Nord-Kivu : les jeunes moralisés contre les Djihadistes

Mardi 31 mars 2015 - 11:53

Le Phare s’était fait l’écho, dans l’une de ses éditions antérieures, des campagnes de recrutement des jeunes, à travers des villages du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, par des éléments ADF, FDLR et ex-M23 déguisés en chefs religieux musulmans. Il leur était promis bourses d’études et emplois en pays étrangers, notamment ceux du Nord- de l’Afrique et du Moyen-Orient.
Et de ce fait, il était constaté la disparition de jeunes qui partaient pour le massif du Graben, au Nord de Beni, pour ne plus jamais revenir dans leurs familles ni faire signe de vie.

Des fuites d’informations ont fini par révé1er que les « recrues » étaient amenées dans des camps d’entraînement des Djihadistes, pour y suivre des formations militaires, dans l’objectif sans doute de participer, plus tard, à des mouvements rebelles en RDC, en Somalie, au Nigeria, au Mali, etc.

Après notre sonnette d’alarme, les esprits semblent s’être réveillés. On apprend que depuis un certain temps, des campagnes de moralisation des jeunes contre des recruteurs clandestins qui leur font miroiter monts et merveilles sous prétexte d’être formés et convertis à l’Islam, sont déjà lancées au Nord-Kivu. Les villes de Beni, Lubero et Rutshuru constituent les premières cibles des responsables civils et militaires de la province chargés de désintoxiquer les jeunes contre les merveilles d’un voyage vers l’inconnu.

Il est clairement expliqué aux jeunes Congolais tentés par des études et des emplois en territoire étranger qu’ils sont en réalité candidats à des aventures sans lendemain. Les messages que font passer les autorités civiles et militaires locales vont dans le sens des mises en garde contre toute erreur de jugement face aux promesses mielleuses des recruteurs qui profitent de la naïveté et de la misère des habitants des villages pour leur faire que le salut de leurs enfants réside dans des voyages pour l’étranger. Il est difficile, pour le moment, d’évaluer les résultats de ces campagnes de sensibilisation contre la trahison de la mère patrie. Mais l’on pense que si elles sont bien menées, un changement de mentalités pourrait s’obtenir rapidement du côté des masses juvéniles, souvent sans emploi sûr et confrontées à l’insécurité entretenue dans leurs milieux par des forces négatives.

Les « services » devant un test de vérité

En marge des campagnes de sensibilisation des jeunes contre leur adhésion innocente à une démarche diabolique destinée à faire d’eux de futurs terroristes, devrait s’organiser un travail d’investigation dans les différents villages du Nord-Kivu et Sud-Kivu où auraient été constatés des absences prolongées de jeunes partis vers des destinations inconnues, afin de s’assurer de l’authenticité ou non des faits. La localisation du présumé maquis où seraient entrainées les recrues da s le massif du Graben, près de la frontière avec l’Ouganda, et son démantèlement devraient être envisagé à bref délai.

Un front commun intérieur constitué des services des renseignements civils et militaires. En clair, l’ANR (Agence Nationale des Renseignements), la DGM (Direction Générale de Migration), l’ex-Demiap, le CNS (Conseil National de Sécurité) devrait travailler en synergie pour déblayer le terrain aux FARDC. Pour cela, ces « services » devraient être dotés des moyens adéquats pour la réussite de leur mission. Il est important que la Nation sache ce qui se cacherait derrière des opérations qui ont tout l’air des préparatifs d’un nouveau cycle de déstabilisation du Nord et de l’Est de la République. L’identification claire de nouveaux ennemis de la paix est indispensable dans le processus de relance de la coopération avec la communauté internationale, représentée militairement par la Monusco.

Par Kimp