Moïse Katumbi : la justice sous pression de la rue !

Mardi 10 mai 2016 - 08:34
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Moïse Katumbi a été auditionné, hier,  lundi 9 mai 2016, à la Cour d’Appel de Lubumbashi. A la fin de la journée, il est rentré  chez lui, dans sa résidence. Le temps de recouvrer ses forces, après un épuisant interrogatoire, pour répondre à une nouvelle séance d’audition prévue demain,  mercredi 11 mai. A ce stade, il y a eu plus de peur que de mal. L’Ex-Gouverneur du Katanga, craignant peut-être pour sa sécurité et sa vie, a pu mobiliser du monde jusqu’au Palais de justice. On peut comprendre cette crainte, même s’il est difficile qu’elle soit  partagée. Mais, dans les milieux des adversaires de Katumbi, on se pose la question de savoir s’il valait, vraiment, la peine de recourir à la rue pour une affaire judicaire.

Une invitation de la justice, fait-on savoir, est différente d’une activité politique qui nécessiterait la mobilisation de la rue. On fait, alors, observer que la pression de la rue n’a pas sa place dans une affaire de justice. On se demande, ainsi, si toutes les fois que Moïse Katumbi répondra à la justice, il se ferra toujours entourer d’une foule. Autrement dit, même si les juges doivent, un jour, l’innocenter, il faudrait que le travail soit fait dans la sérénité. En effet, depuis l’ouverture de l’enquête mettant en cause l’ancien Gouverneur du Katanga  dans l’affaire de recrutement des prétendus mercenaires, des observateurs ont assisté à une politisation et une médiatisation à outrance. A tel point qu’il devient difficile de démêler le vrai du faux, le politique du judiciaire. Outre la foule, on a signalé la présence de nombreuses autorités au tribunal. Par exemple, la présence très remarquable  de l’Ambassadeur de Belgique en RDC. A quelques heures de sa comparution, des sources rapportent que Moïse Katumbi a été rejoint par 3 délégations de ses alliés venues de Kinshasa. Le G7, qui soutient sa candidature à la prochaine présidentielle, a dépêché une forte délégation conduite par José Endundo et Christophe Lutundula. L’Alternance pour la République, la nouvelle plateforme de soutien à Katumbi, a envoyé à Lubumbashi deux de  ses cadres : Franck Diongo et Moïse Moni Dela. On a aussi parlé d’une délégation de la Société civile.  En fin de soirée, il a été donné aux fins limiers d’apprendre que Katumbi n’a pas été inculpé. Pourtant, les commentaires sont allés bon train à Lubumbashi entre les partisans d’une éventuelle arrestation de Moïse Katumbi à l’issue de l’interrogatoire et ceux qui croient dur comme fer à son innocence. Convoqué à 10 heures, c’est autour de 11 heures, soit avec un retard d’une heure, que l’interrogatoire a débuté. Au crépuscule, Katumbi  a, enfin, regagné  sa maison.

La Pros.