Enfin ! Il a fini par dévoiler ses intentions en annonçant son entrée dans le Front Citoyen 2016 contre le glissement, la révision de la constitution, le dialogue et le 3ème mandat de Joseph Kabila à la tête de la République. Moïse Katumbi, car c’est de lui qu’il s’agit, a franchi le Rubicon le week-end dernier en clamant tout haut ce que tout le monde chuchotait tout bas depuis quelque temps. A savoir sa rupture définitive avec le régime au pouvoir et son entrée dans l’opposition.
Pourquoi a-t-il attendu si longtemps pour choisir son camp politique après sa démission fracassante tant du gouvernorat de la Province du Katanga que du PPRD en septembre de l’année dernière ? Les signes avant-coureurs de ce revirement étaient visibles depuis ses déplacements en Europe où il a eu à s’entretenir à deux reprises avec Etienne Tshisekedi, en compagnie de son frère aîné, à savoir le richissime Raphaël Katebe et la présence de ses délégués aux différentes manifestations organisées le tour à tour par le G7 et du Front Citoyen contre le dialogue, le glissement et la révision constitutionnelle.
Les trois penalties
Ainsi, le président du Tout Puissant Mazembe surprend encore une fois l’opinion en effectuant une entrée fracassante dans l’arène politique du côté de l’opposition et plus précisément dans le camp du refus considéré comme les « jusqu’au boutistes ». On n’oublie pas son retour triomphal du long séjour médical en Europe et surtout le discours tenu devant des millions des habitants de Lubumbashi entrecoupé par ses fameuses métaphores « des trois penalties ». Qui ont été interprétées dans tous les sens selon le coin où l’on se trouve. C’est depuis ce jour-là et sans le dire, qu’il avait signé sa rupture avec le régime au pouvoir qui n’a pas digéré ces métaphores considérées comme des attaques en règle contre le Raïs. Il s’en suivra alors toute une campagne d’intoxication et de déstabilisation à l’endroit de celui qui avait présidé aux destinées de la riche province du Katanga pendant huit ans. Par moment, l’opinion avait retenu le souffle croyant voir un matin Moïse Katumbi interpellé par la justice et jeté comme un vulgaire malfrat à la prison de la Kasapa. Voilà qu’au mois de septembre, il surprit le monde par ses deux démissions d’abord comme gouverneur de la province en ensuite comme président provincial du PPRD/ Katanga.
Le flou artistique
Une fois libéré de ses tâches politico-administratives, il observa un silence troublant sur son avenir, préférant s’occuper de son équipe de football et multipliant des déplacements en Europe.
Rentrant incognito récemment du Japon après une escale à Bruxelles, Moïse Katumbi a été l’objet d’un accueil délirant le samedi 26 décembre de l’année dernière à Lubumbashi. La nouvelle se répandit comme une trainé de poudre drainant une marée humaine sur les différentes artères de la capitale du cuivre. Il fut alors accueilli par une foule immense massée le long des artères menant à sa résidence située au quartier Golf qui scandait « Moïse Président ! ». Est-ce cet accueil qui l’a poussé à sortir de son mutisme pour effectuer son entrée dans la famille politique des « jusqu’au-boutistes » ? Nul n’est en mesure de se hasarder sur ce choix mais toujours est-il que celui qui avait présidé aux destinées de cette province historique pendant huit ans n’a pas encore dit son dernier mot. Il nous réserve encore des surprises. Va-t-il créer un parti politique ou adhérer à un autre déjà sur le terrain ? Pour l’accompagner dans sa riche carrière politique qui a démarré en 2003 dans le PPRD. Dossier à suivre.
F.M.