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Le gouverneur ad intérim du Nord-Kivu est arrivé ce vendredi 10 mai peu avant la fin de la matinée dans la ville de Butembo, épicentre de la maladie à virus Ebola.
Feller Lutaichirwa conduit une délégation mixte composée du conseil provincial de sécurité et d'une représentation de l'Assemblé provinciale du Nord-Kivu.
Leur présence dans cette partie de la province est motivée par l'insécurité grandissante et les résistances récurrentes de la population contre les équipes de riposte contre Ebola visant le personnel soignant.
L'autorité provinciale du Nord-Kivu indique à la presse que leur mission consistera à échanger avec toutes les couches sociales afin que les malentendus soient levés.
"Nous venons pour exprimer notre compassion à la population mais également faire un état de lieu qui pourrait nous permettre qu'on puisse faire cesser les attaques qui sont faites contre ceux qui sont venus nous aider. Nous allons partager avec toutes les forces vives sans exclusion de sorte que nous puissions avoir un diagnostic de la situation. Nous avons perdu des infirmiers, des médecins, des policiers, c'est inacceptable. L'ennemi commun, c'est Ebola. Pour le vaincre, nous avons besoin de la solidarité internationale", a-t-il insisté à sa descente de l'avion.
Cette délégation mixte est notamment composée de 4 élus provinciaux ainsi que de quelques ministres provinciaux qui auront au minimum deux jours de réflexion avec la population locale sur cette question.
Notons que depuis quelques mois déjà, les agents de santé impliqués dans la riposte contre Ebola sont dans les viseurs des groupes armés Maï-Maï.
La dernière attaque sanglante qui a coûté la vie à un agent de l'ordre et 9 assaillants est celle de mercredi dernier au centre même de Butembo.
Cette situation inquiète les autorités qui redoutent la propagation du virus dans des régions encore épargnées.
Isaac Kisatiro depuis Butembo