Société civile : publication des stratégies de protection de défenseurs de droits de l’Homme

Mercredi 29 octobre 2014 - 09:32

Les assassinats et les mauvais traitements auxquels sont soumis les défenseurs des droits humains (avocat, journalistes, activistes des droits humains, etc.) dans l‟exercice de leurs activités ont convaincu plusieurs acteurs de droits humains à penser à une loi qui les protège. Depuis l‟assassinat de Floribert Chebeya, de Fidèle Bazana, du journaliste Ngyke et de son épouse, etc, le projet a beaucoup avancé mais dort actuellement dans les tiroirs du Parlement en attendant son examen définitif et son adoption. Cela nécessite absolument un lobbying, un plaidoyer auprès des décideurs pour l‟adoption de cette Loi portant protection des Défenseurs des Droits Humains par le Parlement de la République et pour l‟installation et l‟opérationnalisation de la Commission Nationale des Droits de l‟Homme. Dans cette tâche, les défenseurs des droits humains doivent donc logiquement mobiliser leurs bases et toutes les bonnes volontés à même de les appuyer ; élaborer et présenter des stratégies pour atteindre cette fin. Ne dit-on pas que la fin justifie les moyens ? C‟est ainsi que le Comité de suivi des stratégies nationales de protection des défenseurs de droits humains en République Démocratique du Congo (RDC) – appelé aussi simplement «Comité de suivi » – a organisé hier mardi, 28 octobre 2014, dans la salle « Paradis M », à Lingwala, une conférence de presse pour « la publication officielle des stratégies nationales des protection des défenseurs des droits de l‟homme ». Cette activité a été appuyée par l‟Union Européenne et l‟ASF/Belgique.
Créé en janvier 2014, suite à la tenue d‟une conférence visant à dresser un bilan des stratégies nationales de protection des DDH en RDC, en collaboration avec l‟ensemble des parties prenantes du secteur, le Comité a reçu mandat de poursuivre les efforts en vue de la mise en application effective des recommandations discutées et validées en séances plénières. A ce jour, le défi de réalisation de ces recommandations persiste.
Faisant l‟état des lieux, Me Sylvain Lumu, coordonnateur du Comité de suivi, a déclaré qu‟en l‟absence des mécanismes de protection pleinement opérationnels et financés à la hauteur des besoins du secteur, l‟action des Défenseurs des Droits de l‟Homme continue d‟être freinée. En effet, pour lui, la non reconnaissance officielle du statut des DDH et son respect inconditionnel est un problème que la société civile, en général, les organisations de défense des droits humains en particulier, doivent aborder en urgence, en collaboration avec les acteurs acteurs étatiques.
Des défis à relever
Le plan d‟action adopté par le comité de suivi propose des moyens de relever le défi que constitue la sécurisation du travail de promotion et protection des droits humains en RDC. Le plan présenté par le Comité a présenté quatre priorités essentielles à l‟accomplissement de cet objectif : l‟adoption de la Loi portant protection des DDH ; l‟installation et l‟opérationnalisation de la Commission Nationale des Droits de l‟Homme, accompagnée de la création d‟une structure interne destinée à la protection des DDH ; la révision officielle du projet de Loi-Cadre sur le barreau et, enfin, la mise en place d‟un Cadre national de concertation sur la protection des DDH.