Réunion des maires de capitales et villes d’Afrique francophone à Paris : « Deux Africains sur trois n'ont pas accès à l'électricité »

Mercredi 22 avril 2015 - 08:40

Les maires de capitales et villes d’Afrique francophone, réunis à Paris (France), ont observé le vendredi 17 avril 2015, la situation paradoxale selon laquelle « deux Africains sur trois n'ont pas accès à l'électricité » sur le continent.

« Nous sommes producteurs de pétrole et de gaz, depuis peu c’est vrai. Nous sommes ensoleillés 365 jours par an pendant 12 heures par jour. Et malgré tout ça, paradoxalement, le taux d’électrification est largement en deçà de l’espérance de nos populations », a relevé le maire de Niamey (Niger), Assane Seydou.

Pourtant, a rappelé la maire de Bangangté (Cameroun), Célestine Ketcha Courtès, « l’Afrique est gâtée ».

« Parce que quand je viens ici, il fait beau, mais j’ai le pull parce que j’ai froid. Nous avons le soleil, nous avons le vent, nous avons le bois, mais c’est la mise en œuvre, les moyens pour capter ce soleil qui nous est donné gratuitement par le Seigneur qu'il nous manque », a-t-elle expliqué.

Le coût des technologies

De l’avis du maire de Dakar (Sénégal), Khalifa Sall, « le problème est le coût des technologies », du fait que « le mode de financement sera le problème parce que l’Europe est en crise, le monde est en crise ».

D’où, conclut-il, « il ne faut pas s’attendre à ce que les pays développés vous fassent des dons ».

« Mais pour les maires rassemblés à Paris, électrifier l'Afrique, c'est donc possible. Ils citent l'exemple du Maroc où le taux de connexion au réseau électrique est passé de 15 à 90% en dix ans. 200 milliards d’euros devraient être investis pour atteindre cet objectif d’électrifier le continent d’ici à 2025 », rapporte Rfi.

C’est la raison pour laquelle la maire de Paris Anne Hidalgo, et l'ancien ministre français de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, ont invité la trentaine de maires de capitales et villes d'Afrique francophone à « lancer un vaste programme d'électrification du continent africain » et un « Appel de Paris » pour « inciter les acteurs publics et privés à investir massivement dans l'électrification de l'Afrique ».

Au Cameroun, le département de Maelouti (nord du Cameroun) compte une population de 150 000 habitants, mais seuls deux villages sont électrifiés.

« Pour moi, ce projet a une signification particulière. Avec Boko Haram, beaucoup de réfugiés ont transité par mon village. On a fait accoucher les femmes dans l'obscurité, des malfrats sont entrés parce qu'avec l'obscurité ils ont pu s'infiltrer sans qu'on les voie », a renseigné Hawat Izi, maire de Mayo Oulo.