REPORT DES GOUVERNEURS DE NOUVELLES PROVINCES LE MLC ET L’UNC ACCUSENT, LE PPRD RÉPLIQUE

Vendredi 31 juillet 2015 - 06:37

Le microcosme politique est secoué par une forte tempête depuis la mise en route du processus de démembrement des provinces passant de but en blanc de 11 à 26. Il l’est davantage lorsque la CENI, à la surprise générale, a modifié le calendrier des élections des gouverneurs renvoyées en octobre prochain, deux jours avant la date du 25 octobre, retenue celle-là dans le calendrier électoral global comme celle des provinciales et locales.
Mais le report de l’élection des gouverneurs a soulevé des remous dans la classe politique. Des tirs croisés sont dirigés sur la CENI accusée par le Mlc et l’Unc d’être un appendice du gouvernement.
C’est Fidèle Babala, élu du Mlc-Tshangu, qui a donné le ton. Selon ce fidèle des fidèles de Jean-Pierre Bemba Gombo, secrétaire général adjoint du parti de l’ " avenue du Port " , « la CENI est à la solde de la Majorité Présidentielle. La Centrale électorale applique à la lettre les diktats du Pouvoir ».
Le report des élections des gouverneurs est le fait de la MP et non de la CENI qui était déjà prête à les organiser dans le délai. La difficulté a surgi du côté de la MP qui n’a pas encore de candidats gouverneurs. Ils ne se sont pas encore mis d’accord sur des listes des candidats à présenter.
Le parti du chairman Jean-Pierre Bemba Gombo a pris l’option de ne se présenter que là où il dispose des députés provinciaux, l’élection des gouverneurs se déroulant au second degré.
Même discours dithyrambique du côté de l’Unc de Vital Kamerhe dans la bouche de son secrétaire général adjoint, Claudel Lubaya. Ce dernier estime que par ce réaménagement du calendrier, la CENI a montré qu’elle est sous la coupe de la MP. L’Unc est pour les élections des gouverneurs même s’il n’a pas présenté des listes.
La vérité, c’est que l’Unc qui n’a pas de députés provinciaux car créée après les provinciales de 2006, ne pouvait logiquement se risquer aux élections des gouverneurs, les votants étant les députés provinciaux. Côté MP, pas de réplique à ces déclarations de l’Unc et du Mlc qui l’accusent de tenir la CENI en laisse.

LE PPRD EST PRET
Côté PPRD, c’est le député Musemena qui a rompu le silence en arguant que son cher parti a déjà confectionné ses listes des candidats, mais attend le quitus de l’autorité morale. Comme on le voit, le réaménagement du calendrier des élections des gouverneurs continue à faire couler beaucoup d’eau sous le pont.
On n’a pas encore évoqué celui des élections générales de novembre 2016 qui sont menacées de " glissement ", mot entré dans le lexique de la politique et de la vie quotidienne des Congolais. Car, des observateurs lucides estiment que tous ces réaménagements des calendriers auront une conséquence sur le calendrier global lui-même.

CHEVAUCHEMENT DES DEUX CALENDRIERS ELECTORAUX
Avec comme incertitude principale la tenue des provinciales, locales et municipales au 25 octobre. Le chevauchement des deux calendriers induit d’office le report des élections d’octobre 2015 et novembre 2016.
Le démembrement des provinces vient davantage précipiter le chambardement dans tous les chronogrammes de la CENI. La centrale électorale doit, du reste, remettre tout à plat. C’est même une évidence. L’équation peut ensuite se compliquer par des aspects financiers.
Le gouvernement mettra-t-il à la disposition de la CENI les ressources financières conséquentes lui permettant de remplir son contrat ? On peut émettre quelques doutes quand on voit des problèmes des moyens financiers qui se sont posés pour la seule petite élection des gouverneurs des provinces, au second degré.
Qu’en sera-t-il alors pour les scrutins au suffrage universel direct qui demandent plus de moyens ? Toutes ces questions montrent comment le report de toutes les élections à une date ultérieure devient incontournable. Ce qui peut être positif, c’est que toutes ces difficultés de parcours aient le mérite de faire entendre raison à la classe politique pour la ramener autour d’une même table pour se regarder les yeux dans les yeux et appréhender, la tête froide, les difficultés objectives qu’il y a à organiser les élections conformément au calendrier global de la CENI. KANDOLO M.