Phénomène morcellement des denrées alimentaires : Kinshasa, les vendeuses du marché UPN expliquent !

Samedi 24 octobre 2015 - 07:42

Ce n’est plus une information, mais plutôt une évidence, une réalité à déplorer. Pour preuve, le phénomène est constaté dans tous les marchés de la Capitale. Les denrées alimentaires se vendent de plus en plus en petits morceaux dans la ville-province de Kinshasa. A cet effet, le journal La Prospérité a effectué une descente, jeudi 22 octobre 2015, au niveau du marché de l’UPN, situé dans la commune de Ngaliema.

«Le morcellement des denrées alimentaires permet aux clients d’acquérir, à bas-prix, les produits de leur choix, étant donné que les clients potentiels gagnent moins d’un dollars par jour», affirme Mme Astrid, une vendeuse des poissons salés.

D’après les sources concordantes, ce mode opératoire est taillé sur mesure à la santé financière des Kinois. Au lieu d’un poulet entier qui varie entre 5000 et 6500 FC, selon le poids, les vendeurs proposent ce même produit, mais en petits morceaux, de sorte qu’avec un 500 franc congolais, chacun soit en mesure de se procurer une fraction de viande qui, d’ailleurs, tombe rarement dans l’assiette des plus démunis.

« Il est plus évident que si nous ne procédons pas de la sorte, les gens n’auront pas la possibilité de manger la viande. Cette façon, à mon sens, est bénéfique pour tous», a indiqué une vendeuse des tomates au marché UPN.

La même réalité est aussi vécue dans plusieurs marchés de la ville-province de Kinshasa, à l’instar du marché de Selembao, Matete, Gambela, Bayaka, isangani et même celui du centre ville, communément appelé «Zando».

Une boîte de tomate qui se vend généralement à 200 fc est coupée en deux ou encore, elle est mise dans des sachets en boule ficelée pour être vendue à 100 Fc et l’huile de palme et végétale est vendue à partir de 100 fc. Interrogés sur place, les acheteurs avouent que se procurer une bouteille de 5L d’huile n’est pas donné à tout le monde pendant cette période de vache maigre. «L’huile de 100 Fc me suffit amplement. Et si Dieu fait grâce que j’attrape une belle somme d’argent, j’en achèterai une quantité beaucoup plus consistante », a déclaré une vieille dame venue faire les achats au marché de  Badiadingi, dans la commune de Selembao.

Même les produits cosmétiques ne font pas exception. Les femmes peuvent se procurer, sans peine, dans ces marchés, le gel pour cheveux dans de petits sachets en boule, avec un 50 Fc. Alors qu’une boîte entière se vend généralement à 2500 Fc. Et pour la lessive des habits ainsi que le lavage corporel, vous avez la possibilité de vous acheter un morceau de savon à moins de 100 Fc. Il va falloir aux congolais de patienter, on ne sait pour combien de temps, avant de vivre les effets de la croissance qui avoisine les deux chiffres.

Fabrice Mbongo