Pour avoir voté une loi électorale suicidaire le 17 janvier : Les députés de la MP crachent sur la mémoire de Lumumba

Lundi 19 janvier 2015 - 10:53

Le consensus rompu, les « Lumbistes » parmi les traitres, la balle dans le camp du Sénat pour barrer la route à toute tentative d’organiser la présidentielle après 2016.

La nation congolaise est en danger. L’heure est grave. Les députés nationaux de la Majorité présidentielle (MP) ont, voté, samedi 17janvier 2014, une loi électorale qui risque d’embraser la République démocratique du Congo. Avec 305 voix ‘ pour “, 8 « contre » et 24 abstentions, la loi modifiant la loi électorale a été votée è 23h30’. Après le vote, ils ont frénétiquement applaudi le succès de leur coup contre la République. Et après, la bière a coulé à flot.

Pourtant, la journée du 17 janvier est officiellement déclarée chômée et payée en République démocratique du Congo (Rdc) depuis près de 50 ans, en mémoire de Patrice Emery Lumumba, héro national. Les « kamikazes » ont justement choisi ce moment pour exécuter leur plan contre les Congolais, alors que Lumumba ne prônait que des valeurs démocratiques, pacifiques, de liberté et de développement, pour le bien-être du peuple congolais et de tous les Africains. Ceux qui ont exécuté ce plan machiavélique ont tous craché sur la mémoire de Patrice Lumumba dont le sang a coulé pour la liberté du peuple congolais. Or, ils étaient tous è la commune de Limete, dans la matinée, pour s’incliner devant le monument de ce héro national, apparemment effondrés, en présence de la famille biologique de l’illustre disparu.

La balle dans le camp du Sénat

Aussitôt votée vers minuit, la loi a été envoyée dimanche 18janvier dans la matinée au Sénat pour une seconde lecture à travers une plénière le même jour, selon le vœu d’Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale.
Les sénateurs qui font montre d’une certaine sagesse par rapport à leurs homologues de la chambre basse, sont appelés à faire preuve de beaucoup de patriotisme. “ La balle est dans le camp du Sénat “, a lâché un taximan qui a quasiment perdu tout espoir, au regard du forcing opéré à la chambre basse. « Toutefois, le salut des Congolais ne viendra ni du Sénat, ni de l’Assemblée nationale, mais du peuple », a conclu ce débrouillard avec une maturité exceptionnelle.

Et bien, toutes les parties du puzzle sont réunies pour que la République démocratique du Congo ne tienne pas l’élection présidentielle en 2016 comme prévu dans la constitution en vigueur. Le glissement dénoncé nuit et jour par quelques opposants est enfin là, matérialisé par la “loi Boshab “, élaborée pour prolonger le mandat de l’actuel président de la République.

Verrouiller les grandes artères pour tuer la démocratie

Dès le matin du 17janvier 2015, un conducteur qui voulait se rendre sur l’avenue des Huileries pour un programme privé, a été surpris de trouver des barrières à l’entrée du boulevard Triomphal, de même que dans toutes les avenues qui mènent vers le Palais du peuple. Exactement comme lors du début de l’examen de cette loi. Des policiers hyper armés étaient là pour persuader quiconque tenterait d’empêcher le déroulement de cette plénière.

C’est bizarre pour une plate-forme qui prétend avoir la majorité dans ce pays de voter des lois en catimini, alors que le règlement intérieur de l’Assemblée nationale dit clairement que les séances plénières sont publiques, question de donner aussi l’occasion à la population d’y assister.

Même les ”Lumumbistes” ont trahi!

Ce ne sont pas ceux qui se déclarent Lumumbistes à qui veut les entendre, qui le sont réellement, Pour preuve, tous les “ Lumumbistes “ de la Majorité présidentielle, compris ceux du Parti kimumbiste unifié (palu), on craché sur la mémoire de leur modèle le 17 janvier 2015, date anniversaire de son assassinat. Non seulement en acceptant de rendre à une plénière lors d cette journée sacrée et politiquement historique pour eux, mais surtout en votant une loi suicidaire. On comprend dès lors que plusieurs acteurs politiques congolais se cachent derrière le nom de Lumumba pour grossir leurs propres ventres et assurer l’avenir de leurs enfants et petits-enfants, alors qu’en réalité, ils comptent parmi ceux que Lumumba aurait combattu s’il était encore vivant aujourd’hui. De la pure escroquerie politique.

Le consensus rompu

C’est parti pour un environnement politique trouble en République Démocratique du Congo, le go étant donné le 17 janvier 2015 à la chambre basse du parlement. Plusieurs acteurs aussi bien de l’Opposition politique que de la société civile avaient sollicité un consensus pour régler la problématique de cette loi modifiant les dispositions électorales de 2006, question d’atterrir en douceur en 2016.

La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a, d’ailleurs, résolu de recourir au consensus en cas de problèmes analogues dans cette structure entre partis politiques, pour des élections apaisées. Dommage que l’Assemblée nationale ait préféré le forcing pour cette délicate question. Et bien, 2015 et 2016 promettent sans nul doute de grands évènements qui seront inscrits dans l’histoire de ce pays.

L’Opposition prise à contre-pied

Après la manifestation, le 12 janvier dernier, de l’Opposition parlementaire, dans les rues de Kinshasa et dans la salle des Congrès du Palais du peuple, lors de la plénière consacrée à la présentation de la loi électorale et débat autour de ce texte, une autre marche est prévue ce lundi 19 janvier.

Objectif, empêcher le vote de cette loi. Malheureusement pour ces opposants, la Majorité les a devancés en profitant d’une journée fériée pour procéder au vote. Donc, si l’Opposition maintient son programme, l’objet de sa manifestation doit être modifié.
Mais il existe encore un peu d’espoir car la loi n’est pas encore votée par les deux chambres. Les actions futures peuvent aboutir aux résultats en faveur de la population. Déjà, Bukavu a marché la semaine dernière contre cette loi électorale modifiée, le Katanga est la province la plus tranchante depuis un temps dans ses prises de décision, les étudiants de l’Université de Kinshasa ont protesté à leur tour jeudi 15janvier dernier.
LEFILS MATADY

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