Les échanges commerciaux entre la République démocratique du Congo (RDC) et la Corée du Sud, dont la coopération en est à son 51ème anniversaire en 2014, ont été de 260 millions USD en 2013.
« « Les exportations de la Corée du Sud ont été de 40 millions de dollars américains et celles de la République du Congo de 60 millions de dollars. Notre pays a importé de la RDC essentiellement du cuivre », a annoncé le chargé d’Affaires de la Corée du Sud à Kinshasa, au cours d’une rencontre avec la presse mercredi au cercle Elaëis, dans la commune de la Gombe.
Baek Yong Jin a révélé que « ces échanges commerciaux vont augmenter, beaucoup d’investisseurs sud-coréens veulent venir investir en RDC », indiquant que « le contact d’une société sud-coréenne avec une entreprise minière à Musoshi, au Katanga, est un premier pas à l’investissement minier en RDC ».
La Koica a déjà investi 8,5 millions USD
« L’Agence coréenne de coopération internationale (Koica) a déjà investi 8,5 millions USD en RDC où 7 projets sont en cours d’exécution », a indiqué le chargé d’Affaires sud-coréen.
Baek Yong Jin a signalé que « l’assistance au développement sera augmentée en 2015, les relations entre les deux pays vont aussi augmenter davantage ».
Pour rappel, le Projet de renforcement des capacités sur les soins de santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant de la Koica a fourni des matériels roulants et équipements informatiques à la Division provinciale de la Santé du district de Kwango ainsi que les zones de santé de Kenge et de Boko à Kenge dans la province du Bandundu, le 24 novembre 2014.
Il a été remis aux zones de santé de Kenge et de Boko un lot de 230 vélos, 2 motos et du matériel informatique composé de 4 ordinateurs et de 2 imprimantes laser photocopieuses multifonctions.
Une « aide non remboursable » de 9 millions USD à la RDC
Le gouvernement sud-coréen, après avoir accepté une demande de projet du gouvernement de la RDC, avait annoncé le 20 septembre 2012 une « aide non remboursable de 9 millions USD jusqu’en 2014 » au secteur agricole congolais à travers son agence d'aide Koica.
En visite officielle à Kinshasa, le vice-ministre auprès du bureau du Premier ministre sud-coréen, Hong Yoon-sik (photo), qui avait assisté au lancement des travaux de construction des aménagements hydro-agricoles de l’hinterland Tshuenge (à 30 Km du centre-ville), avait assuré que « la Corée du Sud veut faire bénéficier à la RDC son expérience qui lui a permis d’atteindre la +grande croissance+ économique ».
Il avait rappelé que son pays, dont le PIB était de moins de 80 USD en 1960, dépendait pour 50% de l’étranger.
A l’occasion de la première visite d’Etat en RDC du président sud-coréen Lee Myung-bak à Kinshasa les 7 et 8 juillet 2011, les gouvernements des deux pays avaient signé 4 accords de coopération.
Il s’était agi de l’Accord de coopération économique et technique, de deux accords bilatéraux importants dans les domaines de la coopération économique, technique, de ceux relatifs à la construction des infrastructures liées au développement des ressources et à l’étude conjointe d’exploitation pétrolière ainsi que le prêt EDCF (Fonds de coopération pour le développement économique).
A cette occasion, la République de Corée du Sud s’était engagée, notamment, à apporter à la RDC son expertise en matière d’évaluation des ressources pétrolières et d’organisation du système de stockage et de distribution.
« La Corée apporte un financement de 150 millions de dollars américains pour la construction de l’usine de production et d’épuration d’eau de Lemba/Imbu à Kinshasa d’une capacité de 250.000 mètres-cube. Elle va aussi expérimenter avec la RDC l’exploitation de l’énergie solaire dans notre pays », avait précisé le gouvernement congolais.
Le communiqué final avait fait état de la « ferme volonté du président sud-coréen d’accélérer le développement économique de la République démocratique du Congo et de partager l’expérience du développement économique de la République de Corée ».
Les discussions entre le président Joseph Kabila Kabange et son homologue sud-coréen avaient également porté sur les moyens de renforcer la coopération réelle entre les deux pays dans l’ensemble des domaines tels que l’élaboration d’un plan national de développement stratégique, la coopération pour le développement, la construction des infrastructures, la mise en valeur des ressources, le commerce et les investissements ainsi que les échanges culturels pour approfondir davantage les relations coréano-congolaises.
Dans l’objectif d’accompagner la RDC dans l’élaboration d’un plan national de développement stratégique, la Corée du Sud s’était engagée à partager son expérience de développement économique, notamment dans le domaine de la gestion des finances publiques, y compris la fiscalité, et la formation des ressources humaines.
En matière de coopération pour le développement, les deux parties s’étaient entendues pour accroître les capacités agricoles de la RDC en s’appuyant, notamment, sur le projet du développement rural intégré de Tshuenge et la création du centre de recherches agricoles de Sopiac à Kinshasa. En matière de construction des infrastructures et de développement des ressources, elles s’étaient engagées à conjuguer leurs efforts afin de stimuler divers projets sur base de la coopération mutuellement bénéfique en vue de contribuer à la reconstruction nationale de la RDC.
Péninsule coréenne : « la vraie menace viendra de la Corée du Nord »
Interrogé sur la situation prévalant dans la péninsule coréenne, Baek Yong Jin a affirmé que « la vraie menace viendra de la Corée du Nord qui développement des armes nucléaires depuis 30 ans, quoiqu’elles ne soient pas encore très sophistiquées ».
« Depuis 20 ans, les tentatives de négociations menées par la communauté internationale n’ont pas donné des résultats tangibles. Le leader de la Corée du Nord, âgé de 30 ans, a annoncé que son pays va continuer le développement des armes nucléaires et l’économie », a déploré Baek Yong Jin.
Dans la recherche d’une solution à la situation explosive dans la péninsule coréenne, il a indiqué que la Corée du Sud a deux approches : beaucoup de sanctions bilatérales et multilatérales ainsi que les négociations.
« Notre pays applique la politique du bâton et de la carotte. Avec tous ces efforts, nous pensons que la Corée du Nord va abandonner l’armement nucléaire au bénéfice du développement du pays en faveur de sa population », a expliqué le diplomate sud-coréen.
Outre l’assistance humanitaire à travers l’Unicef et le Programme alimentaire à Pyongyang, le gouvernement de Séoul « organise des rencontres au niveau local et au niveau très élevé, notamment les activités sportives ».
« La Corée du Sud travaille pour la paix en Asie du Nord-Est dans la perspective de la réunification de la péninsule coréenne », a souligné le chargé d’Affaires sud-coréen Baek Yong Jin.