Où vont les milliards déclarés par la DGDA, la DGI et la DGRAD ?

Mercredi 11 février 2015 - 12:03

Une crise financière pourrait être inventée pour justifier le report des élections en RDC
Un Etat comme la RDC doit-il encore fonctionner sans fonds de réserve ?

Un montage grossier serait en train d’être préparer dans les » laboratoires » de la Majorité au pouvoir en RDC. Celui-ci consisterait à justifier le report sine die de la tenue des élections législative et présidentielle de 2016 par une grave crise financière sans précédent.

Ainsi qu’on peut le constater, ce mensonge qui vient en appui à la stratégie du fait accompli longtemps peaufinée par le pouvoir en place au pays commence à se propager après l’échec retentissant des tentatives de réviser la constitution ou d’en établir une autre et d’obtenir le prolongement du mandat présidentiel actuel contre les prescrits de la constitution notamment par l’imposition d’une nouvelle loi électorale biaisée. On connait la suite !

La majorité entre l’acceptation et le refus…

La même gesticulation commence à se propager aussi après que la communauté internationale eut accepté d’apporter son appui financier au processus électoral, mais à condition d’obtenir de la commission électorale nationale indépendante (CENI) la présentation d’un calendrier global.

On peut noter en passant que celui-ci n’est pas du tout du goût des hommes et des femmes au pouvoir pour des raisons qu’ils sont les seuls à connaître ! En vue de contourner l’aide financière internationale assortie de cette condition, la » La Majorité » qui gouverne le pays ne dit pas oui comme elle ne dit pas non non plus à cette aide et laisse ainsi s’écouler le temps pour surprendre par la suite tout le monde par une déclaration sur une prétendue incapacité du pouvoir d’organiser les législatives et la présidentielle dans le délai constitutionnel en présentant comme raison une crise financière qui serait liée à la chute brutale des cours du cuivre, du cobalt, de l’or,… et le tour aura ainsi été joué !

Des questions sans réponses…

C’est trop facile pour être vrai. Car, l’économie congolaise ne vit pas que des produits de son sous-sol. C’est à partir de là qu’on est en droit de se demander quelles directions prennent les milliards de dollars en francs congolais mobilisés chaque année par les régies financières de l’Etat (Direction Générale de Douanes et Accises-DGDA, Direction Générale des Impôts-DGI, Direction Générale de Recettes administratives et de participation-DGRAD) !

Ce n’est pas tout. La RDC vend aussi de l’énergie électrique et du pétrole à l’étranger dont les recettes ne sont connues que des seuls dirigeants. En dressant minutieusement les comptes de la République, on peut se rendre à l’évidence que le pays a suffisamment d’argent pour organiser de bonnes élections, même indépendamment des bailleurs de fonds extérieurs.

Et puisque très souvent les autorités de la RDC se sont montrées très allergiques à la remarque selon laquelle le leadership n’est pas du tout leur fort, il y a lieu de se demander comment un Etat comme celui-ci peut fonctionner sans fonds de réserve accumulés d’année en année dans les chambres fortes de sa banque centrale ou à l’étranger !

Nous continuons à attirer l’attention des leaders de forces politiques et sociales acquises au changement et à la communauté internationale sur le mensonge tissé de fil blanc par la » Majorité » au pouvoir autour de la question financière en rapport avec les prochaines élections car elle pourrait surprendre tout le monde à l’approche de l’échéance décisive de 2016.

Par Kambale Mutogherwa