« Rien Sans Les Femmes » pour la promotion du genre

Lundi 18 mai 2015 - 12:21

Les femmes de la République Démocratique du Congo ont, depuis quelques jours, lancé la campagne « Rien Sans Les Femmes». Elle vise à plaider pour la vraie parité. A cet effet, un groupe restreint des femmes ont animé une conférence de presse, le jeudi 14mai 2015, à l’hôtel Sultani pour fixer l’opinion sur l’importance et les objectifs ainsi que les enjeux majeurs de ladite campagne, en passant par des activités menées depuis son lancement.
Coordonnée par Faida Mwangilwa, la conférence était animée par Julienne Baseke, coordonnatrice de l’Association des Femmes des Médias; Me Irène Esambo, secrétaire exécutif du Centre d’Etude et des Résolutions des conflits 1325 (CEJR 1325) ; Solange Lwashiga, présidente du Cocus des Femmes en province du Sud-Kivu et Alphonse Mutaka IIo, directeur du Congo Men’s (Réseau des hommes congolais).

Cette campagne vise principalement à -plaider pour la révision de l’article 13 alinéa 4 de la loi électorale n°15/001 du 12 février 2011f alinéa qui a vidé les dispositions de l’article 14 de la constitution qui stipule « la femme a droit à une représentation équitable au sein des institutions nationales, provinciales et focales ». Pour ces femmes, compte tenu des enjeux électoraux qui se présentent, il est impérativement important de modifier pet alinéa afin de donner l’opportunité aux femmes de s’aligner en grand nombre dans les différents scrutins. L’alinéa 4 donne la probabilité à la Ceni de recevoir toutes les listes de candidats, même si ces dernières ne prennent pas en compte les facteurs et normes de la parité Homme- Femme telle qu’inscrites dan les différents arsenaux juridiques national comme régional et international, à savoir, Ta Constitution ; les engagements pris lors de l’accord global de Sun City ; la déclaration universelle des droits de l’homme ; le protocole de Maputo ; le protocole de la SADC sur l’égalité du genre la déclaration des chefs d’Etats et des gouvernement des pays de Grands-Lacs ; la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations-Unies qui parle de la participation des femmes dans la question des résolution des conflits; etc.
Cette campagne est menée par une quarantaine d’organisations œuvrant sur l’ensemble du territoire national. Pour motiver leur argumentaire, elles ont initié une pétition qui comporte 200.000 signatures. Cette pétition a été déposée dans la majorité des instances du pays, telles que le Sénat, l’Assemblée nationale, le ministère du Genre etc. Selon Me Irène, en initiant cette action, les Ongs veulent tout simplement amener les autorités du pays à respecter leurs engagements, à quitter le stade de la théorie et à passer à la phase de concrétisation de ces derniers.
Ainsi, la campagne voudrait amener les leaders politiques de la majorité comme de l’opposition à présenter des listes équilibrées et d’accompagner leurs candidates pour gagner tes élections.
S’interrogeaient sur le retard de la revendication, les orateurs ont indiqué que le mieux est de parler en lieu et place de se taire. Car, le pays connaitra d’autres cycles électoraux, ainsi les législateurs devront se souvenir de cette réclamation, étant donné qu’il s’agit de toutes les femmes, sans exception. Ces femmes qui sont à la fois, électrices et gestionnaires sociales. Face à cette situation, la campagne est généralisée: ce qui veut dire qu’elle n’est pas lancée pour le processus électoral, mais, le plus grand souci et le résultat attendu sont que les femmes se retrouvent à toutes les instances décisionnelles du pays.

Actions menées
Depuis son lancement, plusieurs activités ont été menées à Kinshasa comme en provinces. Un atelier interne regroupant les délégations de femmes des femmes des provinces et de Kinshasa a été organisé pour harmoniser et contextualité des messages de plaidoyer... Des rencontres avec le ministre du Genre, les ambassadeurs; des membres du Sénat, de la Ceni, de l’Assemblée nationale, etc. à l’intérieur du pays comme à Bukavu, Beni, Uvira, Goma des sit-in et marches de soutiens ont été organisés pour la même cause et soutenir les démarches menées dans la capitale.

Selon les organisateurs, cette campagne se poursuivra jusqu’à ce qu’on mette fin à cette discrimination.

Par Dorcas NSOMUE