Pressions sur Minaku : Retombées des consultations ; crise de leadership aux commandes de la MP

Lundi 22 juin 2015 - 11:30

La direction politique de la Majorité présidentielle pose problème. Les dernières consultations initiées par le chef de l’Etat l’ont démontré de la manière la plus éclatante. Des reproches les plus directes sont formulées contre le secrétaire général de la plate-forme présidentielle. Les détracteurs d’Aubin Minaku, président de I ‘Assemblée nationale, trouvent à redire sur son leadership tant à la chambre basse qu’au sein de la MP. Il n’a pas pu offrir au chef de l’Etat plus que ce que l’allié Kengo a apporté. En conduisant auprès du président de la République les mêmes opposants que ceux reçus individuellement, Aubin Minaku n’a pas apporté une valeur ajoutée aux consultations présidentielles, martèle-ton. Depuis, il est la cible des critiques en tous genres.

«Surplus d’une centaine des députés de l’Opposition, Aubin Minaku n‘a pu conduire auprès du chef de l’Etat que des seconds couteaux, non utilisables d’ailleurs », a confié un cadre de la MP, amer. Il s’interroge : comment peut-on honnêtement considérer que Bitakwira, Badibangi, Steve Mbikayi, Mushi Bonane et Ne Mwanda Nsemi représentent valablement l’opposition?
Dans son analyse, ce cadre de la Majorité présidentielle, membre du PPRD, sous le couvert de l’anonymat est formel : Ces opposants s’étaient déjà rendus auprès du chef de l’Etat sans passer par le président de l’Assemblée nationale. En effet, lors du passage des élus, les anti-dialogues ne se sont pas donné la peine d’effectuer le déplacement. Ce qui fait dire qu’il était du devoir du secrétaire général de la Majorité présidentielle de ratisser large, de prendre langue avec toutes les composantes, de mener la politique souterraine afin de conduire auprès du chef de l’Etat autre chose que ce que lui-même a pu rallier à sa démarche.

«Comment peut-on aide,’ le chef si ses plus proches collaborateurs sont incapables de lui apporter des solutions politiques ?», a dénoncé un autre cadre du PPRD. Démarche éminemment politique, les consultations du chef de l’Etat étaient une occasion pour sa machine politique (la MP) de démontrer ses capacités manœuvrières. Au final, la MP comme machine politique, n’a rien apporté porté à « l‘Autorité morale ». Que 5 opposants sur la centaine aient accompagné le président de l’Assemblée nationale et leurs collègues de la Majorité s’apparente à une rencontre de la MP et son Autorité morale. Pour toutes ces raisons, une fronde est en train de monter contre le speaker de la chambre basse, au sein même de son parti, le PPRD.

C’est donc abusif de parler au nom des députés de « toutes les tendances », lors qu’on sait pertinemment que des délégations représentatives de l’opposition n’étaient pas de la délégation, s’indigne notre interlocuteur. Les détracteurs d’Aubin Minaku relèvent par ailleurs que les réunions de la plate-forme présidée par lui se transforment souvent en une guerre d’empoignes où la conduite des débats n’est pas assurée avec maestria. Des reproches les plus croustillants sont donc formulés contre Aubin Minaku qui a les commandes de la MP, pour n’avoir pas su donner au président Kabila, l’appui politique dont il a besoin pour traverser cette crise née de l’urgence de mener à bien des consultations pour aboutir à un dialogue.
Par LP