RDC : grogne sociale ou embellie économique ?

Lundi 23 novembre 2015 - 06:01

Kabuya Kalala et Tshiunza Mbiye, tous deux Professeurs à l’Université de Kinshasa,  parlent, à leur manière,  de grogne sociale et d’embellie économique. Sans doute que la fracture résultant de la réalité, du vécu quotidien des populations et  les chiffres, tels qu’avancés, depuis un certain temps, au niveau du gouvernement, est perçue, ici, comme  un   divorce qui, fondamentalement,  crée plusieurs controverses dans les esprits des chercheurs congolais ne sachant pas quel aspect privilégier. Que faire, alors ? Faut-il continuer à vanter les performances économiques, tout en les déconnectant de  la réalité sociale ?  Cet article a pour objectif de comprendre les causes du divorce permanent et d’explorer, en même temps,  les mesures appropriées en vue  d’éradiquer la misère de la population. La modeste contribution de M. Akhenaton IZU, Economiste et Chercheur indépendant, réside, quant à elle, dans  le fait  qu’elle puise essentiellement  dans le potentiel des richesses  économiques  de la RDC,  pour expliquer, à juste titre,  le mal récurrent, devenu  une écharde  du  siècle.

La République Démocratique du Congo a toujours été décrite comme un réservoir d’abondantes matières premières, c’est donc un don de la nature. En effet, la nature a gratifié le sous-sol congolais de minerais tels que le cuivre, le cobalt, l’or, le diamant, l’étain, l’uranium, le manganèse, le magnésium, le coltan, etc. Elle dispose également de plus de 80 millions d’ha de terres arables, accompagnées d’une diversité climatique étrange avec 5 zones climatiques. En outre, la République Démocratique du Congo est couverte d’une forêt de superficie de 155,5 millions d’ha qui représente l’essentiel de la forêt africaine et d’une réserve de 52% des eaux douces en Afrique.

Une telle description laisse présager, depuis longtemps, un bon avenir pour le développement de la RDC. Avec un sol fertile et un sous-sol immensément riche, plusieurs activités sont susceptibles d’être développées dans le territoire congolais notamment,  l’agriculture, l’industrie manufacturière, l’électricité, etc.

Alors que la population aspire à un bonheur proportionnel aux ressources naturelles de son pays, un drame de pauvreté enveloppe bon nombre d’entre eux. Au lieu d’offrir à ses enfants un paradis sur terre, c’est vers les supplices profonds que le pays avance chaque année, chaque lustre ou encore chaque décennie. La pauvreté dans laquelle se trouve la population congolaise est insupportable comparée aux autres pays africains, ce n’est plus la pauvreté mais de l’ultra pauvreté dont le pays est envahi.

La petite comparaison, à partir du graphique ci-dessous renseigne que le revenu moyen d’un congolais est 5 fois moins que celui d’un tchadien et 40 fois moins que celui d’un gabonais, la misère du congolais a atteint son paroxysme. En sus de cela, une enquête réalisée par le PNUD en 2010 a conclu que 74,4% des congolais souffraient de la pauvreté multidimensionnelle.

Malgré la pauvreté rampante qui sévit au sein de la population, l’ironie des chiffres en RDC conclut sur la croissance économique et de performances économiques considérables. De 2002 à 2014, le taux de croissance moyen a été de 6,2% avec un pic de 9,5% en 2014, période durant laquelle il y a eu également maitrise de l’inflation et stabilisation du taux de change.

Revêtu d’un doute méthodique, certains scientifiques remettent en cause, depuis toujours, la véracité et la validité des chiffres sur les performances économiques de la RDC. La population elle-même s’exprime en disant : « tolembi ba chiffres na bino ya croissance, biso tozali ko mona changement moko te. »

Néanmoins, ce contraste entre les chiffres de la croissance et la pauvreté ne date pas d’aujourd’hui. Depuis l’époque coloniale notamment vers les années 1920-1950(le taux de croissance moyen durant cette période fut de 7,24%), le pays réalisait des taux de croissance éloquents alors que la majorité des congolais étaient pauvres, analphabètes et à moitié nus. Lors des années 1960-1970, suite à la hausse des cours du cuivre principalement, le pays a réédité la même expérience c’est-à-dire l’embellie du chiffre couplée à la misère d’un grand nombre de la population.

D’ailleurs, c’est pour cette raison que Kabuya Kalala et Tshiunza Mbiye parlent de grogne sociale et d’embellie économique. Sans doute, ce divorce crée plusieurs controverses dans les esprits des chercheurs congolais ne sachant pas quel aspect privilégier : est-ce les performances économiques et/ou la réalité sociale ?

Cet article a pour objectif de comprendre les causes du divorce permanent et d’explorer les mesures appropriées pour éradiquer la misère de la population. La modeste contribution de cet article consiste en ce qu’elle puise dans la structure économique de la RDC pour expliquer le mal du siècle.

I. Les performances économiques face à la misère du peuple congolais

I.1. Pesanteur structurelle au développement économique en RDC

Lorsqu’il s’agit d’expliquer les causes viscérales du sous-développement de l’Afrique en général et de la République Démocratique du Congo en particulier, c’est la structure économique elle-même qu’il faut presser pour avoir un jus précieux dans la compréhension des faits. En effet, le fameux divorce entre les performances économiques et la grogne sociale de la population matérialise les contradictions et/ou l’incohérence de la structure économique de la RDC.

Nul ne doute donc que la partie visible de la structure économique de la RDC est héritée de la colonisation, laquelle avait pour objectif d’évacuer à moindre coût les ressources naturelles en vue de subvenir aux besoins de la métropole. Pour faciliter l’exploitation desdites ressources, les grandes entreprises à l’instar de la Compagnie du Congo pour le Commerce et l’Industrie (C.C.C.I. en sigle), Unilever, l’Union Minière du Haut Katanga (l’actuelle GECAMINES), la Société Internationale Forestière et Minière du Congo(FOURMINIERE), le Comité Spécial du Katanga furent partout implantées. Naturellement, la production de ces grandes entreprises avait pour débouché la demande extérieure et donc les exportations. De ce constat, il appert que cette structure économique a été faite par les blancs (grandes entreprises fonctionnant sur base des capitaux étrangers) et pour les blancs (satisfaire la demande extérieure).

Après l’accession de la RDC à l’indépendance, les congolais ont facilement perpétré cette structure comme une forme de prêt à porter pour le corps humain. La population ayant exponentiellement augmenté, la technologie et les besoins de l’Occident étant en constante mutation, cette structure condamne la RDC au statut de damné du siècle, elle est le théâtre des manigances étrangères sur tous les fronts. L’échec de cette structure a suscité dans le chef de la population congolaise un sentiment d’impuissance et voire d’évanescence au point de considérer que le pays est frappé par une malédiction : « mboka oyo, baloka yango».

L’absence de toute remise en cause de la structure économique a enraciné les gênes du sous-développement faisant de la RDC le véritable prototype de la pauvreté d’une nation riche en ressources naturelles. La complicité des dirigeants congolais mérite d’être évoquée quant à la subsistance de l’économie rentière de telle sorte KASONGO NUMBI(2008) conclut que : « l’accession à l’indépendance n’a été que la substitution des colons blancs par les colons noirs ». À l’absence de la volonté politique de la part des dirigeants congolais, il faut ajouter l’absence d’un plan de développement (Bongoy, 2012) avec des objectifs, des cibles et la source de financement clairement identifiés.

La partie invisible de notre structure économique est, quant à elle, héritée de la période précoloniale et rassemble toutes les activités de subsistance (agriculture, mines, etc.). Elle est jusque-là négligée dans plusieurs analyses économiques suite à son caractère informel. Mais la non prise en compte de cette composante de l’économie perturbe tous les calculs macroéconomiques possibles d’autant plus qu’elle englobe l’écrasante majorité de la population congolaise.

Ainsi, le tableau ci-dessous nous aidera à cerner les caractéristiques, les activités et la logique de base de notre structure économique qui se subdivise en deux composantes :

  • L’infra-économie qui est la partie invisible de la structure économique et ;
  • La supra-économie qui en est la partie visible.

Tableau 1: Description de la structure économique de la RDC

Éléments de structure

Infra-économie

Supra-économie

1. Objectif de l’activité

La subsistance

La recherche du profit et le développement de l’activité

2. Débouché

Autoconsommation

Demande extérieure (exportation)

3. Facteurs de production abondant

Travail et Ressources naturelles

Ressources naturelles et Capital

4. Origine des facteurs

Nationale

Nationale et étrangère (capitaux)

5. Statut par rapport au fisc et à la législation du travail

Informelle (invisible)

Formelle (visible)

6. Rythme de croissance

Stagnation

Croissance rapide

7. Principaux secteurs

Agriculture, petit commerce, mines et forêt (artisanat)

Mines et Forêt (industries), Industrie manufacturière, Services.

8. Source de financement

Autofinancement

IDE et Investissement de portefeuille

9. Part de la population occupée

Environ 75%

Près de 25%

10. Logique de subsistance

Solidarité clanique et partage des récoltes

Ecrémage des ressources naturelles (pillage des ressources), corruption et profit

11. Origine de la sous-structure

Période précoloniale

Période coloniale

12. Lien avec le Reste du monde

Aucun

Exportation des matières premières et importation des produits manufacturés : double extraversion

13. Nature du mode de production

Traditionnelle

Sémi-capitaliste

14. Mode de consommation

Collective

Individuelle

15. Outils utilisés

Rudimentaires

Un peu plus développés mais pas sophistiqués

16. Localisation géographique

Bandundu, Kasaï, Kivu, Equateur, P. Orientale, Maniema, Kinshasa, Katanga, Bas-Congo (partie informelle)

Kinshasa, Katanga, Kivu, Maniema et Bas-Congo (partie formelle) principalement.

17. Mode de règlement des transactions

Troc et échange monétaire primitif

Economie monétaire pleinement développée.

18. Taille des unités

Petite

Moyenne ou Grande

Source : Auteur

La leçon magistrale à retenir, de ce tableau, est que l’économie de la RDC ne fonctionne pas à une vitesse mais plutôt à deux vitesses. Alors que la supra-économie connait une croissance rapide, l’infra-économie est, quant à elle, en stagnation. La supra-économie est la partie visible c’est-à-dire la partie formelle de l’économie de la RDC, elle est à l’origine du calcul de toutes les grandeurs économiques. Le cadrage macro-économique, la croissance économique ainsi que toutes les analyses économiques ne se basent que sur cette composante de la structure économique alors qu’elle n’occupe qu’environ 25% de la population congolaise et fonctionne sur base des capitaux étrangers.

Il s’avère important de signaler que les chiffres de croissance dont l’éloquence enchante plusieurs politiques ne concernent qu’une infime partie de l’économie congolaise (soit 25% de la population) alors que la majorité de l’économie se trouve dans une situation de stagnation économique. La première conséquence de ce divorce, au sens de Joseph Ki-Zerbo (1978), c’est que le niveau de développement intérieur est extrêmement hétérogène, parfois très développé dans le secteur exportateur, notamment minier mais arriéré pour le reste.

Deux autres conséquences de cette situation méritent d’être préalablement signalées :

  • Primo, la croissance économique découlant de la supra-économie entraine qu’en amont du processus de production, la main d’œuvre congolaise ne contribue pas beaucoup à l’aiguisement de la croissance. En plus, les secteurs porteurs de ladite croissance utilisent plus intensément le capital que le travail, d’où une rémunération modique est réservée aux travailleurs de la supra-économie.
  • Secundo, étant donné que la population congolaise ne participe pas à la croissance, il se constate que la croissance ne profite qu’à un petit groupe d’individus qui sont, du reste, des hauts placés. L’accumulation d’une telle croissance conduit à ce qu’un petit groupe d’individus contrôle la majorité des richesses du pays. Pour preuve, les données de la Banque Mondiale(2014) nous apprennent qu’en RDC, les 20% les plus riches de la population contrôlent 50,6% des ressources du pays. Parmi les 20% les plus riches de la RDC, il y a un nombre considérable des opérateurs économiques étrangers, des membres de la classe politique et quelques rares entrepreneurs congolais.

La partie invisible de l’économie comporte les activités de subsistance développées par la population, elle comporte environ 75 % de la population. Évoluant beaucoup plus dans l’informel, l’infra-économie prend de formes différentes selon que l’on est en milieu rural ou en milieu urbain.  En milieu rural, elle comporte les activités agricoles, minières, forestières, halieutiques exercées dans l’objectif de survivance tandis qu’en milieu urbain, elle comporte beaucoup plus les activités de petit commerce et de transport en commun dans l’objectif de se procurer les revenus complémentaires étant la modicité des salaires dans la supra-économie. Disposant d’un outil rudimentaire, l’infra-économie a une tendance génétique à la stagnation.

De toute évidence, il n’y a pas d’effets d’entrainement significatifs entre les deux composantes de l’économie parce que n’obéissant pas aux mêmes principes de fonctionnement tel que le démontre le tableau ci-haut. La performance de l’un peut être accompagnée de la déliquescence de l’autre et ceci depuis la colonisation. Un rapport publié sur le Congo Belge constatait qu’en 1959, la production agricole avait augmenté de 6,1 mais à y voir de près, on a constaté que cette ‘’moyenne’’ recouvre deux réalités complètement différentes : « le progrès est nettement plus marqué parmi les cultures européennes (+20%) que parmi les cultures autochtones (+1,7%) » (JOYE Pierre et LEWIN Rosine, 1961). Derrière tous ces chiffres se cachent le poids combien élevé de l’économie invisible. Alors que l’agriculture moderne avait connu une croissance vertigineuse en 1959, la moyenne est descendue plus bas avec un taux de 6,1% parce qu’influencée par une infra-agriculture représentant plus de 75% de l’activité agricole de l’époque.

Suite au manque de complémentarité entre la partie visible et la partie invisible de l’économie, la croissance économique et le bien-être prennent deux sentiers totalement différents. La RDC est placée continuellement dans un cycle d’anémie économique et sociale où elle court le risque d’épuisement des ressources naturelles qui sont, d’ailleurs, surexploitées ; où elle perd les capitaux et les cerveaux qui s’orientent vers les pays les plus stables. Il en résulte donc que le divorce entre les performances économiques et l’amélioration du bien-être de la population n’est que la conséquence d’une structure économique désarticulée que les dirigeants congolais s’obstinent à perpétuer. L’activité d’extraction-exploitation des ressources naturelles en vue de l’exportation telle qu’héritée de la colonisation conduit à maintenir la population congolaise dans la pauvreté et la souffrance des colonisés quels que soient les chiffres de la croissance.

I.2. Du Divorce entre performances économiques et pauvreté à court terme

Les performances générées par l’économie congolaise sont dangereuses et leur interprétation doit être accompagnée de beaucoup de circonspections. Dans une perspective de court terme, cette sous-section analysera les causes du divorce susmentionné.

Plusieurs causes et de plusieurs ordres peuvent être évoqués pour expliquer la grogne sociale de la population en même temps que le pays connait une croissance étonnante. Mais pour opérationnaliser les déterminants de ce fossé, une figure a été élaborée :

Fig.1. : Résumé des causes conjoncturelles du divorce entre la pauvreté et les performances économiques

De cette figure se déduisent les causes suivantes :

  • Le chômage et sous-emploi de la population : les rigidités du marché du travail congolais font en sorte qu’en amont la population congolaise ne contribue à la croissance économique. En amont, l’on constate que suite à une demande du travail rétrécie et très exigeante quelque fois, la population est soit non employée soit elle ne bénéficie pas des conditions de plein-emploi en durée du travail, en équipements et autres. Ne participant que faiblement à la création des richesses, la population congolaise ne dispose pas de ressources suffisantes pour se nourrir, pour accéder à l’eau potable bref pour profiter de la croissance en aval.
  • Les inégalités dans la répartition : l’économie congolaise est parmi les économies où existent de fortes disparités. Que ce soit au niveau de l’éducation, que ce soit au niveau des revenus ou au niveau de la consommation des ménages, les inégalités impriment leur marque. Au niveau du budget de l’Etat, la répartition des ressources laisse à désirer et ouvre la porte à de grandes inégalités. En 2013, aux Institutions politiques étaient alloués 308747.9 millions de CDF (exécutés à 121%) alors que 132474 millions de CDF étaient alloués aux dépenses pro-pauvres c’est-à-dire qu’il a été accordé plus de ressources, soit 3 fois plus, aux institutions qu’aux dépenses pro-pauvres c’est-à-dire les dépenses d’agriculture, de santé, d’éducation, d’infrastructures ou encore les dépenses d’industrie réunies.
  • Législation des affaires caritative : certaines lois telles que le code des investissements et le code minier accordent nombreux avantages aux opérateurs économiques dans leur secteur respectif. L’objectif d’attirer les entreprises a dénudé au législateur toute idée d’enrichir la nation à travers la fiscalité. Certaines de ces mesures méritent d’être citées : Dans ses articles 246 et 247, le code des impôts prévoit un taux d’IBP de 30% pour les entreprises minières alors que le taux normal d’IBP était de 40%. Il en est de même pour l’impôt mobilier dont le taux était fixé à 10% alors qu’il est de 20% dans les autres secteurs. En outre, le montant de la première annuité d’un amortissement exceptionnel est égal à 60% du prix de revient de l’élément d’actif considéré. La conséquence directe de cet aspect des choses c’est la sous-mobilisation des recettes dans le secteur minier. En effet, en 2012, la part de recettes provenant des ressources naturelles dans les recettes budgétaires totales n'est que de 24%, qui correspondent à 3,2% du PIB  alors que les ressources naturelles contribuent pour plus de 40% en moyenne au PIB. Par rapport au chiffre d’affaires du secteur minier, le taux effectif moyen d’imposition a été de 6%.

A la lumière du développement précédent, l’on peut conclure que les causes fondamentales du divorce entre l’économique et le social sont structurelles. Parmi elles, le bradage des ressources naturelles, l’extraversion de l’économie,  et principalement la faible interaction entre l’infra économie et la supra-économie c’est-à-dire que la croissance est tirée des secteurs extractifs alors que l’écrasante majorité de la population œuvre dans l’informel et vit dans la misère.

En vue de rompre avec ce divorce, nous proposons ce qui suit :

  • La diversification de l’économie congolaise en vue de transformer les ressources naturelles et rompre avec l’économie de rente et promouvoir le développement ;
  • La promotion des petites et moyennes entreprises et la promotion des champions nationaux ;
  • La jugulation de l’économie informelle et la création des emplois en vue de réduire l’influence de l’infra économie ;
  • La réduction des inégalités et l’instauration de la bonne gouvernance en vue de rationnaliser l’utilisation des ressources du pays.

Akhenaton IZU

Economiste et Chercheur indépendant

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