Suspension de la participation de l’opposition au dialogue : les dessous des cartes

Mardi 13 septembre 2016 - 10:28
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Les freins ont lâché à la Cité de l’Union Africaine hier lundi 12 septembre 2016 où le « train » du dialogue a connu un arrêt brutal dans la commission thématique chargée des élections. Le deuxième et dernier jour des travaux en commissions, avant la présentation des rapports finals à la plénière de ce mardi 13 septembre 2016, n’est pas allé à son terme. 

Dans un communiqué fortement médiatisé, le Co-modérateur du dialogue pour le compte de l’Opposition, Vital Kamerhe, a fait savoir que sa « composante » a décidé de suspendre sa participation aux travaux. Officiellement, la pomme de discorde serait essentiellement la divergence sur la « séquence des élections ».

On laisse entendre que la Majorité présidentielle soutient un calendrier électoral plaçant les élections locales en première position. Cette option ne serait pas partagée par l’opposition « dialoguiste », qui préconise le démarrage du nouveau processus électoral par le scrutin présidentiel.

Au-delà de ce point de désaccord communiqué aux médias par la composante opposition, un délégué de la société civile, membre de la commission « Elections », a révélé les dessous des cartes. D’après Valentin Vangi, l’opposition qui a accepté la refonte du fichier électoral telle que proposée par la CENI (16 mois et 1 jour), a exigé en contrepartie la démission du gouvernement.

A en croire cet activiste de la société civile, l’opposition  veut obtenir la tête de Matata et de son gouvernement, coupables à ses yeux de n’avoir pas donné à la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante), les moyens requis pour organiser les élections présidentielle et législatives nationales dans les délais constitutionnels.

Valentin Vangi a fait savoir qu’outre la  démission du gouvernement, l’opposition a également exigé la recomposition de la Commission Electorale Nationale Indépendante. « La centrale électorale est accusée par l’opposition d’avoir fait le jeu de la Majorité présidentielle de retarder les élections pour se maintenir au pouvoir au-delà du délai légal », a-t-il souligné, avant de faire remarquer que la séquence des élections n’était présentée que comme troisième requête.

Valentin Vangi a regretté que l’opposition ait  quitté la salle après sa motion, alors que le vrai débat n’était pas encore ouvert au niveau de la commission « Elections », pour permettre aux membres d’examiner toutes ces revendications.

Du côté de la Majorité Présidentielle, on a noté la réaction de Léonard She Okitundu, qui a estimé que la balle se trouve dans le camp d’Edem Kodjo, qui est appelé à jouer, pour le cas d’espèce, pleinement son rôle de Facilitateur, afin de ramener les deux parties à  la table des négociations et aplanir leurs divergences.  A son avis, le retrait momentané de l’Opposition de la Cité de l’Union Africaine est à placer dans la corbeille des stratégies de négociations. Il pense qu’après la montée des enchères, un compromis pourrait intervenir d’ici peu.

L’ancien chef de la diplomatie congolaise a soutenu que la Résolution 2277 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, sur laquelle s’appuie l’opposition pour prioriser l’élection présidentielle, n’aurait pas un caractère obligatoire.

ERIC WEMBA