Par la magie de la publicité : L’alcool, première drogue consommée par la jeunesse à Kinshasa

Mercredi 29 juin 2016 - 11:37
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Depuis un certain temps, la consommation de l’alcool particulièrement à Kinshasa est devenue un véritable phénomène de société. La jeunesse reste la proie facile et devient ainsi dépendant de l’alcool. Avec la multiplicité des publicités destinées aux boissons alcoolisées sans compter des différentes actions consistant à favoriser leur achat, l’équation ne se complique pas du tout.

De plus, la miniaturisation des bouteilles fait que toutes les bourses peuvent être en mesure de consommer même une bouteille pendant la journée. Conséquence, les débits des boissons poussent comme des champignons à travers la ville de Kinshasa.

Des espaces publics sont envahis par des terrasses. Des maisons d’habitations se transforment en bistros, des maisons d’habillement et des boutiques s’improvisent parfois en buvette.

Selon certaines langues, il s’agit d’une bonne affaire. Il suffit de faire un tour dans plusieurs coins fréquentés, avenues et autres pour se rendre compte de la réalité de la situation. Le quartier Matonge dans la commune de Kalamu notamment en est une illustration parfaite étant considéré comme la plaque tournante de l’ambiance à Kinshasa.

Face à cette réalité, il est tout à fait logique que la jeunesse kinoise soit séduite par l’alcool malgré ses effets dévastateurs. Une jeunesse abandonnée à elle-même et qui, par manque de protection au regard de ces maux, se laisse facilement gagner par la consommation de l’alcool. Comment les étudiants et élèves qui évoluent dans un environnement pareil arrivent-ils à réviser leurs cours lorsqu’on sait que la musique à volume élevé est toujours au rendez-vous pour attirer la clientèle et favoriser la bonne consommation du produit.

Ne parlons même pas du tapage nocturne qui ne permet pas non plus à ceux qui résident aux environnements de ces bars de bénéficier d’un sommeil paisible.  »La nuit est faite pour dormir » dit-on, mais à Kinshasa la logique est tout autre.
Par ailleurs, la consommation abusive des boissons alcoolisées à fortes doses comme  » Supu na tolo « ,  » Angene « ,  » Lotoko « … engendre souvent des conséquences dramatiques.

La plupart des consommateurs de ces liqueurs sont des jeunes. Une fois les produits consommés, ils passent automatiquement dans un état second avec tout ce qu’il y a comme conséquence. Il convient de signaler que la société, principale victime de ses méfaits, paye le prix. Ainsi, l’on a connu la montée en puissance des bandits urbains (Kuluna), consommateurs attitrés de ces boissons frelatées. Avec une modique somme d’argent ces jeunes peuvent se soûler et basculer dans l’autre monde où ils se comportent en véritables gangsters et font des ravages sur leur passage.

La situation est d’autant plus préoccupante que lesdites boissons sont vendues à ciel ouvert. En entrant dans des parcelles où ils sont vendus, les consommateurs se mettent sur des bancs et chacun passe la commande suivant ses moyens. Un petit verre sert de mesure car le prix de la bouteille ne sera pas à la portée de tous. Ceux qui ont eu l’occasion de visiter ce genre d’endroit ont constaté à quel point bon nombre de jeunes consomment ces produits parfois à jeun en mettant leur vie en danger.

Des mesures bafouées

A une certaine époque, les autorités compétentes avaient interdit la vente des ces liqueurs fortes dans la capitale congolaise. La transformation des avenues et espaces publics en terrasses a été aussi prohibée.

Cependant, ces mesures piétinent et aucun changement de comportement n’a été constaté sur terrain. Ceux qui sont censés faire respecter la loi et qui doivent l’appliquer se complaisent. Triste réalité à Kinshasa parce que la plupart de décisions prises souffrent toujours dans leur exécution.

Par Tantia Sakata/CP