Paternité du MSR : l’acte de décès du MNR désillusionne Yoko Yakembe

Mardi 17 novembre 2015 - 12:52

Il n‘est pas bon de prendre ses illusions pour des réalités, surtout pour des personnes d’un certain âge, bradées des diplômes universitaires et couvertes par des préjugés favorables de sagesse, de réserve et de sérieux. Aussi curieux que cela puisse paraître, Me Yoko Yakembe persiste dans une démarche mal ficelée.

 

Comme frappé d’amnésie subite, Me Yoko Yakembe croit ressusciter son MNR par des gesticulations et autres discours mensongers. Ses dernières sorties publiques font la démonstration d’un homme qui a perdu tout sens de l’honneur, à en croire un cadre du Mouvement social pour le renouveau (MSR) de Pierre Lumbi.

 

L’avocat a déclaré, pince sans rire, que le MSR aurait subi une mort subite, par le simple fait, pour lui d’avoir sollicité du ministère de l’Intérieur d’interdire les activités de ce parti. Se considérant comme co-fondateur, sur une base qu’il est le seul à maitriser, il estime que le MNR – dissout de plein droit en 2003 lors de sa cession à un nouveau comité directeur, de nouveaux fondateurs, bref une nouvelle réalité juridique - pouvait ressusciter et poser des actes qui peuvent produire des effets.

 

L’on peut comprendre qu’un profane aligne un tel raisonnement.

Mais, de telles inepties sortent de la bouche d’un juriste, il y a de quoi remettre en cause la probité morale et intellectuelle de son auteur.

 

Une entité qui n’existe plus juridiquement, ne peut pas poser des actes qui engagent la loi. C’est le droit. Dans cette subite perte de la mémoire pour des raisons évidentes, Me Yoko Yakembe, en intellectuel-mercenaire, fait fi de l’acte de décès du MNR. Dix ans après, il se souvient d’être à la tête d’un parti qui n’existe que dans son monde de rêve. Il oublie l’acte que lui et ses trois compagnons (Kamalandwa Mantuta, Kalonda Yatshialu, Mabiala Mandela) avaient signé en âme et conscience en date du 15 février 2006. Ce qui les rattrape est que la réalité historique démontre le contraire de ses affirmations.

 

UN COMBAT PERDU D’AVANCE

Le ministre de l’Intérieur a déjà pris acte « de la mort » du MNR, parce que si mort il y a, c’est bien celle du MNR. Tirant les conséquences de cette mort, le ministre de l’intérieur est- resté constant face à ce dossier. Par trois fois, les listes des partis envoyées à la Commission électorale nationale indépendante (Céni) ne reprenaient nulle part, le nom d’un parti à la dénomination du MNR. Les archives de la Céni le confirment, autant en 2006 qu’en 2011.

 

Mais, le Mouvement social pour le renouveau, (MSR) est repris dans les listes des partis politiques devant concourir en 2006, en 2011 et tout dernièrement-en 2015 pour les élections locales, municipales et urbaines.

 

Comment Yoko Yakembe compte-t-il faire avaler cette couleuvre à l’actuel ministre de l’Intérieur, juriste de haut vol, qu’est l professeur Evariste Boshab ? Les archives sont claires là-dessus. Comment, pour des raisons partisanes, inviter le ministre de l’Intérieur à se plier à de tels caprices qui ne peuvent qu’empester l’atmosphère? D’ailleurs, comment en serait-il autrement face aux évidences qui voudraient que le MNR ne puisse interférer dans le fonctionnement du MSR, lui qui a déjà été enterré.

 

Décidément, la moralisation de la classe politique congolaise est un chantier qui est loin de s’achever. Les exemples qui viennent des anciens ne serviront pas à la jeunesse. Au contraire!

 

Toutefois, la République démocratique du Congo étant un Etat de droit et non une république bananière, personne de sensé ne suivrait Yoko Yakembe dans sa croisade anti-MSR. Tout ce qui se fait en dehors de la loi et le bon sens ne peut occuper l’espace dans un pays qui veut se bâtir sur des valeurs républicaines.

 

Depuis que le MSR a décidé de prendre fait et cause pour la défense de la Constitution, particulièrement le respect des échéances prévues dans la loi fondamentale, il fait l’objet d’attaques les plus inimaginables. Yoko Yakembe s’est mis en tête d’en être la tête de pont. Il s’est trompé de cible. Car, les faits qu’il tente de torpiller posent un cinglant à sa démarche, du reste vouée à l’échec.

 

LE POTENTIEL