Voilà trois mois déjà, depuis que le Premier ministre, Matata Ponyo, a, dans sa correspondance CAB/PM/CCPG/AL/2015/1533 du 16 mars 2015, demandé à sa ministre du Portefeuille, Louise Munga, de remettre de l’ordre à la MIBA. En vain. A la MIBA, hélas, chacun se targue d’avoir été adoubé par le Chef de l’Etat en personne. L’AD Kazadi Mabika n’entend nullement recevoir des ordres de quiconque, surtout pas du Conseil d’administration. Et le Conseil dit tout ignorer de son AD. Dessous de table: une affaire des 4 millions de dollars. Quand Ngoy Kasanji s’en mêle…pour ses propres intérêts.
Les 11 millions de dollars perçus à la RAWBANK contre un gage de 4 titres miniers n’ont pas suffi, les crédits de 10 millions obtenus du gouvernement n’ont été qu’une goutte d’eau dans un océan des besoins financiers, voilà la MIBA toujours en quête d’un fonds pour son redressement. Septembre 2014, soit près de 3 mois après sa nomination comme AD de la MIBA sur ordonnance-présidentielle le 16 mai 2014, Kazadi Mabika, prof d’ULB, ancien de la SENGAMINES, de la SCIM, parvint, sans coup férir, à trouver quelque 4 millions de dollars à la MIBA. Epatés par sa vélocité managériale, les ministres des Mines Kabuelulu et sa collègue du Portefeuille, Louise Munga, agréent aussitôt son projet. Lequel ? Kazadi Mabika a, en effet, approché des Chinois de Mercure-Ressources à qui il a proposé un contrat d’amodiation sur 4 carrés miniers de la MIBA contre un prêt –donc remboursable- de 4 millions de dollars. Le contrat est aussitôt signé. Mais Six mois plus tard, le Conseil d’administration oppose son veto. Motif: l’AD Mabika a outrepassé ses pouvoirs, il n’avait pas le droit de signer le dit contrat. Conséquences : le Conseil d’administration prend la résolution de suspendre l’AD ainsi que 4 autres directeurs de la MIBA et le conseiller juridique de l’entreprise. Batailles dans une guerre, il nous revient que le Gouv Ngoy Kasanji, en conflit d’intérêts dit-on avec Kazadi Mabika, s’en serait mêlé et motivé le conseil d’administration de la Minière de Bakwanga à suspendre à durée indéterminée son AD. Autre bataille, les 4 carrés miniers proposés par l’AD Kazadi Mabika aux Chinois de Mercure- Ressources se trouvent dans le Sankuru. Voilà des acteurs Tetela, singulièrement politiques, qui s’immiscent, rapportent nos sources, dans l’affaire. Une affaire juteuse. Hélas, le conseil d’administration qui décide d’en finir son AD, se prononce pour sa révocation et l’abrogation de son contrat quasi bouclé. Pour d’aucuns, la décision serait en réalité prise par Ngoy Kasanji qui ensuite aurait instruit ses hommes de main au Conseil d’administration de la MIBA. Ceux-là avaient, rapporte-t-on à Mbuji-Mayi, ourdi leur plan de Balkaniser, en fait se partager des dividendes considérables dans le marché offert aux Chinois par l’AD Kazadi au Sankuru. Le Gouv est allé trop loin, gronde le camp de Kazadi Mabika qui se radicalise aussi. La presse est mise à contribution. Même dans la capitale Kinshasa. Où les ministres de tutelle étalent toutes leurs faiblesses, leur incapacité d’agir, dans le dossier. Au Sénat, à la suite d’une question orale lui posée par l’honorable David Mutamba Dibwé, Kabuelulu n’a eu que ses mots sur la MIBA. «Je ne sais pas pourquoi ils se neutralisent…Tout ça a rapport à un contrat qui a été signé par le DG au lieu d’être signé par le Conseil d’administration ». Selon certaines sources, par crainte que les Chinois ne versent plus leurs millions, le conseil d’administration de la Minière leur aurait offert plutôt 8 carrés miniers pour le même montant. Louise Munga, elle, a visiblement opté de régner sans gouverner. Elle est tout le contraire, de son prédécesseur, Jeannine Mabunda. Qui, certes, avait des méthodes téméraires, porteuses des germes de leur échec, mais savait s’assumer. « Nul n’a le droit d’obéir à un ordre manifestement illégal », avait-elle rétorqué au PM Gizenga, le patriarche, alors tout puissant dans ses rapports avec Kabila. (…)A ce jour on ne sait pas trop qui gère encore les mandataires d’Etat. Et quels sont les statuts de la cinquantaine des entreprises du Portefeuille. Courant 2014, à la suite d’un recadrage lui fait par le Premier ministre Matata, le PCA de la Gécamines, Albert Yuma, a proclamé urbi et orbi qu’il « gère la Gécamines comme une entreprise privée». Revenons à la Minière.
Ça vaut encore quoi la MIBA. De manière compendieuse et en chiffres, la Minière c’est avant tout une dette criarde de plus de 243 millions de dollars, une foultitude d’agents, dont 2.500 éligibles à la retraite, hélas, le paiement de leurs décomptes finals est chaque fois renvoyé à la saint glinglin. Et quelque 3.200 agents dits actifs qui, en réalité, viennent plutôt tailler bavette, et se contentent d’une rente, d’un subside de 120 dollars pour toute l’année. Pour casser la kimberlite, une des roches diamantifères de plus rocailleuses du monde, la MIBA a plutôt un outil artisanal, datant de l’époque om il exploiter une zoner facile à croquer aujourd’hui reprise par des artisanaux de la Fédération congolaise de l’or et de diamant, présidé par le Gouv Ngoy Kasanji. Sur qui pèsent de lourdes présomptions d’accaparement des gisements de la Minière faciles à exploiter.
Pold LEVI Maweja