Téléphones bouchés : Vuemba, Babala et Diongo exigent une commission d’enquête parlementaire

Jeudi 26 février 2015 - 13:56

C’est finalement auprès de Madame la Procureure Générale près la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe que les députés de l’opposition Jean-Claude Vuemba, Fidèle Babala et Franck Diongo ont déposé une « plainte contre inconnu pour atteinte aux droits garantis aux députés nationaux et aux citoyens », hier jeudi 25février2015.
Les trois députés précités dénoncent dans leur requête le bouchage de leurs lignes téléphoniques ainsi que celles de leurs collègues de l’opposition depuis le 20 janvier 2015 vers 10 heures, sans raisons valables. Franck Diongo a affirmé que les responsables des sociétés de téléphonie mobile les ont informés que l’ordre de boucher leurs numéros de téléphones serait venu d’un agent de l’ANR (Agence Nationale de Renseignements) non identifié.

Il espère que la justice mettra la main sur cet agent de sécurité afin qu’il réponde de ses actes et subisse la rigueur de la loi pour avoir bafoué l’immunité reconnue aux députés par la Constitution de la République.
Le président du MLP craint que le bouchage des numéros de téléphone cache un plan d’élimination physique des opposants, en vue d’instaurer un régime de pensée unique en RDC.
Pour sa part, Jean-Claude Vuemba a insisté sur les dommages et intérêts dont les députés doivent bénéficier suite aux graves préjudices qu’ils ont subis. L’élu de Kasangulu est revenu sur le fait que le bouchage de leurs téléphones a crée, un terrible fossé entre les députés de l’opposition et leurs « bases » respectives, surtout en cette période sensible de pré-campagne électorale.
Il a déclaré que le pouvoir n’a pas le droit de punir les députés de l’opposition de cette façon pour avoir mobilisé le peuple, conformément à la Constitution, contre la loi électorale visant la conservation du pouvoir par la Majorité présidentielle.
Quant à lui, Fidèle Babala a exigé, en plus des lignes téléphoniques des députés de l’opposition, la réouverture des réseaux sociaux, dont la fermeture coupe les citoyens congolais du reste du monde, ainsi que celle des médias proches de l’opposition ou ceux présumés tels, notamment CKTV, JUA, RTCE...
Il a saisi l’occasion pour tirer sur Thomas Luhaka, Vice- premier ministre et ministre en charge des PT/NTIC, qui mijote un plan anti-social d’augmentation des tarifs des appels téléphoniques.
Après le Palais de Justice, ces trois élus de l’opposition se sont dirigés vers le Palais du peuple où ils se sont entretenus avec le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku. Devant le speaker de la chambre basse au Parlement, ce trio a exigé la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire pour faire la lumière sur le bouchage des numéros de téléphone des opposants et établir les responsabilités.
Ils ont martelé que leurs numéros sont officiels et ne souffrent pas de problème d’identification, comme semblait l’insinuer dernièrement le porte-parole du gouvernement.
Par Eric WEMBA