Sud-Kivu : Plus de 200 réfugiés burundais ont franchi le territoire congolais

Mercredi 23 décembre 2015 - 06:02
La République démocratique du Congo continue à faire les frais de la crise politique qui secoue actuellement le Burundi. Plus de 200 ressortissants burundais ont franchi la frontière pour se réfugier dans la province congolaise du Sud-Kivu.  Fuyant les derniers affrontements survenus le 11 décembre courant dans la capitale burundaise, Bujumbura, entre des hommes armés opposés au régime en place et l’armée nationale, ils sont signalés notamment dans la presqu’île d’Ubwari, située au Sud du territoire de Fizi et dans la Plaine de la Ruzizi, au Nord du territoire d’Uvira. Contrairement à la vague d’arrivées massives de fin mars dernier, la Commission nationale pour les réfugiés (CNR), constate qu’il y a eu seulement un nombre limité d’arrivées observé malgré l’insécurité au Burundi et le fait que les frontières soient restées ouvertes. Pour expliquer, cette situation, certains réfugiés arrivés dans le site de Lusenda, dans le territoire de Fizi en empruntant le lac Tanganyika, ont déclaré qu’un nombre important de leurs compatriotes souhaite se réfugier en RDC suite aux événements évoqués, mais des militaires burundais déployés le long de la frontière les en empêchent. Durant les semaines précédentes, le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) enregistrait une moyenne hebdomadaire de 200 réfugiés burundais arrivant en RDC suite aux tensions politiques liées à l’actuel mandat présidentiel. Des chiffres fournis par des sources humanitaires renseignent que jusqu’à la date du 10 décembre courant, plus de 19 700 réfugiés burundais ont été enregistrés en RDC à partir d’avril. En fait, la vague d’arrivées massives de milliers des réfugiés burundais fuyant des troubles politiques dans leur pays a commencé à partir du mois d’avril dernier. La détérioration du climat sécuritaire qui s’en est suivi, a contraint plusieurs burundais à  traverser la frontière pour trouver asile sur le territoire congolais. Ils étaient d’abord arrivés dans les territoires d’Uvira et de Fizi, dans la province du Sud-Kivu. Ces réfugiés qui traversaient sporadiquement en masse depuis fin mars dernier, les uns étaient installés dans des camps de fortune et d’autres dans des familles d’accueil.  Ils racontaient pratiquement tous avoir fui l’enrôlement forcé dans la milice du pouvoir au Burundi voisin. La localité de Katanga vidée de sa population Les autorités congolaises en collaboration avec le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) avaient aménagé un site à leur intention dans la localité de Lusenda, où ils se trouvent présentement. Par ailleurs, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), la quasi-totalité des 12 500 habitants de la localité de Katanga, située au Nord du territoire de Fizi, s’est déplacée à partir du 9 décembre courant principalement vers Baraka suite à l’insécurité grandissante qui prévaut dans la région. Dans la nuit du 9 au 10 décembre courant, une personne a été tuée et près d’une dizaine de maisons incendiées par des hommes armés non autrement identifiés. L’insécurité qui perdure dans cette zone, rappelle-t-on, a commencé en 2014 avec l’assassinat présumé d’une autorité traditionnelle et le conflit de succession qui s’en est suivi, impliquant des hommes armés. Malgré la présence des militaires  des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), les habitants de Katanga ont préféré se déplacer en s’installant devant une base militaire de la mission des Nation Unies à Baraka et dans une école. D’autres déplacés ont trouvé refuge au sein des familles d’accueil. A ce jour, indique-t-on, la quasi-totalité des déplacés est retournée après que le commandement militaire de la région a été changé, une des exigences de la population qui le soupçonnait de complicité dans les exactions commises. Pour avoir plus de détails, dans le cadre du mécanisme de Réponse rapide aux mouvements de population (RRMP), l’International rescue committee (IRC) évalue depuis le 12 décembre courant, la situation humanitaire liée à ce mouvement des populations. Toujours au Sud-Kivu, dans le cadre de l’assistance humanitaire, 392 (trois cent quatre-vingt-douze) ménages de déplacés ont reçu la semaine dernière des vivres dans le village de Rhana, situé dans le territoire de  Walungu. Ces familles bénéficiaires de cette assistance avaient fui au mois d’août dernier les combats opposant des groupes armés aux militaires FARDC  dans les villages Ibanda, Kabogoza et Kisungi. Cette assistance a été accordée par World vision à travers une foire organisée à Rhana. Pour des raisons qui nous échappent, ce groupe de déplacés n’avait pas reçu d’assistance humanitaire le mois passé comme d’autres déplacés vivant dans le même groupement de Mulamba. Au cours de la foire organisée à Rhana, chaque famille a reçu auprès des paysans locaux des vivres d’une valeur de 75 dollars américains : la farine de manioc et de maïs, l’huile végétale, les légumes et le poisson notamment. Cette foire est voulue comme une contribution au relèvement de l’économie locale. Les paysans concernés par cette activité à la fois commerciale et  humanitaire, devront  percevoir leur argent auprès de World vision, à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu. La prochaine opération de distribution de vivres sera organisée au profit des déplacés de Chinda, une zone située à la frontière avec le territoire de Mwenga. Dovin Ntelolo Diasonga