En effet, le coup d’envoi de la 1ère édition du championnat d’Afrique des clubs dames a été donné hier dans l’imposant complexe sportif Shark Club XI, un domaine privé. Là n’est pas le problème. Il se fait malheureusement que le terrain où se joue la compétition est en plein air. Il a suffi de l’intempérie (pluie) pour que tout soit remis en cause. Impraticabilité du terrain et impossibilité pour les athlètes d’évoluer dans un tel environnement. La conséquence de ce qui vient d’être évoqué est que le dernier match de la soirée n’a pu connaître sa fin normale.
A dire vrai, nous étions honteux et confus de vivre une telle situation surtout que c’est une compétition internationale. Partout ailleurs, les disciplines telles que le volley-ball, le handball et le basket-ball pour ne citer que ces trois, ne se jouent plus en plein air mais bien dans une salle communément appelée Gymnase ou Palais des Sports. Le comble est que 54 ans après l’accession du pays à sa souveraineté nationale, ce grand pays dont la superficie vaut 80 fois celle de la Belgique et 4 fois celle de la France, n’en dispose pas une sur son territoire. D’où, son incapacité à organiser de grandes compétitions internationales du genre. Et dire que ce pays dispose des talents à revendre alors qu’ils souffrent terriblement de carence dans ce domaine précis, relève sans plus ni moins que l’œuvre de génie. Et oui, les rd congolais sont véritablement des génies car avec des moyens de bord, ils arrivent sans commune mesure à réaliser des merveilles que n’arrivent pas à réaliser d’autres.
*Domination stérile des Léopards basket féminin en Afrique dans les années 80
A titre de rappel, dans les années 80 lorsque les basketteuses Rd congolaises dominaient l’Afrique, de passage une fois à Kinshasa, les Lionnes du Sénégal qui avaient une peur bleue des Léopards qui étaient leurs grandes rivales, étaient tout à fait étonnées de découvrir là où jouaient ces dernières (NDLR le stadium YMCA ou 4 janvier qui n’avait même pas de gradins et à ciel ouvert à l’époque jusqu’aujourd’hui). Elles ont cru qu’on les mentait et qu’on tenait cachées les grandes salles couvertes. L’ayant découvert, elles ont mesuré la grandeur du talent des congolaises et étaient convaincues que Lingenga et compagnie étaient réellement des génies de la balle au panier. Les Léopards/basket dames n’avaient pas de concurrentes plusieurs années durant en Afrique et dans bon nombre de pays africains dotés des infrastructures appropriées. Ces pays refusaient d’organiser des compétitions continentales de peur de voir les formidables dames venir leur ravir coupes et médailles sous la barbe de leurs autorités.
Au lieu que le gouvernement congolais saisisse la balle au bond et dote le pays des stadiums dignes de ce nom, il a croisé les bras. Conséquence, en dépit d’une décennie de domination, la RDC n’avait gagné que deux CAN (Coupe d’Afrique des Nations) et des médailles d’or aux Jeux Africains et de représentations du continent aux Jeux Olympiques et en Coupe du monde alors qu’elles méritaient plus que ça. C’est franchement triste et regrettable.
*Sauver à tout prix l’image du pays
Les amoureux des disciplines-sus évoquées et ceux de combat qui n’ont pratiquement pas de salle pour abriter leurs compétitions respectives avaient poussé un ouf de soulagement lorsqu’il y a plusieurs années auparavant, on avait placé une pancarte devant l’entrée principale du stade des Martyrs avec comme écrit : « Ici sera érigé le Palais des sports ». Et depuis lors, rien et rien du tout. Les années se succèdent les unes après les autres sans que rien ne sorte du sol de ce coin idéal pour qu’on y érige un Palais à la dimension du pays. Cette situation n’est pas normale. C’est au gouvernement que revient la charge de doter la jeunesse des infrastructures. Autant nous saluons l’initiative du gouvernement de doter le pays de 157 stades municipaux avec le projet Prostam, autant on est inquiet que rien n’est prévu en ce qui concerne le Palais des sports. La RDC doit-elle vraiment continuer à faire figure de parent pauvre alors qu’on assiste à travers le pays et particulièrement à Kinshasa à un boom immobilier sans précédent ? Et dire que cette année, le pays va organiser du 10 au 20 décembre 2014 les 4è Jeux congolais de l’histoire. Pour être honnête et juste, la seule inquiétude de plus d’un Congolais ne se focalise que du côté des infrastructures. C’est un défi qui devra être relevé à tout prix.