Tour de Babel à la Cité FIKIN, Congolais et Chinois ne s’accordent ni sur le plan ni sur le début de travaux

Vendredi 17 octobre 2014 - 11:22

Que les gratte-ciels sortent d’abord de terre avant de raser Motel Fikin, soutient la direction générale de la Foire international de Kinshasa. Motel doit au préalable être démoli, et ce dès ce 30 octobre, tiennent ferme les Chinois de China communication construction company, CCCC. Face à cette cacophonie, Matata Ponyo va devoir trancher et surtout mettre de l’ordre dans la Société Immobilière du Congo, SIC, fruit du partenariat entre FIKIN et CCCC en vue de la construction d’une cité moderne sur un pan de la concession de la Foire à Limete.

Quand les prémisses sont fausses, la conclusion risque d’être RAKEEN. (Cet ambitieux projet de gratte-ciel non loin de la Gare centrale qui s’est arrêté, conséquence de mésentente entre associés). Tout porte à croire que les associés chinois de la Foire internationale de Kinshasa n’en font qu’à leur tête. Déjà, il semble bien qu’ils n’auraient pas associé les Rd-congolais dans le montage du spot publicitaire sur la future cité. Au lieu du boulevard Lumumba où ils la situent, dans le spot l’on parle plutôt du boulevard Mulunda. A se fier à ce spot, la future cité, version des Chinois, engloutirait même une partie de la commune de Lemba. Ce que la direction de FIIN ignore. Tour de Babel ! Le projet de construction d’une cité moderne dans l’enceinte de la Foire internationale de Kinshasa, FIKIN, piétine. La China communication construction company et la direction de la Fikin, les deux partenaires engagés dans ce projet, s’opposent sur la question de la démolition d’anciens bâtiments du Motel Fikin, qui couvrent une partie de la concession concernée. La Fikin refuse de laisser la société chinoise les détruire tant qu’elle n’en a pas encore construit de nouveaux sur le reste de terrain vide.

Nenni. Tant pis pour personne. Il y a plus d’un mois, les Chinois ont déjà averti les occupants du Motel Fikin la démolition, dès ce 30 octobre des immeubles qu’ils occupent.

Selon la SIC, le plan d’aménagement général du site, soit la conception de sa fondation, la voirie urbaine, le drainage, les égouts, l’installation des câbles d’électricité et d’un nouveau réseau d’approvisionnement en eau potable, sont à la base de cette exigence.

La direction de la Fikin, de son côté, s’oppose à cette démolition. Dans une correspondance adressée au Premier ministre Matata Ponyo, la direction de Fikin a fait comprendre à Matata que Motel Fikin constitue, à ce jour, la source principale des ressources d’exploitation de la Fikin. Le projet de la Cité moderne devait consister en deux phases : d’abord la construction de logements dans la partie non lotie de la concession, puis la démolition des anciens immeubles et la reconstruction d’autres logements sur ce nouveau terrain.

Mais, depuis la signature de l’accord entre la China communication construction company et la direction de la Fikin en 2012, aucun logement n’a encore été construit. Pour la Fikin, ce blocage est surtout dû au fait que la Sic tarde à être juridiquement mise en œuvre, faute d’une Assemblée générale devant modifier ses statuts et d’autres formalité administratives, ainsi qu’une représentation effective de la Fikin dans ses structures de fonctionnement.

Selon le protocole d’accord signé entre la FIKIN et la China communication construction company le 5 juin 2012, le gouvernement congolais devait 17 136 000 USD à la Compagnie Nationale Chinoise des Travaux de Ponts et Chaussées, une filiale de la China Communication Construction Company, pour des travaux d’aménagement des infrastructures routières à travers la République. Pour éponger cette dette, la RDC a concédé à cette compagnie plus de 11 hectares de la Fikin évalués à 23 800 000 USD. Sur les 6 664 000USD de différence, 4 284 000 USD ont été payés, pour le compte de la Fikin, dans la SIC, soit 20% du capital social de cette joint-venture. Le solde de 2.380.000USD devra être payé à la Fikin par la China Communication Construction Company. Aux dernières nouvelles, le gouvernement a enjoint à la Foire internationale de Kinshasa de céder gratuitement un autre pan de son site aux Chinois pour en faire des entrepôts. La Foire internationale de Kinshasa, FIKIN, n’est plus une entreprise au sens rentabilité du terme mais plutôt un établissement public. Elle est dorénavant, en fait depuis sa mutation en 2009, chargée notamment de servir d’organe de régulation nationale des activités foraines sur toute l’étendue du territoire national. Dès 2009, la Foire internationale de Kinshasa aurait dû être fermée en vue de la réhabilitation sur 3 ans de ses installations, disait-on à l’époque. La décision prise en 2009 sera pourtant ignorée. Mais il sied de se demander si les activités foraines pourraient-elles encore se tenir dans les années qui viennent à la FIKIN.