De plus en plus, des hommes politiques et des officiers supérieurs intègrent les équipes sportives en Rd-Congo en général et en particulier à Kinshasa. La plupart sont dans la coordination. Le gouverneur de la province de Bandundu, Jean Kamisendu est le récent homme politique élu depuis fin octobre, comme président du club Vutuka dans la province qu’il gouverne.
Cela suscite quelques interrogations. Ces hommes politiques et officiers supérieurs accèdent-ils aux commandes des équipes sportives par passion, par concurrence ou pour des raisons de campagne de notoriété. A l’heure actuelle, quatre sur onze gouverneurs de provinces pilotent les clubs. Moïse Katumbi dirige le Tout puissant Mazembe de la province du Katanga, Alphonse Ngoyi Kasanji coordonne Sa majesté Sanga Balende du Kasai, Jean Kamisendu chapeaute l’association sportive Vutuka de Bandundu. André Kimbuta, lui est dans l’association sportive V.Club comme un ancien président, et a droit à des consultations en cas de nécessité. Du côté officiers, le Général Gabriel Amisi dit Tango Four coordonne l’AS Vita Club qui vient de rafler la deuxième place en campagne africaine de la ligue des champions. L’autre général, cette fois-ci, du côté de la police nationale, c’est Jean de Dieu Oleko, lui, dirige toute une fédération de natation. Et d’autres, députés, ministres, et officiers non cités ci-haut, sont au chevet des clubs. Rare encore, un pasteur notoire à travers Kinshasa, Pascal Mukuna vient de fonder le FC Renaissance, qu’il a tiré du Daring Club Motema Pembe -DCMP de Kinshasa, où il avait des lourdes fonctions. L’équipe fait déjà parler d’elle à Kinshasa, parce qu’elle vient en concurrence des leaders de Kinshasa, V.Club et DCMP. Passion, concurrence ou campagne? On ne sait pas. Pour certains comme Katumbi et Kimbuta, le peuple rd-congolais connait leur histoire à travers leur témoignage, -ils servaient déjà leurs clubs avant même qu’ils soient gouverneurs. Cela prouve qu’ils y sont par passion.
Les autres y accèdent par concurrence dans la mesure où les clubs de leurs provinces sont butés à d’énormes difficultés. C’est là qu’ils viennent pour intervenir. Quand Moïse Katumbi rafle deux coupes en ligue des champions de la CAF en 2009 et 2010, en étant gouverneur, cela a attiré certains politiques à faire autant. L’heure de Ngoyi Kasanji arrive, il a fini en deuxième position avec Sanga Balende au championnat national, il a d’office reçu son ticket pour la ligue des champions africaine. Il est entrain de construire le stade où son club va jouer pour recevoir les équipes africaines. Cette concurrence loyale peut payer et peut pallier au problème de transport qui s’observait jadis. Un grand club d’une province obtenait un forfait pour absence due aux moyens financiers. Si les gouverneurs s’y penchent, ce sera une réussite avec cette arrivée massive des gouverneurs dans les clubs. Mais d’autres cherchent une issue pour se faire une notoriété sur le plan national et provincial. Ce qui justifie la présence des certains députés, officiers supérieurs et sous-officiers dans les rangs des membres influents des équipes. Si et seulement si, les hommes politiques et les officiers peuvent redonner du tonus dans la vie des clubs en Rd-Congo, il n’y a pas une raison de se donner des interrogations. Parce que jadis, ce sont les hommes d’affaires qui avaient le vent en poupe au sein des clubs. Aujourd’hui, ce sont les politiques, officiers et les pasteurs qui emboitent les pas. Concurrence ou passion, il n’y a pas de problème, mais seule la campagne de notoriété pour des fins électoralistes, fera défaut parce qu’une fois que la personne n’est pas voté, elle tournera le dos au club parce qu’il y est arrivé pour cette mission. Mais les rd-congolais encouragent les politiques qui investissent dans les clubs de leurs provinces pour les relever. Que cet investissement vienne d’une passion ou d’une concurrence face à d’autres provinces, c’est toujours pour le bien-être du sport rd-congolais. Car le championnat national souffre des problèmes financiers. Pour preuve, au lieu de jouer un championnat où tout club rencontre l’autre, pour pallier, l’organisateur les regroupes par ordre de proximité à deux groupes pour qu’à la fin, on puisse aboutir huit meilleurs clubs qui se disputeront le trophée. Mais s’il y avait des moyens, les vingt clubs devraient jouer en aller et retour et ressortir les trois premiers au finish. Voilà comment l’arrivée des gouverneurs de province à la tête des grands clubs de leurs fiefs peut résoudre certains problèmes en boostant le sport.