Reddition des comptes Budget 2013,  guerre des chiffres entre le gouvernement «sortant» et les élus MP «laissés-pour-compte»  

Mardi 23 septembre 2014 - 16:07

Faute des observations de la Cour des comptes, la plénière de l’Assemblée nationale n’a pas pu, examiner, mardi 23 septembre,  le projet portant reddition des comptes présenté par le ministre délégué au près du Premier ministre, chargé des Finances publiques. Aubin Minaku a renvoyé le débat  sur ce, sine die.

Toutefois les députés ont eu possession  du rapport annuel de la Cour des comptes bien que son appendice, le rapport des observations, a fait défaut. L’on se souviendra que lors de l’examen de la loi portant Budget 2014, nombre d’élus étaient déjà revenus sur l’exécution du budget 2013, et contestaient les chiffres reluisants des Finances publiques avancés par le Premier ministre, Matata Ponyo. Des élus de la majorité se sont, à la queue leu leu, offusqués des grenouillages répétitifs des chiffres dans le budget de l’Etat. Bulambo Kilosho a laissé  comprendre que ces fricotages sont monnaies courantes depuis que Matata est aux affaires. Tous les budgets comportent toujours ces fameux  comptes et sous-comptes qui fonctionnent sans jamais apparaître dans la reddition des comptes. Pourtant, avait-il expliqué la commission ECOFIN de l’Assemblée nationale s’est plus d’une fois plaint de ce problème récurrent auprès du  ministre du Budget Mukoko Samba. La commission s’est aussi entretenue, à ce sujet, avec le ministre délégué Patrice Kitebi. « Il faut qu’un moment donné qu’on arrête cette machine parce que c’est tout le peuple r-dcongolais qui s’en trouve floué», a fulminé l’ex-ministre de l’Economie. D’aucuns se sont par ailleurs inscrits en faux  face au bonus de 6 milliards de FC que Matata Ponyo dit avoir réalisé au premier semestre2013. Le budget 2013 aurait été truffé des sous-comptes et d’autres comptes insondables, lesquels ont occasionné un déficit de15 milliards de FC à fin juin 2013 ramenant ainsi le compte de la gestion du Trésor  à un solde négatif de -9 milliards de FC et à la fin de l’année 2013, il s’est creusé jusqu’à -167 milliards de FC. Puisque le  Premier ministre avait sciemment  maquillé les chiffres, soutenait-on-curieusement- dans le rang de la majorité, son éjection aurait dû être la sanction.  « C’est grave ! tonnait Bulambo, estimant que Matata a parlé sur la solennité des travaux budgétaires devant l’Assemblée nationale». Le débat sur la reddition des comptes promet d’être houleux. Ça ne saurait tarder, Minaku devrait dans les prochains jours inviter de nouveau Patrice Kitebi à la Chambre, foi de ce député, «on ne saurait examiner le projet de loi portant budget 2015 avant la reddition des comptes de l’exercice 2013 ».

POLD LEVI