L’orchestre Zaïko Langa Langa chapeauté par N’Yoka Longo M’Vula dit « Ya Jossart Vieux Bombass » resté aujourd’hui seul maître à bord , se prépare à commémorer cette année, ses 46 ans d’existence et les festivités y relatives s’annoncent avec pompe. C’est notamment le méga concert programmé, rappel des troupes de tous les anciens musiciens. En plus, un livre sur l’histoire approfondie sur Zaïko, rédigé par des érudits musicologues et musicographes congolais. Ce chef-d’œuvre sera porté sur les fonts baptismaux à cette occasion. Pour mémoire, rappelons que la création de Zaïko Langa Langa remonte au 24 décembre 1969, par un groupe de jeunes ambitieux dont l’âge variait entre 17 et 20 ans. C’était sous la houlette du fondé DV Moanda , cet ensemble musical a vite connu un succès foudroyant.
Quatre ans plus tard , le groupe connaîtra sa première division avec le départ des artistes musiciens comme Jules Presley Shungu Wembadio, Evoloko Atshuamo , Mavuela Somo et Bozi Boziana. Ceux-ci se retirent pour former l’orchestre « Isifi Lokole », en 1974. Au sein de cette formation en dents de lait, les compagnons d’Evoloko Atshuamo Jocker se distinguent dans la dictature et décident d’agir autrement. En 1976, ils forment « Yoka Lokole » avec, en tête, Mavuela Somo, Shungu Wembadio et Bozi Boziana. Une nouvelle crise se manifeste à la suite d’un conflit de leadership, Jules Presley Shungu Wembadio est humilié publiquement par le bouillant Mbuta Mashakado. Une cabale qui du reste, a été bien montée par Mavuela Somo. C’est alors qu’il adopte , désormais , le nom de « Papa Wemba » qui se familiarise avec les kinois. Celui qui deviendra le chef du « Village Molokaï », venait de mettre en place un groupe musical dénommé « Viva la Musica », dont il a été le géniteur. En dépit de cela, le fondé DV Moanda prend son courage et ne désespère pas. Le groupe Zaïko Langa Langa continue sur sa lancée avec, à la tête, Nyoka Longo qui procède au recrutement de nouveaux éléments dans une attaque chant bulldozer avec Likinga Redo, Lengi Lenga, Bimi Ombale. Ce dernier prestant d’abord à la batterie, deviendra chanteur par la suite. De son côté, Evoloko fait naufrage, rien ne va avec Isifi. Il décide de réintégrer le groupe en 1979, malgré l’opposition de Nyoka Longo. Il s’agit d’une nouvelle configuration qui se fait remarquer à travers les chansons telles « Obi » ou encore « Sangela ». Piqué par on ne sait quelle mouche, Evoloko décide une fois de plus de claquer la porte, s’en allant place l’orchestre « Langa Langa Stars » au milieu des années 8O , ‘Ba Croix -Rouge Ba ye’ avec les sept patrons dont les chanteurs Dindo Yogo Théo, Kisangani Espérant dit Djenga K, Ben Nyamabo, Bozi Boziana ainsi que le guitariste Djo Mali.
Pour sa part, le soliste Pépé Felly Manuaku Waku fait sa valise et crée le groupe « Grand Zaïko Wawa », 1982. Dans le lot, on retrouve Defao Matumona , Djo Poster Mumbata et Shimita le « professeur ». Tous ces groupes feront du succès captivant, mais Zaïko Langa Langa continue son bonhomme de chemin, apparemment sans entraves. En 1990, le démon de la division refait surface, le groupe éclate en deux factions. D’une part, Jossart N’Yoka Longo, le drummer Meridjo et Dido Yogo gardent le label Zaïko Langa Langa Nkolo Mboka, tandis que Bimi Ombale et Ilo Pablo forment Zaïko Langa Langa Familia Dei avec la chanson fétiche « Oiseau rare » et la danse « machette likwangola ». Les deux groupes connaîtront du succès, avant que Familia Dei ne disparaisse complètement du paysage musical congolais en 1992. La suite dans notre prochaine édition.
(Franck Ambangito)