RDC, quatre partis nationaux sur 477 : UDPS, PPRD, MLC et UNC au-dessus du lot

Jeudi 19 mars 2015 - 10:15

Profitant de la remise officielle à la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) de la liste actualisée des partis politiques agréés en République Démocratique du Congo, la Commission Africaine pour la Supervision des Elections (Case) a annoncé hier mercredi 18 mars à la Maison des élections, la publication du rapport sur leur taux d’implantation réelle et leur efficacité sur terrain. Cette enquête, menée par les observateurs à long terme de la « Case », déployés à travers le pays, révèle que sur 477 partis politiques agréés au ministère de l’Intérieur, seulement quatre présentent un taux d’implantation de 75% à travers la république. Il s’agit de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), le Mouvement de Libération du Congo (MLC) et l’Union pour la Nation Congolaise (UNC).

Le rapport renseigne aussi que certains partis politiques n’existent que dans la capitale et ne se soucient aucunement de leur implantation en provinces, moins encore dans les communes, territoires, secteurs et chefferies. La « Case » a précisé que certains partis politiques existant à Kinshasa ne parviennent pas à couvrir les différentes communes de la capitale. A ce sujet, ce rapport indique que les partis politiques n’ayant aucune base réelle sur le terrain sont évalués à 461, soit 20% dans l’ensemble de la ville de Kinshasa.
Par ailleurs, seulement 12 partis politiques ont réussi à implanter leurs structures politiques dans les chefs-lieux des provinces ou dans certains territoires dont sont originaires leurs leaders. Et la plupart de ces formations politiques ne sont pas connues de la population.

En conclusion, comme il est démontré dans le rapport, 97% des partis politiques régulièrement agréés en RDC, ne sont suffisamment pas implantés et sont peu connus de la population. « Sur 100% des personnes interrogées sur l’organisation, le fonctionnement, l’implantation des partis politiques sur le terrain, 99% affirment n’avoir aucune connaissance desdits partis auxquels ils sont censés appartenir. D’autres par contre n’ont aucune connaissance de la signification de leurs sigles, projets de société ou du rôle qu’ils jouent auprès de la population », a fait remarquer le président de la « Case », Simaro Ngongo.

D’après lui, cette réalité très interpellatrice mérite d’être connue et prise en compte, afin que le processus électoral se mène dans la vérité, la transparence et la responsabilité. Il a souligné aussi que sa structure n’en veut pas aux formations politiques du pays, mais que son plus grand souci est de mettre à la disposition de la classe politique congolaise des données fiables et vérifiables sur la santé des 477 partis politiques à la base et ce, à la veille de grandes échéances électorales en RDC.

A l’en croire, le phénomène de création des partis politiques et leur prolifération inexpliquée à travers le pays, suscitent aussi bien des inquiétudes que des interrogations. « Il deviendra difficile au souverain primaire de savoir opérer un choix judicieux pour son engagement dans l’un ou l’autre parti politique tant qu’il en existe plusieurs. En plus, il y aura une confusion quand aux tendances réelles des uns comme des autres, qui ne permettent plus de distinguer les partis de la gauche de ceux de la droite », a-t-il martelé.
C’est dans ce sens que la « Case » a invité les différentes autorités morales des partis politiques à prendre conscience des enjeux électoraux qui se précisent et qui deviennent de plus en plus incontournables. Elle a appelé ces personnalités à se rattraper par une implantation suffisante de leurs formations politiques sur toute l’étendue du territoire national et d’engager un programme de formation de leurs candidats et témoins, afin de mieux les armer pour les échéances électorales.

15 avril 2015 : lancement de l’opération de réception et traitement des candidatures électorales
En réaction à l’exposé ci-dessus, Marie-Desanges Keta Lokondjo, membre de l’assemblée plénière de la Ceni, a profité de cette occasion pour rappeler aux différents partis politiques qu’il est temps de se préparer aux échéances électorales qui se pointent à l’horizon. Car, dit-elle, la Ceni va lancer très bientôt, en date du 15 avril 2015, l’opération de réception et traitement des candidatures sur toute l’étendue du territoire national. Il devient urgent, poursuit-elle, que les formations politiques officiellement reconnues recrutent, dès à présent, leurs candidats et témoins à tous les niveaux des scrutins.

Il sied de noter que la « Case », dans la stratégie utilisée pour réunir les données conformes à la vie de chaque parti politique, s’est servie d’une méthodologie adaptée tant aux réalités géographiques du pays qu’aux techniques de récolte des opinions, des avis de la population sur terrain, au sondage au travers de ses représentations provinciales, territoriales et sectorielles, dans sa cartographie d’implantation vérifiable sur l’ensemble du territoire national.
Perside DIAWAKU

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