envisage prendre un train de mesures visant notamment l’assainissement au plus vite de cette unique morgue que compte la ville portuaire de Matadi.

Parmi ce train de mesures figurent à l’avant plan celle portant la réduction de la durée de séjour des corps à la morgue qui, d’après une certaine indiscrétion, sera fixée à 7 jours ; soit une semaine et ce, sans exception aucune. Car, regrette l’autorité urbaine, il y a de ces corps qui y font parfois un, deux, trois mois voire une année sans pour autant que leurs proches viennent les retirer ; l’encombrant ainsi volontairement et empêchant ainsi d’autres dépouilles d’avoir de la place.

Au vu de tout ce qui précède et d’après les informations concordantes en notre possession, une rencontre sera convoquée d’ici là par l’autorité urbaine et celle-ci mettra autour d’une table la mairie de Matadi, d’une part, et l’équipe dirigeante de l’Hôpital Général de Référence de Kinkanda, d’autre part. Les deux parties étudieront ensemble les voies et moyens susceptibles d’assainir cette morgue.

Il sera également question, au cours de cette rencontre, de se pencher sur l’épineux problème du non respect des heures de sorties des corps à cette morgue de la part de certaines familles qui, contre toute attente, se présentent parfois à des heures tardives voire vers 19 heures pour les retirer. C’est une situation qui prend de plus en plus corps à Matadi.
D’où il faut dès lors l’arrêter net. Tout sera donc mis en œuvre pour y remédier.