«Plus de couleurs » sur la ligne de départ pour les albinos

Vendredi 12 juin 2015 - 11:58

A l’occasion de la toute première journée internationale de sensibilisation à l’albinisme, le coordonnateur du mouvement « Plus de couleurs », Yan Mambo, s’est entretenu, le jeudi 11 juin 2015 au studio Ndiaye, avec une brochette de journalistes afin d’expliquer le sens de cette commémoration. Saluant d’entrée de jeu la décision de l’Organisation des Nations-Unies de consacrer le 13 juin de chaque année comme journée internationale de l’albinisme, ce réalisateur vidéo-cinéma et manager a déclaré qu’il s’agit d’une grande avancée pour sensibiliser le grand public aux difficultés rencontrées par les albinos dans leur vie quotidienne et lutter contre le rejet qu’ils subissent dans certaines sociétés.

En effet, a-t-il confié, il est particulièrement reconnaissant pour cette attention remarquable portée sur les personnes atteintes d’albinisme, surtout du fait qu’elles continuent à faire face à des violences extrêmes et à souffrir de discrimination, de stigmatisation et d’exclusion sociale. « Si certains sont émerveillés par l’albinisme et pensent qu’il porte bonheur, il est pour d’autres, synonyme de malédiction… » appuie Yan Mambo. A titre exemplatif, dans de nombreux pays d’Afrique, les personnes atteintes d’albinisme sont victimes d’attaques, souffrent de discrimination, de stigmatisation, de rejet social voire de mutilations et de crimes rituels opérés pour la confection de grigris. Entre 2000 et 2013, plus de deux cents attaques perpétrées à l’encontre des personnes atteintes d’albinisme dans 15 pays (principalement en Afrique) ont été signalées au Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’homme (HCDH). « Très souvent, les agresseurs agissent en toute impunité et les victimes sont confrontées à de nombreuses difficultés pour soumettre leur cas à la justice, car elles craignent des représailles ou une discrimination encore plus grande » a-t-il conclu, avant de dévoiler que ces actes barbares ont poussé l’Assemblée générale des Nations Unies à adopter en juin et en septembre de l’année passée deux résolutions historiques visant à protéger les droits des personnes atteintes d’albinisme.

En RDC, soutient-il, les personnes atteintes de l’albinisme doivent prendre leur place légitime dans notre société, méritant amour, respect et surtout dignité. Main dans la main, tous les êtres humains sont déterminés de faire de la discrimination à l’endroit des albinos au Congo un simple vieux souvenir… » tel est le credo lancé par plusieurs organisations rassemblées autour de l’action menée par « PLUS DE COULEURS ».

Dans un autre registre, le coordonnateur de « Plus de couleurs » a fait noter que cet évènement devra susciter aussi un appel aux dons en faveur de la recherche.

Mouvement regroupant des associations, organisations, structures et personnalités impliquées volontairement dans la lutte pour l’abolition des discriminations basées sur la couleur de peau en RD Congo, « PLUS DE COULEURS » mène, depuis plus d’un an, cette campagne destinée aussi pour l’intégration complète des albinos dans la société.

A Kinshasa, ce samedi 13/06/2015 à 10h00 au JARDIN BOTANIQUE DE KINSHASA, plusieurs organisations s’apprêtent à commémorer cette journée spéciale. Il est prévu, entre autres, un défilé de mode, des discours de sensibilisation, des témoignages de personnes atteintes d’albinisme s’exprimant sur ce que représente cette journée, une conférence de presse, des interviews, etc.

Tshieke Bukasa