Tueries de Beni : qui est le véritable commanditaire ?

Jeudi 7 mai 2015 - 12:54

Cela n’arrive pas qu’aux autres ! Cet adage doit avoir énervé les hauts responsables de la MONUSCO qui découvrent les affres des massacres, tueries, viols massifs et destructions méchantes que ne cessent de commettre les éléments dits rebelles ougandais de l’ADF/Nalu opérant depuis bientôt vingt ans dans les territoires du Nord-Kivu et de la Province Orientale. Il ne se passe pas un jour sans que ces éléments ne posent pas des actes de violence gratuite sur des populations congolaises habitant ces régions-là.

Cette fois-ci et c’est pour la première fois, un hélicoptère de commandement des forces onusiennes a été la cible des tirs lancés par des éléments signalés comme appartenant à ces rebelles ougandais. Avant que les enquêtes n’aient été lancées pour déterminer l’origine de ces tirs d’armes automatiques, voilà que des soldats de la force onusienne en patrouille dans le périmètre de la ville de Beni sont tombés dans une embuscade tendue par ces éléments de l’ADF/Nalu. Le bilan a été lourd : cinq soldats sud-africains tués sur le champ, quinze disparus et une vingtaine des blessés graves.

Il a fallu plus de quatre heures pour que le haut commandement militaire de la Monusco rende publiques ces informations. Probablement qu’il fallait attendre l’aval du Secrétaire général des Nations-Unies à partir de New York.

Probablement pour se donner bonne conscience, l’Etat-Major Général de la Monusco a immédiatement lancé des mises en garde sévères en direction de ces éléments de l’ADF/Nalu, en promettant de les pourchasser partout sur le territoire congolais, jusqu’à la capture de leur chef suprême. Autrement dit, la Monusco a fait un aveu de taille : le lieu où se cache le chef suprême de cette soit disant rébellion ougandaise est connu et c’est une question d’heures. Il sera rattrapé pour être remis entre les mains de la justice pour répondre de ses actes criminels.

Quel est le commanditaire de ces actes ?

Il est établi et de notoriété publique que ces éléments présentés comme des rebelles en guerre contre le pouvoir établi en Ouganda sont installés dans les territoires de trois Etats de l’Afrique Centrale, à savoir la République Centrafricaine, le Soudan du Sud et la RDC. Chose bizarre et étonnante, ils ne se sont jamais attaqués aux populations de ces deux premiers Etats mais c’est seulement au Congo Démocratique qu’ils s’adonnent à cœur joie à des actes de violence, viols massifs, tueries, destructions méchantes, pillages et déplacements forcés des populations autochtones. Un sport macabre auquel ces éléments s’appliquent depuis une vingtaine d’années sous les yeux et la barbe de la communauté internationale et des instances judiciaires internationales pénales.

Les éléments de l’ADF/Nalu n’agissent que sur le territoire de la RDC et sur les populations congolaises. Il est aussi établi que ces éléments de l’ADF/Nalu n’ont jamais constitué un danger pour l’Ouganda et ses populations car de mémoire d’africain, ils n’y ont jamais commis des actes criminels comme en RDC.

La question est aujourd’hui de savoir pourquoi la communauté internationale ne s’est jamais rendu compte que ce sont les services de sécurité ougandais qui sont les vrais commanditaires de ces actes faussement attribués aux éléments de l’ADF/Nalu. Car des témoignages concordants et des rapports des Ong internationales et locales de défense des droits de l’homme prouvent à suffisance que ce mouvement soit disant rebelle ne constitue que l’arbre qui cache la forêt, un prétexte fallacieux et mensonger ourdi par le gouvernement ougandais pour perpétuer sa stratégie de pillage des ressources naturelles de la RDC. En maintenant une situation de ni paix ni guerre dans les territoires du Nord-Est de la RDC, les stratèges de Kampala empêchent le gouvernement de Kinshasa d’y étendre son autorité.

Les masques sont tombés

Comme ces éléments ont osé s’attaquer à la force onusienne en causant mort d’hommes, l’on espère enfin que la communauté internationale va se réveiller pour se servir de ces rapports rendus publics par les Ong de défense des droits de l’homme pour lancer des mandats d’arrêt à charge des autorités ougandaises dès lors que ces éléments de la soit disant ADF/Nalu n’ont jamais ménacé la sécurité ougandaise.Depuis 1998, ce sont des troupes de l’armée régulière ougandaise qui ont toujours occupé ces régions de la Province Orientale et du Nord-Kivu, sous couvert des mouvements politico-militaires congolais qu’ils ont toujours soutenus en armes et munitions de guerre et en renforts militaires, à savoir le MLC, le RCD/KLM et tous les groupes armés locaux dont la plupart des chefs suprêmes sont internés à la prison de la CPI à la Haye. Notamment Germain Katanga, Thomas Lubanga et tout récemment Matthieu Ngudjolo, qui vient d’être acquitté après plus de sept ans de captivité.

Ce sera aussi l’occasion de revenir sur les affrontements sanglants survenus dans la ville de Kisangani en juin 2000 entre les troupes régulières rwandaises et ougandaises, causant plus de dix mille morts enterrés dans le cimetière créé à cet effet dans la commune urbaine de Mangobo. Kampala a été condamné par la Cour Internationale de Justice de la Haye à payer à la RDC la somme dix milliards des dollars Us au titre des dommages et intérêts pour les crimes de guerre et contre l’humanité causés par ses troupes lors de ces affrontements armés dans le chef-lieu de la Province Orientale. Preuve suffisante de son implication armée dans les territoires congolais.

F.M.