Sanctions ciblées en RDC : les Américains insistent

Mardi 31 mai 2016 - 14:14

Une résolution exigeant des sanctions ciblées contre certaines autorités et personnalités proches du pouvoir à Kinshasa vient d’être formellement introduite au Sénat américain. L’initiative est attribuée à trois sénateurs démocrates : Edward J. Market, Richard Durbin et Christopher Murphy. Elle recoupe la démarche d’un sénateur républicain, qui s’était manifesté sur la même matière il y a quelques semaines.

Le fond de l’affaire n’est autre que le sentiment ressenti de l’autre côté de l’Atlantique, selon lequel la famille politique du Chef de l’Etat serait entêtée par des « faucons », dans ses velléités de « glissement », de restriction de l’espace politique et de répression systématique des manifestations pacifiques. Pour ces membres du Sénat
américain, l’administration Obama devrait prendre, en urgence, des sanctions ciblées contre tous ceux qui bloquent le processus électoral en République Démocratique du Congo, empêchent la libre expression des
opinions et s’illustrent dans des arrestations arbitraires et des traitements inhumains et dégradants à l’endroit des leaders de l’Opposition et de leurs sympathisants.

Les mesures punitives envisagées devraient se traduire par le refus d’octroi de visas, le gel des avoirs et, pourquoi pas, des poursuites judiciaires devant les juridictions internationales. Perçue au départ comme une démarche isolée, l’affaire est en train de prendre la forme d’un contentieux d’Etat à Etat.

C’est le lieu de se demander si, du côté de Kinshasa, les menaces américaines sont prises au sérieux. A considérer la dernière réaction du ministre congolais des Affaires Etrangères, on croit savoir que le gouvernement congolais n’entend pas se laisser intimider par ce qui est en train de se préparer à Washington comme à Bruxelles. Entre le devoir d’écoute et la sourde oreille, il est difficile de savoir
l’option que vont finalement lever les autorités congolaises.
Pour leur part, les observateurs émettent le vœu de les voir lire
attentivement et correctement les signes du temps en provenance des
Occidentaux, capables du meilleur comme du pire dans la gestion des
dossiers des « faucons » de la Majorité étiquetés comme responsables
du climat politique malsain qui règne au pays en période
préélectorale.
La prudence commanderait à ceux qui se savent épinglés sur les listes
noires de l’administration américaine et de l’Union Européenne de
rectifier le tir avant qu’il ne soit trop tard. L’histoire ayant
tendance à se répéter dans ce pays, les Mobutistes qui ont réussi à
s’infiltrer dans les méandres du nouveau pouvoir d’Etat sont bien
placés pour conseiller utilement l’écoute à ceux qui cherchent la
confrontation avec les maîtres de la planète.
Kimp