Retombées de la lettre sulfureuse du G7 : Gabriel Kyungu, Mwando Nsimba, Lutundula, José Endundo, Olivier Kamitatu, … chassés de la MP !

Jeudi 17 septembre 2015 - 13:09

Les préoccupations exprimées publiquement par quelques ténors de la Majorité présidentielle (MP) pour le compte dune plate-forme dénommée G 7 “ à travers une lettre fortement médiatisée datée du 14 septembre 2015 que ces derniers ont adressée au Président de la République, Joseph Kabila, ont suscité des réactions d’indignation au sein de la famille politique du Chef de l’Etat désormais très divisée sur certains sujets brûlants. Et pour sauver la case MP, la Majorité présidentielle a tenu une réunion de crise hier mercredi à Kinshasa et décidé d’exclure de ses rangs les signataires de ladite lettre.

Selon certaines indiscrétions, la correspondance signée par Gabriel Kyungu wa Kumwanza (président de l’UNAFEC), Charles Mwando Nsimba (président de l’UNADEF), Christophe Lutundula Apala (président du MSDD), Olivier Kamitatu (président de l’ARC), José Endundo
Bononge (Président du PDC), Yves Mobando (du MSR), et Banza Maloba (de l’ACO) violerait la ligne de conduite que la MP attend de chacun des partis se réclamant de la Majorité Présidentielle.

Outre l’insubordination à l’endroit de l’Autorité morale que certains cadres de la MP brandissent contre les signataires de la fameuse correspondance, d’autres voix au sein de cette famille politique ont soutenu que la plupart de signataires tombent sous le coup d’un cas récidive et que la sanction à prendre devait être exemplaire. D’autres encore jugent impardonnable le fait que les signataires de cette lettre ouverte ont préféré porter leurs préoccupations sur la place publique, alors que tes linges sales devraient se laver en famille et donc en interne, font-ils remarquer.

Certains cadres de la MP parmi les plus radicaux vont jusqu’à considérer le G7 comme une création du Gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi Chapwe, dont les rapports avec la haute hiérarchie de la MP se sont détériorés depuis qu’il s’était opposé publiquement à un troisième mandat de Joseph Kabila.

Rappel des faits

Pour rappel, dans la lettre incriminée du G7, les signataires ont soumis quelques préoccupations à Joseph Kabila, Autorité morale de la Majorité, tout en l’exhortant à “ renforcer le contrat de confiance entre le pouvoir et le peuple congolais d’une part, et entre les institutions du pays et la communauté internationale.

Dans cette correspondance, Yves Mobando Yogo, Olivier Kamitatu, Christophe Lutundula Apala, Gabriel Kyungu wa Kumwanza, Charles Mwando Nsimba, José Endundo, et Banza Maloba rappelaient également les inquiétudes soulevées dans les correspondances antérieures. Inquiétudes portant notamment sur “ les velléités de révision ou de changement de la Constitution, les tentatives de réécriture de la Loi électorale, le démembrement précipité des provinces, l’organisation très controversée des élections locales et municipales, et le fonctionnement interne de la Majorité présidentielle “.

La lettre qui vient d’ébranler la MP faisait également remarquer à Joseph Kabila que l’installation précipitée de nouvelles provinces a conduit à l’affaiblissement de l’Etat et à l’anarchie dans l’administration du territoire national “. Situation du reste qualifiée de “ chaotique “ par 1es frondeurs qui ont profité de l’occasion pour dire au Chef de l’Etat que “ les mesures exceptionnelles proposées par la Cour Constitutionnelle à ce sujet énervent la Constitution !

Dans la même correspondance, le G7 fait également savoir à Joseph Kabila que “ la dernière session extraordinaire du Parlement et l’Arrêt rendu le 08 septembre par la Cour Constitutionnelle sur la requête de la CENI ont conduit la majorité des Congolais à la conviction qu’il y a des intentions inavouées de ne pas respecter la Constitution, de décrédibiliser et de désacraliser les institutions sur lesquelles repose tout régime démocratique
Les signataires de la fameuse lettre imputent par ailleurs la résurgence des tensions interethniques et la recrudescence des crimes organisés à “ l’affaiblissement de la cohésion nationale et au ralentissement du processus de démocratisation “. Et Ils ajoutent en affirmant que “les fondamentaux du développement d’une nation ne viennent pas d’un homme seul, fût-il providentiel, mais bien de l’action de tous les citoyens partageant les mêmes valeurs et regardant dans la même direction “. Les frondeurs appelaient aussi Joseph Kabila à respecter les articles 73 et 103 de la Constitution en organisant obligatoirement les élections présidentielle, législative, sénatoriale, et provinciales, sur base d’un fichier révisé. Le G7 va jusqu’à demander “ la modification urgente de la loi de programmation dans le sens de son application progressive selon que telle ou telle autre province est ou non prête matériellement et politiquement”.

Par Dieudonné MBUYI K.