POUR LES 35 ANS D’EPISCOPAT DE L’ARCHEVEQUE DE KINSHASA L’EGLISE CATHOLIQUE CRÉE "LA CHAIRE LAURENT CARDINAL MONSENGWO"

Mardi 7 juillet 2015 - 05:57

Pour rendre hommage à l’actuel Archevêque métropolitain de Kinshasa, saluer les trente-cinq ans de son épiscopat et s’approprier les valeurs spirituelles, scientifiques et pastorales qui ont animé sa vie, l’Eglise catholique vient de créer " La Chaire Laurent Cardinal Monsengwo ". A l’initiative du Grand Séminaire Saint Jean XXIII et de l’Université catholique du Congo (UCC), les deux institutions où le Cardinal a enseigné la Théologie et l’Exégèse, cette Chaire académique est créée pour diffuser la sagesse d’un homme de Dieu au service de son peuple en vue de transmettre sa pensée autour des thématiques originales. Un véritable devoir de mémoire en l’honneur de Laurent Monsengwo Pasinya, pasteur et digne prince de l’Eglise catholique romaine.
Placée sous le thème, "Les défis de la lumière dans notre société ", la première édition des journées scientifiques " Laurent Cardinal Monsengwo ", organisées du 02 au 04 juillet dernier à Kinshasa, s’est clôturée sur une note de satisfaction dans le cadre de la célébration des 35 ans du ministère épiscopal de l’Archevêque de Kinshasa et du travail apostolique qu’il a abattu. La Chaire créée en son honneur a été présentée au grand public à la clôture des travaux de ces trois journées.
A en croire les Abbés Georges Njila et Eleuthère Kumbu, respectivement Recteur du Grand Séminaire Saint Jean XXIII et Doyen de la Faculté de Théologie à l’UCC, la " Chaire Laurent Cardinal Monsengwo ", aura dans sa spécificité, comme ambition d’honorer, au-delà de la personne et de l’œuvre littéraire de Laurent Monsengwo, l’héritage des premiers maîtres et pionniers de l’Ecole théologique de Kinshasa. Concernant sa périodicité, la "Chaire Laurent Cardinal Monsengwo " aura lieu tous les deux ans. Ce, à l’année où n’intervient pas la semaine théologique. L’UCC et le Grand Séminaire Saint Jean XXIII se préparent déjà pour la première séance qui portera essentiellement sur l’œuvre du Cardinal Monsengwo et son approche alliant harmonieusement Exégèse, Théologie, Histoire et Culture. Les initiateurs de la Chaire Laurent Cardinal Monsengwo ont également fait savoir qu’au-delà de l’UCC et du Grand Séminaire Jean XXIII, la Chaire recherchera et sollicitera aussi le partenariat d’autres institutions académiques, ecclésiastiques et sociopolitiques dans lesquelles le Cardinal Monsengwo s’est trouvé engagé d’une manière ou d’une autre.

LIEU DE TRANSMISSION DU SAVOIR
Evêque auxiliaire de Kinshasa, Monseigneur Donatien Bafuidinsoni, qui a porté la Chaire sur les fonts baptismaux a eu des mots justes pour rappeler le sens de la création d’une Chaire. Celle-ci a-t-il indiqué, est créée pour signifier la continuité de l’enseignement d’un maître et permettre aux futurs chercheurs d’en bénéficier sans relâche et sans relâchement.
Cet organe se veut aussi un lieu important de transmission du savoir, du savoir académique, mais aussi parfois de savoirs émergents et innovants, et de la vision du monde d’un penseur. La Chaire permet, en outre, de conjuguer les activités de recherche au plus haut niveau d’excellence et la diffusion du savoir auprès des quêteurs de sens en réponse à une question ou à des questions d’ordre sociétal. Il a souhaité de tout cœur que les travaux et assises de cette Chaire soient riches et fructueux.

EXPOSES ENRICHISSANTS
On retiendra de ces journées scientifiques qu’elles ont été marquées par des conférences et exposés de haute portée scientifique, animés par d’éminentes personnalités.
A l’instar de la leçon inaugurale faite par Monseigneur José Moko, Evêque d’Idiofa. Les participants à ces journées scientifiques ont été édifiés sur la relation dialectique entre le monde et l’Eglise, thème développé par le Révérend Père Roger Wawa.
" La mission de l’Eglise dans le monde. Cas de la CENCO ", c’est l’exposé fait par l’Abbé Léonard Santedi. S’en est suivi " l’Apport de la pensée politique du Cardinal Laurent Monsengwo", abordé par le professeur Jean Gérard Baende du département des Sciences politiques et administratives de l’Université de Kinshasa.
Pour cet orateur, la pensée politique du Cardinal Monsengwo n’est rien d’autre que l’effort permanent de celui-ci de penser, d’envisager en vertu de la pensée sociale de l’Eglise la gouvernance politique en RD Congo. Il a démontré que les thèmes majeurs sur lesquels s’exprime l’actuel Archevêque de Kinshasa sont la lumière et la vérité, piliers de son slogan ou mot d’ordre : " Kinshasa, lève-toi et resplendis de la lumière du Christ " et de sa devise épiscopale : " Dans la foi en la vérité ".
L’orateur soutient que ces slogan et devise s’étendent tous deux sur l’amour, le dialogue, la lumière, la vérité, la solidarité, la paix, le travail et le bonheur pour tous. Aussi, plusieurs fois le Cardinal Monsengwo, non seulement qu’il a participé à plusieurs occasions de dialogue, mais encouragé le dialogue, en tant que moteur de la cohésion sociale et de la solidarité nationale aussi bien dans l’Eglise que dans l’Etat.
Le professeur cite à titre d’exemple les cas de Sun City, de la Conférence nationale souveraine, du Haut Conseil de la République Parlement de transition, de la Conférence épiscopale nationale du Congo. Et le Cardinal croit au dialogue, comme lors des récentes consultations initiées par le Chef de l’Etat, Joseph Kabila en vue du dialogue national en perspective.
Un autre des conférenciers et non de moindre de ces assises, c’est l’abbé Georges Njila, Recteur du Grand Séminaire Jean XXIII qui a planché sur " Le combat du témoignage chrétien aujourd’hui". Ce professeur et formateur de renom, a dans son exposé, abordé la notion de la lumière d’un point de vue essentiellement théologique en se référant à l’évangile de Saint Jean.
Interprétant théologiquement la relation lumière-monde, l’orateur a fait savoir à l’assistance qu’il s’agit d’un paradigme du combat du témoignage chrétien. Le professeur Njila a soutenu que trois éléments de l’esthétique théologique de Balthasar pourraient permettre la compréhension du drame du témoignage chrétien. Il s’agit du caractère esthétique de la lumière, de l’aveuglement du monde moderne et des mécanismes du salut.
L’abbé Recteur a, enfin, fait voir que Dieu est lumière qui fonde la pensée sociale du Cardinal Monsengwo qui pense société comme le lieu où le péché est rejet et où émerge la lumière.
Toute tentative de maintenir qui que ce soit dans les ténèbres ou structures ténébreuses est contraire au caractère esthétique de la vie du chrétien. José BABIA